JAUNE - Run et Rours

Je l'ai enfin entre mes mains. Mais quoi donc ? La nouvelle tuerie du Label 619 / Rue de Sèvres signée Run (au scénario, connu pour MUTAFUKAZ et ses spin-off) et Rours (au dessin) : « JAUNE ». Pour éviter tout spoil je vais éviter de rentrer dans les détails, tout en prenant soin d'évoquer les atouts de ce premier tome.

Premier attrait majeur, en ce qui me concerne, Run et Rours nous plongent dans l'univers des slashers ; un genre que j'affectionne tout particulièrement. D'autant plus que c'est une catégorie pas si courante que cela en France (j'ai du mal à me souvenir d'autres films que 3615 CODE PÈRE NOËL, PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS, HAUTE TENSION et AUX YEUX DES VIVANTS). J'ai été ravi de constater que les auteurs avaient réussi, avec brio, à jongler avec les codes du genre. Et même en y creusant davantage certains aspects.
 

En effet « Jaune », le slasher au ciré jaune, s'avère être bien plus qu'une simple machine à découper bête et méchante comme on peut malheureusement le voir un peu trop souvent dans ce type de film d'horreur. Terrifiant, violent, affûté, massif, stratège, intelligent, le tout avec de vraies motivations, on s'aperçoit vite que l'on nous propose quelque chose de plus riche qu'un (mauvais) ersatz de Jason Vorhees. Les créateurs vont même plus loin que le remake de Marcus Nipel qui nous présentait déjà le tueur au masque de hockey comme plus réfléchi (ses galeries souterraines et ses nombreux pièges par exemple). Le cinéaste n'était d'ailleurs pas à son premier coup d'essai car,  avant ce VENDRED 13 pas mauvais mais pas transcendant non plus, il avait donné sa version de MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE avec Jessica Biel (différente de l'original mais vraiment réussie pour le coup). En tout cas, pour en revenir à la BD, Rours et Run ont vraiment réussi leur méchant tant visuellement que scénaristiquement. 
 

Ensuite, comme dit précédemment, tout ce qui fait le piquant de ces films de genre est présent dans ces pages, et ravira donc les aficionados. On retrouve des jeunes dans un camp de vacances avec des comportements pas vraiment des plus raisonnables (sexe avec les monos, drogues, harcèlement...), un slasher élevé au rang de mythe avec des crimes barbares et non-résolus, des exécutions bien gores et notamment une première victime iconique (comme dans le premier LES DENTS DE LA MER avec Susan Backlinie ou SCREAM 1 avec Drew Barrymore), pas de temps mort... En résumé on ne s'ennuie pas une seconde. A noter une petite recommandation : ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains car tout est très explicite (on voit tout, bien plus que dans les sagas cinématographiques précédemment citées). 

J'ai également particulièrement apprécié le dessin à la croisée du manga et du comics, ainsi que le jeu des couleurs pour nous indiquer la temporalité : noir et blanc pour le passé, couleurs pour le présent. En plus d'être pratique c'est beau et ça claque ! 

A la fin de ce premier volume on est pris d'une furieuse envie de lire la suite (2 autres tomes sont prévus à priori) et, pourquoi pas, de voir une adaptation sur nos écrans en animé ou en film en prises réelles  (avec une B.O bien metal à l'image de la typographie du titre…du hard FM/pop rock 80's pour les flashbacks et du metalcore/deathcore pour l'époque contemporaine). On se prend d'ailleurs à très rapidement imaginer un casting : en ce qui me concerne j'ai instinctivement pensé à Mickey Rourke pour Jaune, Lindsay Lohan pour Hayden ou encore à Cristin Milioti pour Lucie.

Plus qu'un plaisir coupable, un plaisir sauvage ^^.

Ah oui, j'ai failli oublier. Cerise sur le gâteau : Rours sera présent sur Amiens le samedi 09/11/2024, entre 14h30 et 18h30, à la librairie Bulle En Stock ( https://www.bulleenstock.com/events/rencontre-avec-rours-191 ). See you there.

Bonne lecture.