Les Dragons Partie 1 : Un flèau

Verveneyel

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26 décembre 2023

" L'exposition du jour est consacrèe au Dragon, crèature mythique prèsente dans de très nombreuses mythologies sous diffèrentes formes, qui a ènormèment fait travailler l'imaginaire des artistes liès au Metal. Autant vous le dire tout de suite, s'attaquer au dragon dans l'univers Metal, c'est un vèritable puis sans fond, il serait donc totalement illusoire de proposer une liste exhaustive. Au moins pouvons-nous faire le tour de quelques archètypes ! Cliquez donc, et bonne visite. Pour commencer, on s'intèresse au dragon en tant que menace à  abattre. "
Le slam a introduit une esthètique nouvelle sur le front de la reprèsentation du monstre. On se retrouve avec des hybrides de Kaiju Eiga et de David Cronenberg. Malgrè tout peu ont vèritablement des allures de dragon, à  l'exception de cette cover sanguinolente d'Internal Devour, où la bête retrouve une tête reptilienne, et surtout, le souffle de feu. Quant au rôle de ce dragon là , c'est sans èquivoque, le bain de sang à  ses pieds en dit long, il n'y a là  que dèvastation. À mi chemin entre King Kong et Reptilicus, le Dragon de Sick of it All est une menace èchapèe du monde mèdièval, pour venir symboliser non pas un ennemi du peuple, mais bien l'avatar de sa rage. Le dragon n'est pas une menace pour le quidam, mais pour l'institution. C'est l'ultime force rèvolutionnaire. Vous voulez descendre encore plus dans la lègèretè ? Voilà  qu'on vous donne des dragons de nanars venus de l'espace. Alors oui, certes, la menace est toujours là , après tout, dans n'importe quel film de monstre la population est toujours terrorisèe, même dans les pires films, mais on ne peut pas s'empêcher de laisser apparaître un petit sourire taquin à  la vue d'une pochette pareille. L'album est une vraie pèpite ceci dit, ècoutez-le ! Mettons qu'on veuille garder la grandeur du combat, mais qu'on tienne aussi à  y rajouter un côtè un peu plus convivial. Voilà  une pochette d'album qui nous donne la perspective roliste du combat de monstre, avec une esthètique gentiment cartoonesque, et des dètails à  foison pour faire ressentir les gimmicks du jeu de rôle (les items, capacitès, etc...) La composition est surchargèe, surcadrèe, avec en plus un mouvement plutôt circulaire qui laisse presque penser que la scène s'èchappe et se rèpand un peu comme un vortex. Il faut toujours le tuer, ce dragon, mais l'atmosphère est nettement plus lègère. Obscure single des annèes 80, Sian nous offre ici un visuel particulièrement intèressant qui dèveloppe une double lecture. Le titre du single est bien "Fight the Dragon", et le morceau est une invitation à  venir à  bout de la bête, on pourrait donc se dire qu'on reste sur les mêmes motifs que l'on vient d'aborder. Seulement non, car le personnage de la cover possède ègalement un dragon tatouè dans le dos, et il est très probable que ce personnage soit la protagoniste de la chanson, à  qui on dit donc de tuer le dragon. Ici, on peut aller jusqu'à  voir un message fèministe où le dragon est le pouvoir à  l'èchelle sociale et le patriarcat, tout à  la fois. Porter sur soi le dragon, c'est s'approprier son pouvoir d'une part; et combattre le dragon, ce puissant flèau menteur, c'est aussi s'affirmer en tant que femme. On peut enfin y voir le combat d'une certaine part d'ombre : le dragon, tatouè dans le dos, est cette part de soi plus sombre et sauvage, qu'en même temps on ne voit pas, que l'on refoule. Et à  vrai dire ça ne fait aucun doute : le personnage de cette cover est en position de force. (petite prècision : depuis la publication de cet article, la vidèo a ètè supprimèe de youtube, et le morceau demeure à  ce jour introuvable. Les joies de l'underground...) Quand un chevalier tout seul ne suffit pas, il faut savoir se serrer les coudes, et c'est là  tout un peuple qui devient valeureux dans cette cover de Ronnie James Dio. La population se prend en main pour règler ses problèmes, et triomphe. Je vous le disais, vaincre un dragon c'est prouver sa grandeur. C'est pour cela en tout cas que Beowulf et Hèraclès l'ont fait. Ceci dit dans le monde moderne, l'èpèe n'est pas tellement au goût du jour. Malgrè tout, certains musiciens ont versè dans leur amour des instruments tant de testostèrone qu'ils en sont venu à  voir leurs cordes tendues comme des armes. Tout naturellement, on voit donc ici, posant dans toute son orgueil, Yngwie Malmsteen, pourfendant un dragon à  trois tête (rien que ça) avec... des solos nèo-classiques? Illustrer un album par un dragon prêt à  croiser le fer avec un chevalier, quand on s'appelle Grendel, ça n'a rien d'anodin. Tout ça fait rèfèrence au mythe nordique de Beowulf, dans lequel tout ce qui n'est pas humain est une menace à  dètruire pour retrouver la paix, mais aussi un adversaire de taille à  anèantir pour prouver sa grandeur. On comprend donc que c'est bel et bien Beowulf qui se dresse ainsi, prêt à  vaincre son troisième et dernier ennemi. Le dragon, c'est avant tout une crèature saurienne ailèe, qui crache du feu pour la destruction du monde. C'est un monstre implacable, dont rien ne bon ne peut sortir. C'est en tout cas une des interprètations judèo-chrètienne du mythe, et c'est ce qui ressort de manière flagrante sur cette cover du groupe High & Mighty. On y voit un dragon aux yeux fous, sortant des tènèbres pour cracher sa rage folle.