ATLANTIS CHRONICLES - Nera

Djent

France

Metal

Musique

Progmetal

Evil Ted

-

1 août 2023

" Chronique du 3ème album des parisiens d'ATLANTIS CHRONICLES (Metal East Productions / Season Of Mist / Agence Singularités). "
Dire que ce troisième album d'ATLANTIS CHRONICLES était attendu par leurs fans est un doux euphémisme : d'une part nous avons dû patienter 6 ans depuis la sortie de « Barton's Odyssey » (contre 3 années la fois précédente), et d'autre part le combo parisien a connu des changements de line-up à  des postes considérés par beaucoup comme clés (chant et l'une des 2 guitares). Ce qui s'est traduit, sans surprise, par une évolution de leur son et de leur identité musicale. Jusqu'à  quel point ? C'est ce que nous allons voir ensemble.
Le début acoustique de « FULL FATHOM FIVE » nous met la puce à  l'oreille, et force est de constater par la suite qu'ils délaissent pas mal le death metal (c'est flagrant dans le chant), qu'ils gardent du djent sous le coude, et qu'ils accentuent l'approche progressive/mélodique de leurs compositions. Ce titre d'ouverture contient des passages aérés et très mélodiques (comprendre moins denses qu'auparavant), tant dans le chant qu'au niveau des instruments (avec une influence gospel/soul apportée par leur nouveau guitariste Julien). Et ce même si ça blast toujours derrière le kit de Sydney (ne vous inquiétez pas, il n'y a aucune perte d'intensité dans le rendu général). Une mise en bouche en mode « nouvelle carte de visite » qui est totalement à  mon goût en raison de ces couleurs supplémentaires dans la nouvelle palette du combo francilien.
Avec son côté catchy et bien groovy, « THE DROWNED AND THE SAVED » (clip en fin d'article) risque de taper fort, très fort même en live (il va faire chaud en fosse, je vous le dis ^^). « A NEW EXTINCTION » dépeint des sentiments d'urgence, de chaos, de fatalité ; il ne faut pas oublier que nous sommes face à  un concept-album tournant autour de la disparition du Royaume de l'Atlantide. D'ailleurs, au vu du contexte mondial actuel (les conflits, l'attente de fins de certains cycles/certains modèles sociétaux etc…), l'album prend encore un peu plus d'ancrage dans le réel. « WE ALL SAW IT COMING » marque d'une part le retour de passages acoustiques (des sonorités plutôt latines), et d'autre part la mise en avant de plans plus progressifs dans l'esprit (le solo notamment). Ce qui apporte un peu plus de chaleur et de lumière à  l'ensemble (une lueur d'espoir ?). Au fil de l'écoute, on s'aperçoit également du soin particulier qui a été apporté aux refrains sur tout l'album (difficile de ne pas en fredonner quelques-uns consciemment ou inconsciemment).
Clip de « A NEW EXTINCTION » :
Place maintenant à  « OBSOLETE BODIES » qui démarre une nouvelle fois très posément pour ensuite basculer vers quelque chose de bien plus agressif. Je considère cet extrait comme une sorte de pont entre l'ancien et le nouveau ATLANTIS CHRONICLES. « RUINS AND MEMORIES » met en lumière toute l'importance des contrastes dans leur musique : on navigue entre rage et mélodie, entre riffing catchy et passages épiques…sacré travail de composition, chapeau aux zicos. Ce constat vaut également pour « THE END IS NEAR » qui débute par du gospel pour verser très rapidement dans une ambiance plus brutale en parfaite adéquation avec la thématique du skeud.
Vient ensuite la doublette « THE GREAT ESCAPE » / « THE GREAT INSCAPE » : la première étant un court prélude instrumental/cinématographique qui retranscrit parfaitement le côté marin), tandis que la seconde met fait penser à  un mélange entre GOJIRA (le côté lourd et direct) et THE OLD DEAD TREE (les aspects plus mélodiques et techniques). Le disque se clôture sur « FATHERLESS NIGHTS AHEAD » qui est dans la continuité de « THE GREAT INSCAPE ». L'album est fini et je suis pris d'une irrésistible envie de taper sur le bouton replay (c'est passé trop vite, je ne me suis pas ennuyé une seconde). Quel coup de maître réalisé par le groupe qui a su continuer à  aller de l'avant après 2 changements importants de line-up. Comme l'a si bien dit Winston Churchill : « un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté ».
En conclusion : « Nera » est un album sublime à  l'image de son artwork que je trouve à  mi-chemin entre l'univers d'Enki Bilal (la trilogie Nikopol…) et la saga cinématographique Avatar de James Cameron. Une pochette qui témoigne elle aussi d'une rupture avec les 2 précédentes (nouveau style dans le dessin, nouveau logo pour le groupe qui annonce un nouveau départ). J'ai hâte d'entendre la suite car la nouvelle direction prise par ATLANTIS CHRONICLES m'a totalement convaincu (pour moi c'est l'opus le plus abouti et celui que je préfère). Une des meilleures sorties metal de ce début d'année 2022.
Bonne écoute.
Clip de «THE DROWNED AND THE SAVED » :
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