Bonzai - Nightmare Always Ends the Dawn

Grèce

Metal

Musique

Stoner

Verveneyel

-

7 septembre 2024

" Le retour de la lumière "

 

Cinq ans, c'est le temps qu'il aura fallu pour les grecs de Bonzai pour trouver leur chemin dans la brume et les marais, jusqu'à ce que brille dans le lointain la lumière au néon tremblante de la porte du studio. L'arrêt brutal du monde en 2022 aura été une quête initiatique autant qu'un cauchemar dont il aura fallu se sortir.

 

C'est ce que nous explique le groupe en note de bas de page pour justifier leur absence, et on en conclura que les nombreuses réflexions de cette période auront porté leur fruit. 

 

Ce “Nightmare Always Ends the Dawn” est beau. Ce me semble une bonne première conclusion. On constate notamment que le groupe a fait maturer sa patte et fait évoluer ses sons : l'ensemble est un peu moins garage, un peu moins fort en gain que “Seeds of Roots”, son prédécesseur. Il est manifeste que la fuzz est un peu plus légère, pour donner à l'ensemble une patine plus Space Rock qu'auparavant, et dès lors, des atmosphères plus oniriques. Il semble que le groupe ait poursuivi davantage la voie du titre “Sunshot” sorti sur “Seeds to Roots”, qui faisait figure d'exception

 

On constate aussi d'une certaine manière que la musique de Bonzai est plus produite, plus habillée, comme si le groupe avait exploré le “démon Radiohead” dans leur tête. On peut entendre une plus grande diversité d'effets, comme dans "Cyberdog", ou “Hit the Skye”.  

 

Que les amateurs de Rock plus directs se rassurent, l'essentiel des morceaux est toujours porté par les effusions de riffs efficaces et fédérateurs de gros Blues fiévreux. Admettons simplement que le Rock'N'Roll fiévreux amène le délire ! Prenez “The Dawn” par exemple : une fois passé une moitié carressant le Post Rock du bout des doigts, on finit toujours par vous renvoyer une bonne dose de riffing bondissant.

 

Le seul instrument qui prend un peu l'ensemble à contrepied, c'est la voix, restée dans son plus simple appareil, naturelle, rarement dédoublée, simplement embellie d'une reverb sobre. L'harmonie n'est pas perturbée pour autant, et confère au chant quelque chose de franc, rappellant presque par moment des sonorités Post Punk.

 

Un vrai bond en avant donc, qui fait honneur aux cinq ans de méditation dans lesquelles les musiciens se sont débattus, car l'album est très abouti.