Film
Horreur
Le film d’horreur qui est actuellement sur toutes les lèvres c’est TERRIFIER 3. Aller le voir dans une salle obscure c'est devenu The Place To be. Je l'ai visionné et, effectivement, c’est gore, cartoonesque, parfois osé … mais il ne m'a pas provoqué une envie insoutenable de vomir ou de fuir de la salle comme on peut le lire partout (alala ce marketing prêt à tout pour faire vendre...). De toute façon mon préféré reste le premier et son aspect presque bête et méchant, bien brut de décoffrage sans vraiment d'explication et qui ne partait pas dans des théories mystiques et démoniaques. Mais ce n’est pas d’Art le clown dont il est question, mais du second volet de la nouvelle saga SMILE.
Le premier contenait quelques idées plutôt sympas : le sourire figé pour illustrer les possessions démoniaques est un gimmick ; le mode de transmission de la malédiction donne lieu à des situations horrifiques qui fonctionnent ; l'histoire ancrée dans le milieu médical (psy) propre aux traumas ; des twists certes prévisibles mais bien amenés. Le succès au box-office a convaincu les studios à mettre rapidement une suite en chantier (seulement 2 ans se sont écoulés entre les 2 films).
Parker Finn est toujours le maître à bord et c'est un choix payant car il maîtrise son univers en l'amenant dans un univers propice pour disjoncter totalement. Pour le comparer à la saga TERRIFIER précédemment citée, si l'on n'est pas vraiment surpris par le 3ème épisode du Clown de l'nfer qui reste dans la tonalité/l'esprit des 2 précédents, SMILE 2 dépasse quant à lui son prédécesseur de la tête et des épaules. Plus abouti, plus rythmé, plus trash...il est meilleur tout en restant dans une structure scénaristique similaire au premier épisode (comment se débarrasser de cette malédiction et rompre la chaine de contamination), mais en transposant l'intrigue dans le milieu impitoyable de la musique.
Attention ce n'est pas le chef d'oeuvre ultime qui va vous faire flipper comme jamais ; mais il est rempli de très bonnes idées : la vie de star qui fait tout ressentir de manière déculplée/presque too much à Skye Riley qui était déjà bien déconnectée de la réalité (la pression des maisons de disques, l'entourage toxique, les fans hystériques qui peuvent potentiellement porter ce mal, la surexposition médiatique via la presse et les réseaux qui tranche avec une solitude au quotidien lors qu'elle est loin des salles de concerts) ; les traumas de la chanteuse (un ex-copain mort au volant dans des circonstances particulières que l'on découvrira (il est joué par le fils de Jack Nicholson qui a vraiment la tête de l'emploi) ; une mère autoritaire, envieuse et aliénante ; une lutte au quotidien contre des douleurs liés à blessures physiques difficiles à atténuer (Skye est une ancienne toxicomane, donc on ne lui prescrit pas certains médicaments) ; la scène dans son appartement avec ses danseurs est superbe (tant dans le concept que dans le rendu visuel...d'ailleurs les décors et les effets sont de manière générale bien classes) ; les moments d'horreur sont finalement assez gores (pas mal d'hémoglobine pour un film d'horreur qui vise un public large...je pense notamment à la scène avec le disque de poids pour la musculation ou à celle lorsque notre héroïne est alitée dans un établissement de repos avec sa mère à ses côtés).
Les twists réalité/imaginaire fonctionnent de manière efficace (et ce même si on s'en doute un peu après avoir vu le premier car la mécanique est sensiblement la même), et surtout le final est à la hauteur de ce que l'on en vient à espérer au fur et à mesure du déroulé de l'histoire (et pourtant on a toutes les raisons de ne pas y croire car on est souvent déçu par ce type de films d'horreur plutôt mainstream). Brigitte Bardot a confié que la célébrité était écrasante, un calvaire...imaginez ce que cela peut donner lorsque vous êtes marqués par des traumas et possédés par une entité démoniaque. Une belle surprise inattendue, et qui, pour moi, vaut vraiment le coup d'oeil.
Bonne séance.