Blastpheme - Webzine interview-matthias-alias-macchabee-artwork

L'UNIVERS DU METAL EST VASTE , FAIT DE MUSICIENS DE TALENTS MAIS EGALEMENT D'ARTISTES METTANT EN IMAGE LA BRUTALITE DE LEURS MUSIQUES , RENCONTRE DES PLUS INTERESSANTE AVEC UN CREATEUR ET UN ARTISTE DES PLUS COMPLET MATTHIAS ALIAS MACCHABEE ARTWORK .

1/ TOUT D'ABORD UN TRES GRAND MERCI POUR CETTE INTERVIEW POUR LE WEBZINE BLASTPHEME, POURRAIS-TU TE PRESENTER POUR NOS LECTEURS AVANT TOUTES CHOSES ?

Salut Mika Hell, salut Blastpheme, et merci à vous de me donner la parole sur votre webzine. En effet, davantage que par les mots, c'est le plus souvent par les pinceaux et par les crayons que je m'exprime : je suis Matthias, plus connu sous mon nom d'artiste « Macchabée Artworks », et je crée des logos et des Å“uvres macabres pour les groupes de metal depuis 2019 .

2/ AVANT DE PARLER DE TES Å’UVRES EN ELLES-MEMES, COMMENT T'ES-TU MIS AU DESSIN ET A LA CREATION D'ARTWORK ?

Alors, il s'agit là d'une longue histoire puisqu'elle remonte à ma plus petite enfance. On peut légitimement dire que « je dessine depuis toujours » (même si cette expression est largement rebattue et souvent extrapolée) car j'ai le crayon dans mes mains depuis mes 2 ou 3 ans. D'un naturel très discret, mais paradoxalement assez extravagant, je m'enferme très facilement dans le dessin qui est pour moi un exutoire qui me permet de faire face à mes propres angoisses : ça m'est souvent arrivé de m'isoler en pleine fête d'anniversaire pour dessiner tranquillement dans ma chambre, et laisser mes camarades se débrouiller sans moi par exemple !

En ce qui concerne le macabre, il a toujours été pour moi indissociable de mon dessin, dont le sujet principal a toujours gravité autour de la monstruosité, du gore, du fantastique et de l'horreur en général. Ma fascination pour les monstres a démarré très tôt puisque j'ai retrouvé récemment un « Dico des Monstres » que j'ai composé quand j'avais 8 ans, et qui recensait sous forme de dessins accompagnés de textes une cinquantaine de créatures sanglantes.

On peut donc dire que j'étais prédisposé à m'épanouir dans l'univers du metal !

À proprement parler, mes « artworks » sont arrivés peu après mon entrée dans le groupe de Death francilien Muertissima en 2017. On avait besoin d'un logo, et j'ai proposé de m'y atteler : ça m'a bien plu, comme au reste du groupe ! Ensuite, on a participé au CoventXfest pour les 10 ans du Covent Garden d'Eragny, alors je me suis mis en tête de créer des motifs de tee-shirt pour l'occasion, histoire d'avoir un truc solide à présenter. Puis une chose en entraînant une autre, en plus d'être guitariste soliste, j'ai créé des artworks pour presque tous nos morceaux, ainsi que la pochette de notre futur album (qui sortira en octobre).

Un jour, on m'a proposé de bosser sur un autre projet que Muertissima (en l'occurrence, il s'agissait d'Anthropovore). C'était fin 2019, et c'est à ce moment-là que je me suis dit qu'il fallait absolument que je fasse quelque chose de mon art : c'est comme ça que Macchabée Artworks est né.

3/ TU AS DONC REALISE LA POCHETTE DU PROCHAIN ALBUM DE MUERTISSIMA, DONT TU FAIS PARTIE, MAIS LORSQU'UN GROUPE OU WEBZINE TE CONTACTE POUR UNE Å’UVRE COMMENT SE PASSE L'ADEQUATION ENTRE TES IDEES ET LA DEMANDE ?

Très bonne question ! Elle revient souvent lors du premier contact avec les groupes, qui se demandent toujours quelle est ma façon de structurer mon travail : c'est désormais quelque chose que j'aborde toujours avant de me lancer dans quoi que ce soit, histoire de bien définir là où on va sans mauvaise surprise d'un côté comme de l'autre.

