Le confinement a permis de renouer avec des activités qu'on n'avait parfois plus le temps de faire, qu'on avait oubliées. En ce qui me concerne, dans les moments où je ne télé-travaillais pas, j'ai retrouvé le plaisir de relire des romans, de coudre, mais aussi de jouer aux jeux-vidéos. Comble de l'aubaine, s'il est une industrie qui a bien profité du confinement pour faire marcher le dématérialisé, c'est bien celle-ci, et c'est tout naturellement qu'au gré des promotions Steam, j'ai acheté SEUM : Speedrunners From Hell.
En jeu-vidéo comme en cinéma, je suis toujours à l'affut de ce qui parle de Metal. Non pas que je sois toujours transcendé par ce que je trouve, mais la plupart du temps, je me trouve face à un média sympathique, évoluant dans un univers qui me parle, quelque chose de doucement familier.
Dans le cas de SEUM, le pari est réussi : c'est cliché, mais c'est gentil! On a un jeu bête et méchant avec un scénario bête et méchant, et un gameplay bête et méchant. Vous contrôlez un joyeux auditeur de Metal, la barbe en bataille, qui s'apprête à s'ouvrir une bonne bière en écoutant sa musique préférée, quand soudain, un mystérieux 45 tours arrive par la poste et invoque le diable, qui vient vous dérober (le salaud!) votre boisson divine. Avant qu'il s'en aille, vous lui coupez la main avec le tranchant du vinyl, et vous voilà affublé d'une main de diable qui tire des flammes. En route pour l'enfer, il faut sauver la binouze! Et vous voilà courant dans un univers de flammes et de pierres qui piques, Brendon Small aurait été fier.
Vous baguenaudez de porte en porte tel un politicien en campagne municipale sous speed, tout en évitant les obstacles.
Et ça n'a l'air de rien, mais ça n'est pas si facile, d'autant plus que votre temps est limité. Vous allez rater, mourir, recommencer sans relâche jusqu'à résoudre le puzzle à grand renfort de réflexes et de progrès.
Ne traitons pas le jeu comme ce qu'il n'est pas : c'est un petit jeu, sans grande prétention, loin d'un triple A. Malgré tout, il faut saluer le travail bien fait : la prise en main de SEUM est très naturelle en dépit de sa difficulté, les contrôles sont épurés et pertinents.
Graphiquement, on n'est pas à la pointe de la technologie, mais quelque part, ça donne à la bête un petit côté vintage bienvenu étant donnée la thématique.
Ouvertement calibré pour séduire des auditeurs de Metal, la musique du jeu est bien faite, articulée autour d'une Speed Metal à l'ancienne, cohérent avec la tension du jeu et le rythme qu'il impose.
Dernier point positif, le jeu n'est vraiment pas très cher, même hors promotion, et permettra donc de se faire un petit plaisir indépendant. Soyez patient, vous finirez par y arriver. Prendre le jeu sur steam vous permettra en plus de mener une petite compétition avec vos amis, puisque vos temps seront consignés et comparés.
À vous de briller, et surtout, pétard de sort, sauvez la bière!