ALDEBERT – Helldebert enfantillages 666

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Celles et ceux qui nous suivent depuis nos débuts en octobre 2020 ne seront pas surpris de lire cette chronique. En effet, ce n’est pas la première fois que l’on s’adresse à notre plus jeune génération, que ce soit pour des livres ou bien des disques (je pense tout particulièrement à certains articles du copain Verveneyel).

Actif depuis fin 90’s-début 2000, Guillaume Aldebert est progressivement devenu un artiste incontournable sur la scène hexagonale, surtout après la déferlante du premier « Enfantillages » paru en 2008. Depuis, les albums et les tournées s’enchainent avec un succès grandissant, en enchantant à la fois petits et grands (les chansons et artistes aimés par nos bambins ne font pourtant pas toujours l’unanimité auprès des parents n’est-ce pas…non je ne donnerai pas d'exemple pour ne pas en avoir en tête tout le journée ^^). 

ALDEBERT n’a jamais caché son amour pour la scène metal : d’une part il a commencé en jouant ce style durant ses jeunes années, et d’autre part il utilise des codes « métalliques » dans ces chansons (titre « DU GROS SON » par exemple) et lors de ses spectacles. D’ailleurs, pour l'avoir vu en concert à l’Arkéos Festival 2023 (les quelques photos qui illustrent l’article ont été prises là-bas via accréditation), je peux vous assurer que ses spectacles ont bien ce côté show/entertainment électrique.

Aujourd’hui ALDEBERT nous présente son jumeau maléfique HELLDEBERT en nous livrant son « Enfantillages 666 ». Cela faisait longtemps que l’artiste réfléchissait à ce concept (ce n’est pas un coup commercial, son attachement au metal est bien réel) ; et lorsque l’on y pense l’énergie, la puissance et la folie du metal collent finalement très bien à l’enfance qui est une période généralement plutôt speed et rock n’roll que ce soit pour les enfants ou les parents. Jetons une oreille attentive sur ce nouvel effort studio à travers 15 titres pour une durée de 50 minutes au compteur (je vous conseille de privilégier la jolie version CD Digibook).

L’hymne « ROCK N’ROLL », aux paroles intemporelles qui parleront à toutes celles et tous ceux qui aiment le rock/metal, ouvre le bal avec Yarol Poupaud en guest (guitariste notamment chez FFF). Le titre porte très bien son nom avec cette rythmique et ce solo pas si éloignés de ce que pourrait proposer Trust ou AC/DC. Notons tout de même un petit clin d’œil à Metallica très facilement identifiable. Place maintenant au hit « LE CARTEL DES CARTABLES » et son riffing à la Judas Priest sur lequel les frères Cavalera viennent taper un featuring. Le harcèlement scolaire est au cœur du propos et entendre le chant rageur du père Max donne un vrai plus à l’ensemble. ALDEBERT avait teasé du beau monde : autre belle surprise avec notre viking préféré Johan Hegg (Amon Amarth) qui vient balancer quelques growls bien sentis sur « LES DERNIERS PIRATES ».

Clip de « LE CARTEL DES CARTABLES » : 

Ce n’est pas parce que l’album s’adresse aux plus jeunes qu’il ne faut pas être sérieux : « LA MARCHE DU MONDE » vient parler avec justesse des conflits armés, le tout avec la présence de Serj Tankian (System Of A Down), de la romancière Amélie Nothomb et d’enfants. Le titre fait mouche et s’avère être la pépite de l’album, ni plus ni moins. On enchaine avec « GUITAR HERO » où M vient prêter main forte à HELLDEBERT. Celle et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas spécialement client de l’univers de Matthieu Chedid (même s’il a quelques gros hits dans sa discographie, et qu’il possède un sacré niveau guitaristiquement parlant). Mais il fallait bien une exception qui confirme la règle car cet extrait est plutôt réussi (il n’en fait pas des tonnes que ce soit au niveau du chant ou de la gratte). Une belle surprise que je n'attendais pas.

« SUPER MOMIE » c’est un peu le « all star band du metal français ». Je m’attendais à un truc bien metal en raison de la présence de membres de Loudblast, Mass Hysteria, Tagada Jones et Ultra Vomit ;  et finalement la rythmique tape plutôt dans le hardrock US bien groovy à la Extreme. Après un interlude « L’APPRENTIE SORCIERE », « LA SORCIERE » débarque dans une atmosphère à la Tim Burton avec Lola Frichet, bassiste de Pogo Car Crash Control (qui a lancé le mouvement « more women on stage »). Si « CA VAUT DES POINTS » ne m’a pas franchement emballé, « SEUM 51 » capture l’essence du groupe de Deryck Whibley avec notamment le solo de gratte qui est très proche du solo original de Dave Baksh sur le méga hit « IN TOO DEEP ». La présence des enfants de Guillaume Aldebert ajoute encore plus de sympathie, de bonhomie et de peps à la composition. Vos loulous vont sûrement la trouver irrésistible tant elle est fun. Encore un bon point.

Alors là je me pince plusieurs fois sur « LA PRINCESSE » car d’une part il y a des influences bien dark pour ne pas dire black metal (la présence de Gautier Serre d’Igorrr n’est pas étrangère à cela), et d’autre part Laura Laune vient placer sa douce voix innocente pas toujours innocente…Finalement elle reste très soft même si elle se lâche un peu sur la fin. Vient ensuite « LE TEMPS DE VIVRE » et son côté electro-rock qui me fait un peu penser à Sidilarsen ou Indochine période Paradize/Alice & June (ma préférée du combo). Superbus avait son hit pop horrifique « WHISPER », ALDEBERT a son hit hard US typé 80’s avec « CROQUE-MITAINE » sur lequel il rend lui aussi hommage aux films de slashers. Sans surprise un de mes coups de cœur ^^. Après un « DR TERREUR » qui poursuit sur cette thématique (le Docteur Frankenstein), l’écoute se termine sur l’hymne « A MORT LA VIE » sur lequel l’artiste clame haut et fort son amour pour le heavy accompagné pour l’occasion par Fred Leclerq (Kreator….).

ALDEBERT, qui revêt ici son costume d’HELLDEBERT, réussit son pari de réunir petits et grands autour du metal avec sérieux, sincérité, intelligence, finesse et humour (ce qui n'était pas gagné d'avance). Il nous rappelle que le metal peut être fun tout en restant sérieux, et que c’est une fête où tout le monde à sa place en fosse et/ou en gradins. Le tout avec des guests (très) prestigieux. BRAVO !

Bonne écoute.