" Chronique du premier album de CERTA MORTIS sorti le 30 décembre 2020. "
Le coup de projecteur du jour est mis sur CERTA MORTIS (merci à CRYPT OF DR.GORE pour la découverte), un one man band français créé en 2020. Ce projet black metal, mené par Fabien Guillot, a pour thématique centrale la mort sous différents aspects, et plus particulièrement durant l'époque médiévale (l'interlude « HAMMERS OF WAR » nous évoque la mort sur un champ de bataille). Inévitablement, au regard de la période historique évoquée, on se doute que la religion occupe une place importante (la présence de claviers et de choeurs va venir insuffler cette dimension spirituelle). N'étant pas un spécialiste en black metal, je connais certains grands classiques et quelques pépites underground, je me suis quand même laissé tenter par la rédaction de cette chronique afin de découvrir, avec vous, l'univers de ce musicien (il est important de s'ouvrir à des choses qui nous sont moins familières).
Pour quelqu'un qui voudrait découvrir le black metal, je lui dirai qu'en résumé que 2 chapelles s'affrontent : il y a d'un côté les metalheads qui ne jurent que par un black metal brutal avec une approche créatrice crade, rugueuse, caverneuse et donc plus directe (donnant presque l'impression de sortir tout droit du fin fond des abysses) ; et de l'autre côté celles/ceux qui louent les compositions plus claires, plus aérées, plus épiques et donc plus complexes (donnant cette fois plus l'impression d'un châtiment tombant du ciel).
L'album, composé de 10 titres pour une durée d'environ 45 minutes, mélange en quelque sorte le meilleur de ces 2 mondes : la présence de claviers et de choeurs nous rappelle EMPEROR, tandis que le chant et les guitares plus torturés lorgnent plus du côté d'un GORGOROTH (2 influences black oldschool majeures pour Fabien). Ce qui permet d'éviter le piège d'une redondance entre les compositions. Prenez « CONDEMNED FOR BLASTPHEMY » dont le clip figure en fin de review : on perçoit clairement cette volonté de chercher un équilibre entre rendu direct et moments plus épiques. L'approche plus mélodique sur « WISDOM OF THE ANCIENT MAGE » (mon titre préféré), ou encore sur l'extrait éponyme « CAPUT MORTUUM » (intro + solo), apporte plus de variété dans la noirceur et la froideur de l'ensemble. Ceci-dit, j'ai également beaucoup apprécié le côté bien rentre-dedans de « CARRION FOR THE CROWS » et de « PASSAGE TO THE AFTERLIFE ». Il y en a vraiment pour tous les goûts, que demander de plus ^^.
« TEARS OF THE GARGOYLE » semble clôturer le disque avec plus de 9 minutes au compteur. Pourquoi semble ? Car celle-ci se termine aux alentours de 5 minutes sur des choeurs pour laisser ensuite place une ghost-track intense, menée tambour battant.
Il flotte donc une atmosphère « mystique agressive » très 90's sur ce CAPUT MORTUUM (le morceau d'ouverture « THE FOURTH CRUSADE » en est le parfait exemple). Fabien s'est chargé du chant et de tous les instruments, mis à part les claviers et la batterie pour lesquels il a utilisé un logiciel spécifique (sans pour autant que cela nuise à la qualité de l'ensemble et/ou réduise le plaisir d'écoute). Il a également géré la production, le mixage et le mastering, et le résultat est plus que convaincant pour une première autoproduction.