Sans mystère, chers amis, je vous parlais il y a peu de Menestroll, combien ce projet m'avait charmé, combien j'étais attendri, et c'est tout naturellement que j'ai eu envie de creuser les créations de Ghssn, cerveau du projet Menestroll, mais avant tout, aussi, maître à penser du projet Saturnales, petit bijou de Dungeon Synth/Pagan/Neofolk.
Ainsi, c'est bien lasse, en ces sombres soirs qui tombent toujours plus tôt et glacent toujours plus l'air, que je m'enroulais dans une couverture et lançait l'album Beg, qui au moment où j'écris cette chronique a été succédé par une nouvelle sortie, nommée Hidors Malveis. Je rattraperai mon retard, et vous parlerai ultérieurement de cette nouvelle galette, mais en attendant, permettez-moi de vous ramener quelques temps en arrière, en Août 2019, à cette époque où nous vivions tous plus ou moins dans l'insouciance.
Fait de bric et de broc à grand renfort de VST, Beg est un album magnifique, calme et ressourçant. De titre en titre, l'auditeur vit une invitation à la méditation, à travers un paysage musical vallonné, aux émotions changeantes. On est autant pris dans le mystère à la fois hypnotique et menaçant d' "Enigenos", la féérie de "Brueis" et "Dancaira", la contemplation céleste de "Balma" et "Bherghbeg". On a même droit à une reprise de notre facho Norvégien préféré, j'ai nommé "Puorta" de Burzum, du meilleur goût musical. Malgré tout, rien n'arrive à la cheville de "Tarasque de Gordolasque", point d'orgue de l'album (littéralement, puisque le morceau dure dix-huit minutes de bonheur!), à la fois très sombre, mélancolique, mais aussi très contemplatif. Ce morceau, c'est vraiment le moment où vous êtes perdus dans les bois, sous la pluie, le soir. La lumière se fait faible, et vos repères se brouillent. On sent comme une menace latente, et quand on sait ce qu'est une tarasque, on est en droit de se demander si le morceau ne nous mène pas jusqu'à une caverne pour se faire happer par un monstre. Tout cela n'appartient qu'à l'interprétation, la mienne en l'occurrence, mais ce qui est sûr, c'est que ce morceau est le plus lugubre de l'album, celui durant lequel le temps semble se figer de par son côté lancinant et répétitif ; celui durant lequel on nous emprisonne, avec le bruit incessant de la pluie et les basses épaisses.
Allez donc écouter ça, faites vous du bien, le temps que j'aille rattraper mon retard !