En ce qui concerne la création d'un logo, tout d'abord je demande à la personne qui me contacte de me parler un peu de son projet, du style et du nom du groupe, et de ce qu'il porte comme imaginaire. Ensuite, je demande quelques exemples de logos que les membres aiment bien afin que je me fasse une petite idée du genre de typographie souhaité (parfois les groupes aiment un logo plus ou moins lisible, plus ou moins torturé). Après ça, j'envoie un ou deux croquis pour validation, puis je me lance !

En ce qui concerne la création d'une pochette ou d'un motif de tee-shirt par exemple, c'est à peu près la même chose : je demande des infos sur le groupe, si possible des textes ou un titre, les thèmes abordés et l'imaginaire véhiculé histoire de coller avec le style et le concept. Si le groupe a une idée déjà bien définie, je suis preneur aussi ! En tous les cas, dès que j'ai ce qu'il me faut, je me laisse porter par tout ça pour proposer un premier croquis, que je mets au propre une fois que j'ai la validation du groupe.

Tout au long de la création du logo ou de l'artwork, j'envoie des captures d'écran du Work in Progress, histoire que tout le monde soit certain qu'on va dans la bonne direction. En plus, cela permet d'avoir une mosaïque des différentes étapes de l'artwork, ce qui peut être particulièrement sympa pour faire du contenu sur les réseaux, et garder une trace de la naissance d'une de mes Å“uvres !

Je considère qu'une pochette ou qu'un logo est donc une sorte de co-création, une Å“uvre qui résulte d'un travail commun du groupe et de moi-même. Le groupe vient me trouver avec ses envies et ses attentes ; de mon côté je leur apporte mon style et mes idées : au bout du compte, la rencontre des deux permet d'enrichir le tout.

4/ TOUT COMME LES MUSICIENS QUI PEUVENT S'INSPIRER DE LEURS AINES, AS-TU DES INFLUENCES D'AUTRES ARTISTES DANS LE MONDE DU METAL OU AUTRES ?

Oui, et j'en ai un bon paquet ! Il peut s'agir d'artistes peintres et dessinateurs, tout comme de groupes de musique, ou encore de films ou même d'écrivains : car il se trouve que je suis aussi prof de français « dans la vraie vie », j'ai donc quelques auteurs de nouvelles, de romans ou de Bandes-dessinées qui m'ont également influencés.

J'ai toujours beaucoup aimé lire des BDs, et je suis un grand admirateur du style d'Olivier Ledroit, illustrateur des Chroniques de la Lune Noire et de l'excellent Requiem : Chevalier Vampire. Ledroit utilisant principalement de l'aquarelle, c'est la raison première pour laquelle je me suis tourné dans un premier temps vers cette technique (que l'on retrouvera d'ailleurs dans la pochette du premier album de Muertissima). J'apprécie particulièrement les fresques infernales qui mettent en scène des paysages chaotiques peuplés de créatures monstrueuses, un peu à la manière du peintre italien Jérôme Bosch. C'est pourquoi, je place également le peintre Paolo Girardi dans mon panthéon des références picturales en matière d'artworks pour le metal ! Il a bossé pour Creeping Fear, Inquisition, Lucifuge et Witching Hour, et ses Å“uvres sont toutes plus majestueuses et répulsives les unes que les autres. Dans le même esprit, je suis très influencé par l'excellent Eliran Kantor, dont la technique à l'huile et les thèmes très oniriques et métaphoriques me passionnent. D'ailleurs c'est un peintre très en vogue en ce moment puisqu'il vient de réaliser les pochettes d'Helloween, Incantation , Havok, Testament, Thy Art is Murder, Hate Eternal, Sodom et Hatebreed. Aussi, je suis de près les travaux de trois de mes collègues dont j'admire les Å“uvres : Misanthropic-Art, Timon Kokott Art et Erskine Designs. Qu'il s'agisse de leurs paysages désolés ou de leurs gravures style Renaissance, je tire d'eux de belles sources d'inspiration dans les thèmes qu'ils abordent comme dans la scénographie qu'ils utilisent.

La musique également est une source d'inspiration, c'est évident. Comment ne pas parler de metal lorsqu'il est question de l'interpréter en lui donnant une image ? En ce qui me concerne, j'apprécie la plupart des styles et des groupes, mais j'avoue préférer de loin le Death et surtout le Black Metal, qui est un style qui résonne particulièrement en moi et dans mon art. Des groupes tels qu'Immortal, Behemoth, Glaciation, The Great Olda Ones, Vindland ou encore Regarde les Hommes Tomber (pour n'en citer que quelques-uns) sont autant de références.

