" Chronique du 3ème album de CACHEMIRE sorti le 25/02/2022 via le Label At(h)ome. "
Découvert avec « LA NUIT JE MENS » (reprise d'Alain Bashung plus rock que l'originale - clip ci-dessous) en raison de la présence de Cat Lily Woo dans le clip (bien connue des fans de Mass Hysteria pour le live « Le Trianon »), CACHEMIRE est un groupe de rock français qui existe depuis 2012 (leur nom étant un hommage au tube de LED ZEPPELIN « KASHMIR »). Le quatuor se compose de Fred au chant, de Seb à la basse (les 2 évaluaient ensemble dans un précédent groupe avant l'aventure CACHEMIRE), de Sven à la guitare et de Farid derrière la batterie.
Clip de « LA NUIT JE MENS » (titre non présent sur l'album chroniqué) :
Avant « Dernier Essai» paru en ce début d'anné, ils avaient publié 2 albums : « Photochope-moi » (2015) et « Qui est la punk ? » (2018). Ils sont l'exemple typique du groupe qui monte constamment en puissance, en témoigne notamment leur récente signature sur le Label At(h)ome.
« Il ETAIT UNE FOIS » … dans l'Ouest France je serai tenté d'ajouter ^^ … ouvre le skeud en mode western : bienvenu à OK Cachemire, ça va dégainer sévère. Et effectivement, les Nantais balancent une première bastos avec « CRIEZ ! » qui porte très bien son nom (et qui prolonge l'ambiance du titre d'ouverture). Riffing survolté, refrain fédérateur…ça va bastonner en live !
Clip de « CRIEZ » :
« JE » et « INFLUENCEUR » dénoncent des travers/dérives de notre société trop souvent axée sur le « soi-même », « le paraitre plutôt que l'être ». Ces 2 extraits ont un petit côté Noir Désir (album « 666.667 Club » et plus particulièrement «L'HOMME PRESSE ») qui n'est pas pour me déplaire, bien au contraire. Avec toutefois un peu plus de punch avec cette approche punk qui colore le rock de CACHEMIRE. « DECONNECTE ! », que l'on retrouve un peu plus loin sur l'opus, poursuit le pamphlet (le mot est bien choisi car cette cartouche punk dure 1'42) sur notre société obnubilée par le numérique/virtuel.
Clip de « INFLUENCEUR » :
« FREEMAN », qui parlera très certainement aux fans de SIDILARSEN, nous livre également un constat amer sur des illusions de liberté/de choix dans notre société annihilatrice. Big Brother is watching you... Ce constat vaut aussi pour « SATURDAY NIGHT » dont le côté dansant me rappelle un peu l'univers des Toulousains.
« RESTER MORT » ralentit un peu le tempo sur certains passages et nous montre une autre facette du combo, sans pour autant adoucir le propos. Le final est assez épique et donne encore plus d'impact à la composition.
Premier featuring sur le tonitruant « ROUGE » avec la présence de Kemar des NO ONE IS INNOCENT. Ce n'est d'ailleurs pas le seul membre des NO ONE IS INNOCENT qui intervient sur le disque. En effet, les arrangements proposés par Shanka ne sont certainement pas étrangers au son costaud qui se dégage de ce 3ème effort studio. D'ailleurs la composition éponyme « DERNIER ESSAI » avec son riff bien groovy à la RAGE AGAINST THE MACHINE plaira elle aussi à celles et ceux qui apprécient, comme moi, ce que nous propose NO ONE IS INNOCENT depuis « Progaganda » (2015).
Précédemment je parlais de punk, CACHEMIRE est signé sur At(h)ome…un guest de Niko Jones coule presque de source. Le leader des TAGADA JONES vient donner de la voix, reconnaissable entre mille, sur « LES PETITS POINGS » qui nous partage le cri/sentiment de révolte des générations futures. Il est encore question de cri, mais cette fois un cri du coeur avec « PLUS TU ME ». Les nantais nous livrent, avec leurs tripes, un message plein d'humanité qu'il est parfois bon de rappeler, surtout dans ces périodes troublées. Grâce au soutien de l'Autre on peut (re)trouver du réconfort, de la force, du courage, un regain d'espoir pour traverser des épreuves, même les plus dramatiques. Une « rock love song » qui booste de par son intensité, son côté à fleur de peau, à l'image de sa vidéo.
Clip de « PLUS TU ME » :
« CHERS COLLEGUES » nous montre une facette rock n'roll survitaminée sur une thématique qui l'est à priori moins : la politique. Le disque se termine avec « BACK TO THE » décomplexé/endiablé sur lequel cohabite des passages de rock plus moderne et d'autres plus old school typés 80's. En tant que fan de la trilogie de Robert Zemeckis je ne peux que savourer les nombreux clins d'oeil à la saga, que ce soit dans les paroles ou le solo de guitare.
14 titres sans aucune fausse note ni temps mort. CACHEMIRE passe et réussit avec classe l'épreuve tant redoutée du troisième album. Nous avons déjà entre nos mains l'un des tous meilleurs albums de rock français de cette année 2022. Et si je ne vous ai pas encore convaincu, je vous ajoute, cerise sur le gâteau, leur reprise (non présente sur l'album) du tube intemporel de Stromae.
Clip de « ALORS ON DANSE » (titre non présent sur l'album chroniqué) :