" Chronique de l'album Reboot du groupe BOOST sorti le 20 décembre 2019. "
En voilà un comeback qui fait plaisir aux metalleux de ma génération tant il était attendu et réclamé depuis quelques années. Je vais devoir fouiller dans mes placards pour ressortir mon mp3, mon baggy et ma chemise Dickies ^^.
Plus sérieusement, Crass, nous (re)plonge en cette année 2020 dans son projet crossover hardcore-électro-indus. Le leader de Crusher, qui partage désormais le chant avec Massimo (ex FACING STANLEY), est accompagné de Polak aux machines (TREPONEM PAL), de T à la basse (ex CRUSHER), de Phil à la guitare (ex DDS), et Fab à la batterie (ex BABY BRINGS BAD NEWS). Si le line-up a évolué par rapport à celui de mon adolescence, la rage est quant à elle toujours bien présente dans la musique du combo. Ce qui fait que l'on a souvent associé la musique de BOOST à la scène punk, notamment en raison de prestations live bien musclées.
Sur le nouvel album, intelligemment intitulé « Reboot », le groupe nous balance un direct dans le museau avec 11 titres bien percutants qui nous renvoient sans surprise à la fin des 90's/début des 2000's, sans pour autant regarder trop fixement dans le rétroviseur ni toutefois se réinventer totalement. La modernité de BOOST s'explique par le fait que le groupe a toujours rechercher à s'ouvrir à différents univers musicaux autres que le metal stricto sensu (dub, ragga à l'époque) pour rester « contemporain à son époque » en quelque sorte (désolé pour le lapsus mais il illustre bien ce que je veux dire).
L'exemple le plus probant est le titre «Architect of my own destruction » sur lequel Luc ARBOGAST vient taper un featuring ( https://www.youtube.com/watch?v=8Y0DVRZ4JNM ). Les univers des 2 artistes sont à priori à l'opposé l'un de l'autre (l'un médiéval, folk et acoustique ; l'autre moderne, électrique et électronique) ; pourtant l'alchimie fonctionne. C'est même l'un des tous meilleurs titres de l'album. Des ambiances orientales et latines sur « Misery Of Men » ou encore death sur « Show Me Hell » viennent également enrichir ce « Reboot ».
« Silence Of A Gift » et « Lies Make Laws » mettent en valeur cette ouverte d'esprit où les influences sont cette fois à chercher du côté de Rage Against The Machine, Prophets Of Rage ou encore Body Count voire Limp Bizkit (des refrains mélodiques côtoient des couplets rappés), avec un peu plus de machines électro pour soutenir le tout.
« Epic Fail » est également dans cette veine, avec toutefois un chant plus rageur dans certaines parties des couplets, et surtout un refrain néo-aérien que n'aurait pas renié Deftones. Un de mes titres favoris de l'album tout simplement.
« From Darkness Into Light » et « From Light To Darkness » n'ont également rien à envier aux tubes qui nous arrivent directement du pays de l'Oncle Sam.
« Break » est un brulot taillé pour le live qui nous donne envie de voir le groupe très rapidement en tournée sur les planches hexagonales. Vivement un retour à la normale côté concerts, on croise les doigts.
Quant à « After All » et « Die For A King », je les trouve simplement un peu plus anecdotiques à côté des 9 autres bombes de l'album.
BOOST réussit le tour de force d'assimiler toutes ces influences et de proposer des sonorités et ambiances variées à travers des titres (très) forts. Ce qui permet au combo d'éviter le piège de la nostalgie, de sonner résolument moderne et de se démarquer de la déferlante hardcore actuelle. La scène française se porte décidément très bien avec des groupes comme BOOST et SILENCE OF THE ABYSS. Forcément dans mon Top 2020.
Bonne écoute.
Clip du titre «Architect of my own destruction » :