" Chronique du premier album « DISORDER » de BLACK HELLEBORE sorti le 26/11/2021 (Replica Promotion). "
BLACK HELLEBORE, en voilà un nom qui interpelle. Honnêtement je ne savais pas à quoi cela faisait référence avant de chercher sur le net. C'est une fleur très sombre, que l'on qualifie aussi de « rose de Noà«l » (c'est de saison me diriez-vous ^^). La variété des hellébores est très appréciée en raison de leurs couleurs variées qui vont du blanc au noir, en passant par le pourpre très foncé. Mais attention, elles sont également connues pour leur toxicité. Nous voilà donc prévenus : on va prendre toutes les précautions nécessaires pour écouter cet album nommé « DISORDER » qui devrait à priori nous réserver quelques surprises et pas mal de nuances.
Le groupe, créé il y a moins d'un an, nous vient du Nord-Est de la France. Il se compose de Cyrielle (chant, guitare) et d'Anthony (guitare, basse, clavier…). Le duo a fait appel Jelly Cardarelli pour la batterie (il s'est également chargé du mix de l'album). N'oublions pas de préciser la présence Stephan Forte (Adagio) que l'on retrouve au clavier mais également à la composition sur 5 des 7 titres. Ce qui n'est finalement guère surprenant : ce dernier étant le professeur de guitare du duo. Je m'attends donc à des titres directs, accrocheurs, techniques dans une certaine mesure ; mais également à des moments plus épiques et plus agressifs.
« MY DIFFERENCE » ouvre les hostilités avec un riffing hyper catchy et un chant clair et accrocheur. Des growls surgissent çà et là pour apporter encore plus de peps à l'ensemble. Enfin le break au piano et le solo de guitare sont comme là pour nous montrer que le groupe garde toujours à l'esprit une approche mélodique et chanson de leurs compositions. à‡a commence bien.
« RELEASE ME » continue dans cette veine avec des touches electro qui commencent à pointer le bout de leur nez. On pense à Within Temptation (je citerai plus particulièrement les albums « Resist » et « The Unforgiving » en ce qui me concerne), et aussi Forever Still pour cet aspect plus moderne. Mais avec un côté plus épique à l'image du solo de guitare sur lequel on sent l'influence de Stephan Forte. Mon titre préféré de l'opus.
Sur « UNCHAIN » l'electro prend encore plus d'importance (pas si éloigné du « The Path of Totality » de Korn pour cette vibe electro-dub-indus). Je trouve que le chant flirte même parfois avec la pop. Alors ce n'est pas du « metal stricto-sensu », mais cela reste redoutablement efficace. Je pense même que cela fera pas mal bouger les foules lors des prochains concerts.
En introduction je vous parlais de nuances et des colorations différentes des hellébores. « MOTHER EARTH » vient adoucir le propos avec une ballade assez typique de ce qui se fait dans la scène metal symphonique. Les frenchies savent varier le propos, ce serait dommage de s'en priver^^.
Changement radical d'ambiance avec un « OPEN UP YOUR MIND » qui lorgne plutôt vers Arch Enemy avec ce chant growlé totalement maitrisé par Cyrielle et le côté groove de cette approche plus death. Pour autant, BH ne renie pas son enracinement mélodique avec un refrain entrainant et fédérateur à souhait (pas si éloigné de ce que peut proposer Battle Beast).
Après l'instrumental bien shred « DIFFRACTION » (ce n'est pas une surprise de voir un instrumental sur le disque…en tout cas j'en attendais un en ce qui me concerne) qui parlera aux fans d'Adagio (et par conséquent de Satriani, de Dream Theater, de Symphony X….), l'éponyme « DISORDER » vient clôturer l'album en apportant des teintes black metal que l'on n'avait pas encore entendu et qui témoigne que le groupe est à l'aise sur plusieurs styles et qu'il sait conjuguer les codes.
La fin d'année rime généralement avec cadeau et surprise. Et « DISORDER » de BLACK HELLEBORE s'avère être l'une des meilleures offrandes metal de 2021. Ce n'est pas si fréquent d'entendre un premier effort avec autant de maitrise et de qualité que ce soit dans la composition, la production et le mixage. Laissez-vous tenter.