Enfin, les univers de Fantasy de Tolkien ou de Pratchett, ainsi que les nouvelles et romans fantastiques de Maupassant, de Poe ou de Lovecraft ont contribué à forger mon imaginaire. Souvent situées dans un univers médiéval, souvent peuplées de bêtes étranges ou de silhouettes mystérieuses, mes scènes tentent de retranscrire l'étrangeté majestueuse de temps anciens tout aussi grandioses qu'angoissants.

5/ POUR APPUYER TON PROPOS, POURRAIS-TU NOUS DONNER TES CINQ POCHETTES D'ALBUMS PREFERES ? AINSI QUE NOUS DIRE POURQUOI.

Un tel exercice est très difficile je t'avoue, ce n'est pas une mince affaire ! Alors ce que je te propose, c'est de choisir des pochettes réalisées par d'autres artistes que ceux cités précédemment, histoire de rendre hommage au plus grand nombre des artistes qui m'ont inspirés jusqu'ici. Disons donc, de manière non-exhaustive, que pourraient figurer dans mon top 5 des pochettes que je préfère :

- « Live After Death » d'Iron Maiden, une fresque incroyable de Derek Riggs qui couvre l'avant et l'arrière de cet album live. Cette oeuvre porte une puissance symbolique inégalée qui, pour moi, contient toute l'essence d'Iron Maiden, mais également de tout le genre Heavy Metal.

- « Where Shadows Forever Reign » de Dark Funeral, une Å“uvre du légendaire Necrolord, que je rangerais également avec les artistes qui m'ont le plus influencé. J'ai choisi cette pochette, mais j'aurais pu piocher « The Mark of the Necrogram » de Necrophobic, ou « Storm of the light's Bane » de Dissection à la place. Il s'agit là des plus beaux exemples de peintures atmosphériques du Black.

- « In the Minds of Evil » de Deicide, peint par l'australien Simon Cowell (qui n'est pas le juré d'America's Got Talent !) et qui est pour moi le summum de ce qu'on peut créer de poétique et de dérangeant à la fois. Cette pochette est un exemple d'art morbide métaphorique et épuré : ça va droit à l'essentiel, et c'est génial !

- « Daemon » de Mayhem, une peinture à l'huile de Daniele Valeriani digne des plus belles Å“uvres du Caravage (bon, c'est vrai je m'emporte un peu !), et qui est un parfait exemple de clair-obscur à la façon des peintres classiques. Une Å“uvre majestueuse.

- « L'Ost capétien » des français de Griffon, fresque peinte par l'excellent Adam Burke de Nightjar Illustration. C'est typiquement le style pictural vers lequel je compte m'orienter, à la fois précis et très « organique » puisqu'il joue sur les textures et la matière.

6/ AVANT DE REPRENDRE SUR TES Å’UVRES ET INSPIRATIONS, J AIMERAIT BEAUCOUP QUE TU ME PARLES DE MUERTISSIMA, UN CLIP A ETE PUBLIE ET L'ALBUM ARRIVE BIENTOT ME SEMBLE-T-IL ?

Oui ! L'album arrive le 15 octobre (voici le teaser : https://www.youtube.com/watch?v=3S0P69xhzmo), mais une flopée de petites surprises permettra à tout le monde de patienter jusque-là .

Je suis dans le groupe depuis 2017 au poste de guitariste soliste, et la sortie de notre premier album est le résultat de plusieurs années de dur labeur depuis nos premières répètes dans la petite chambre de Steph, principal compositeur de Muertissima, jusqu'à l'enregistrement au Lower Tones Place studio (Demande à la Poussière, Nature Morte, USQUAM). Muertissima est un groupe de Death metal aux sonorités Old School qui ne se restreint pas à un seul style de metal : les morceaux qu'on retrouvera sur ce premier album « Inquisition », qui sortira via le label Music-Records (Dead Tree Seeds, Angel Rising, Conquerors...), oscillent souvent entre Black, Thrash et Death Mélodique.

Muertissima pourrait être traduit de l'espagnol par quelque chose comme « totalement mort », c'est un mot inventé qui rend hommage aux racines espagnoles d'une partie des membres du groupe et qui renvoie à une entité que l'on retrouve dans tous nos visuels ! La Muertissima, c'est la figure féminine de la Santa Muerte, femme nue au crâne de bovidé qui nous incite à profiter de la vie et à nous libérer de tous les carcans qui tentent de nous restreindre dans notre libre-arbitre. Une lutte contre toutes les formes d'Inquisition (d'où le titre de l'album), qui passe par l'exploration de diverses mythologies (Slave, Grecque, Latino-américaine, Nordique) et de plusieurs épisodes historiques (notamment celui de l'Inquisition espagnole). D'ailleurs, l'univers visuel sera développé à travers de nombreux artworks qui seront révélés très prochainement ! Je n'en dis pas plus, mais ça promet !

