Belzebubs, le comic-book : Ces strips qui nous ressemblent

En France, chers amis, on a de la chance. On a de la chance notamment parce qu'on prendre le média bande-dessinée au sérieux. On y croit en sa qualité de 9ème art, et on en consomme beaucoup. On a d'ailleurs un tel appétit pour les bulles que l'on nous en remercie bien au-delà de nos frontières : après tout, nous sommes le plus gros consommateur de bande-dessinée Japonaise au monde... après le Japon bien-sûr, mais ce n'est pas rien !

Ceci dit, je ne vais pas vous parler de manga, ni même de BD Française ou même Belge. On part plutôt dans le grand nord à la découverte de JP Ahonen et ses héros de Belzebubs.

À vrai dire, rien d'étonnant à ce qu'une bande dessinée sur le Metal voit le jour notamment en Finlande. Malgré tout, rien n'annonçait le succès retentissant qu'allait connaître ces petits métalleux en noir et blanc.

Belzebubs, avant de décoller pour la stratosphère, c'est d'abord une série de strips publiés sur les réseaux sociaux ; de petites histoires sur quatre cases, avec une visée comique. Et avec son oeuvre, Ahonen fait très fort, parce qu'à mon sens, il met au point avec Belzebubs la "Famille Addams" du XXIème siècle, par les métalleux, pour les métalleux. Et croyez moi chers amis, c'est un compliment : je ne pourrais jamais dire du mal de la Famille Addams, notamment s'il est question de la série des années 60. (Et si vous voulez mon avis sur le dernier film : pas extraordinaire, mais mignon, et dans l'air du temps. De rien.)

Le type d'humour utilisé est souvent assez proche des délires de Charles Addams lui-même : on suit la plupart du temps une famille, dans laquelle tout le monde est vêtu de noir et de corpse paints, dont la vie quotidienne est pimentées d'activités sombres, excentriques, démoniaques. On rie très souvent du décalage entre la vie de la famille et la vie des "gens normaux". En plus, tout est pensé à travers le prisme du Metal, c'est un peu plus violent, extrême et borderline qu'Addams. S'ajoute à ce comique de situation des délires sur la vie d'un groupe, la vie sur la route, les stress des changements de line-up, le studio... Parce que le papa de la famille est guitariste et chanteur dans un groupe de Black Metal, dont les membres, eux aussi, sont de truculents drilles.

Tout ce beau monde, cher lecteur, est très attachant, et c'est ça qui en fait la force. à‡a ne sera sûrement pas votre plus folle expérience de bande-dessinée, mais pour peu qu'on se laisse aller, on ne peut pas s'empêcher d'avoir le sourire aux lèvres. Bien-sûr la trame surfe sur des stéréotypes, mais c'est fait avec un regard de passionné, et ça, ça pardonne toutes les facilités scénaristique. Belzebubs, c'est de la bonne rigolade.

Les gens sont d'ailleurs tellement d'accord avec moi que JP Ahonen a pu finalement coucher ses personnages sur papier : en France on a droit à une version francophone publiée chez Glénat.

Fort de son ascension, Belzebubs est même devenu un vrai groupe qu'on a bien failli voir à l'affiche du Hellfest 2020 ; avec album, et clips animés. Tout comme la partie bande-dessinée est soignée, la musique n'est pas en reste : bien produite, efficace, mélodique ; il n'y a vraiment pas de quoi rougir !

Alors, vous savez quoi faire maintenant : on va chez son libraire (indépendant) préféré se trouver la BD (qui coûte moins de 10â‚¬, que diable !) et on pousse le son de l'album à fond ! Je compte sur vous !