Sinon, nous venons en effet de dévoiler un clip pour notre premier single « Cerveza » que tu peux retrouver ici : https://www.youtube.com/watch?v=TvCEPHNNqU8. « Cerveza » signifie « bière » en espagnol, et le texte traite des effets néfastes de l'alcool qui nous dépossède de nos sens et de notre maîtrise de nous-mêmes : pour autant, tu verras que le message passe avec légèreté et dérision. On s'est bien éclatés en tournant ce clip avec l'excellente équipe de MikyWay Prod : le principe du clip, qui fait intervenir Jésus et Satan, était d'abord un délire entre nous, une blague. Mais c'est un pari qu'on s'est lancé, et qu'on a tenu ! Tu m'en diras des nouvelles !

7/ J'AI ADORE LE CLIP ET SURTOUT LA MUSIQUE !!!ON ATTEND AVEC IMPATIENCE L'ALBUM ! J'AIMERAIS FAIRE UN JEU A PRESENT, JE TE PROPOSE UNE PHOTO D'UN DE TES ARTWORKS ET JE TE LAISSE COMMENTER (DEMANDE DU GROUPE, FAà‡ON D'ABORDER LE PROJET, DIFFICULTE TECHNIQUE OU PAS ....). ON COMMENCE PAR UN ALBUM QUE J'APPRECIE BEAUCOUP : FOGHORN

Quelle bonne idée ! D'autant plus que cette pochette a une histoire toute particulière : c'est une Å“uvre spontanée que j'ai créée en m'inspirant de la musique de Foghorn, et que je ne leur ai proposée que dans un second temps.

Il se trouve qu'à novembre 2020, l'ex-batteur de Foghorn qui est un de mes amis m'a parlé de la sortie à venir de l'EP « Le Sang Versé » : j'ai alors décidé de pré-commander l'EP sur Bandcamp. Je remarquai un engouement particulier autour de cette sortie, les 70 premiers exemplaires (il me semble) ayant été réservés très rapidement et mon cercle de contacts Facebook en discutant beaucoup. Le 2 décembre est arrivé, et j'ai reçu un message du leader de Foghorn me disant que mon colis allait bientôt partir par la poste : à ce moment-là j'ai écouté l'EP dans son intégralité sur Bandcamp, et j'avoue que cela m'a beaucoup plu ! Le lendemain, j'avais cours avec ma 4ème qui faisait un contrôle d'une heure : m'ennuyant en les surveillants, j'ai commencé à dessiner le chevalier de la pochette dans son blason héraldique. J'ai continué à le peaufiner une fois rentré chez moi, jusqu'à terminer totalement la partie centrale avec les montagnes, la cathédrale et le château en arrière-plan, avec l'EP de Foghorn en fond sonore bien évidemment ! C'est ensuite que je me suis dit « allez, envoie-le au leader de Foghorn, t'as rien à perdre ». Et c'est ce que j'ai fait : il en a été enchanté. Si bien qu'il m'a carrément proposé de l'utiliser pour la 2ème édition de l'EP puisqu'il venait en même temps de recevoir la proposition du label Non Posse Mori Records de re-sortir « Le Sang Versé » en mars 2021. Ce qui m'a conduit à ajouter les deux vouivres de part et d'autres du blason, pour donner plus de puissance à la pochette.

Ce qui n'était donc qu'un gribouillage ambitieux durant une surveillance de contrôle a fini par se retrouver sur 500 exemplaires de l'EP de Foghorn !

8/JE TE PROPOSE MAINTENANT L'ARTWORK D'UN GROUPE DONT J'AI REALISE L'INTERVIEW RECEMMENT ET QUE TU CONNAIS PARTICULIEREMENT BIEN : ANTHROPOVORE

En effet, je connais très bien ce groupe puisqu'il s'agit du side-project de Steph et Simon, mes acolytes de Muertissima ! D'ailleurs, c'est cette pochette qui m'a véritablement poussé à créer Macchabée Artworks : fin 2019, alors que je venais de réaliser la pochette d'Inquisition, j'ai proposé à Steph de plancher également sur un artwork pour Anthropovore (qui deviendrait alors la pochette du premier album un an plus tard). C'est véritablement à partir de ce moment-là que je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose de mes artworks, et que mes compétences pouvaient être utiles à d'autres groupes de metal.

A l'origine de la pochette d'Anthropovore, Steph m'a proposé de partir de l'idée suivante : « les bêtes tapies dans l'ombre, celles qu'on ne voit pas mais dont on sent la présence et le regard prédateur posé sur nous, les cauchemars de nos enfances ». J'ai donc commencé à bosser sur ce concept en peignant à l'acrylique sur carton-plume une silhouette au fond d'une forêt, tapie derrière un arbre, épiant le spectateur de façon malsaine. Celle-ci étant encore trop visible, je l'ai davantage cachée derrière les arbres tout en l'enveloppant d'une aura sombre de telle sorte qu'on puisse la voir assez rapidement, sans pour autant tomber dessus au premier coup d'Å“il. Enfin, pour renforcer l'aspect maléfique de la créature, il ne me restait plus qu'à troquer son expression initialement renfrognée de bête féroce par un large sourire paré de dents acérées, afin que l'on sente toute l'étendue de sa perversité en plus de toute sa violence. Et voilà comment cette Å“uvre malfaisante est née !

9/ POUR FINIR J'AI CHOISI DES ECRITURES DE NOMS DE GROUPES QUE TU REALISES :

Je vais traiter ces trois logos dans l'ordre chronologique de leur création, si ça te va !

Tout d'abord Noisefog, créé au mois d'avril 2020. Ce logo m'a été commandé par un one man band de « Trve & Raw » black metal basé en Italie. J'avais déjà réalisé la pochette du premier album quelques semaines auparavant, et il s'agissait désormais de repenser la typographie de Noisefog qui n'était qu'une police d'écriture trouvée sur Internet. La demande consistait alors en un logo torturé qui intègre des éléments de la mythologie nordique et du paganisme en général. J'ai donc fait figurer au centre du logo une tête de bouc, surmontée de « Mjolnir » le marteau de Thor, et dont les cornes se terminent en tourbillons de brume qui rappellent le brouillard bruyant de « Noisefog ».

Ensuite Cursed Be Thy Flesh, créé au mois d'aout 2020. C'était (car ils ont splité depuis) un groupe américain de Black metal qui désirait changer de logo. Abordant principalement des thèmes liés à la magie noire, aux sorcières et aux démons, j'ai opté pour une typographie plutôt gothique qui rappelle le style d'écriture utilisé par les prêtres chrétiens pour mieux le détourner à force d'arabesques démoniaques. On peut également reconnaître deux symboles communément attribués à Satan intégrés de part et d'autres du logo.

Enfin Reign, créé en avril 2021, et qui est l'un de mes logos préférés. Il y a quelques mois, Reign m'a contacté pour réaliser son logo de Dungeon Synth à la fois médiéval et fantastique, et ça a été le coup de foudre artistique ! À la lecture du nom de ce projet, j'ai vu se dessiner instantanément dans mon esprit le logo tel qu'il est aujourd'hui, et je n'ai eu qu'à le coucher sur papier, recopiant avec fidélité l'image mentale que j'en avais : un roi très ancien, mort sur son trône. Reign a tout de suite validé mon idée, et un ou deux après-midis plus tard le logo était livré !

10/JE TIENS A TE REMERCIER POUR CETTE INTERVIEW POUR BLASTPHEME, JE TE LAISSE LE MOT DE LA FIN....

C'est moi qui te remercie de m'avoir donné l'occasion de dévoiler un peu les ficelles secrètes de mon boulot de dessinateur ! Artiste pour les groupes de metal, c'est une activité incroyable, mais à la différence des groupes qui se produisent ordinairement devant un public, je passe le plus clair de mon temps dans les recoins sombres de mon bureau à concocter mes visions étranges. C'est une activité assez solitaire, et pouvoir sortir un peu des ombres pour en parler au détour d'une super interview fut une très belle expérience ! Au plaisir de se recroiser au moins sur une chronique ou une nouvelle interview (pour Muertissima qui sait ?), et au mieux une bière à la main quand toutes ces conneries de virus seront enfin terminées définitivement ! On croise les doigts, et d'ici là , ça me laisse le temps de peindre une bonne flopée de nouvelles pochettes ðŸ¤˜ðŸ»

Merci encore et à très bientôt,

Matthias, alias Macchabée Artworks

INTERVIEW - MATTHIAS ALIAS MACCHABEE ARTWORK