Hardis compagnons, allons faire un tour du côté de l'Angleterre pour voir ce qui s'y trame, notamment dans les profondeurs cryptiques du Raw Black Metal. Le choix du jour, c'est le premier EP de Nighthaunter, projet au nom pour le moins élégant, qui se propose de nous faire voyager dans les horreurs froides des temps jadis. Un premier EP fugace certes, car long de quelques maigres dix minutes, il n'en reste pas moins intéressant.
Parce qu'en si peu de temps, le groupe a tout de même réussi à construire une atmosphère. Une atmosphère certes assez propre au style en lui-même, où on se représente bien les murs de pierres humides, la lumière des torches, des soupiraux sinueux, et autres gargouilles à la langue bien pendue. Et ce, en trois titres, sans problème.
Je dois dire que même s'il ne s'agit d'un titre artificiel, j'ai vraiment beaucoup aimé le son des cloches dans l'intro, assez graves et avec une bonne résonnance, bien meilleures même que les cloches d'un "For Whom the Bell Talls" ; et force est de constater que cette intro m'a fait rester.
Les hostilités démarrent vraiment à partir de "Nocturnal Majesty" qui est un véritable enfer criard, qui sature vraiment de partout, si bien qu'on flirte sérieusement avec la musique Noise. Les riffs ont une vague tonalité car les guitares sont noyées dans un flot de cymbales et de distorsion. Et de ce flot rageur qui s'éclate contre vos enceintes comme des vagues, le chant s'échappe, comme venu des profondeur pour hanter vos rêves. Là encore ça fonctionne : la nappe de reverb et le tranchant du mix donnent vraiment des allures fantomatiques aux cris.
Le morceau le plus mélodique restera résolument le dernier, titre éponyme d'ailleurs, où les mélodies se détachent effectivement. On descelle également un passage épique, plus mid-tempo, qui élève dans notre imaginaire les hautes tours menaçantes des châteaux forts. Le groupe nous égare cependant avec une batterie très décousue, qui a quelque chose de presque compulsif, pas toujours d'une précision métronomique ; mais c'est aussi ce qui donne ce charme Punk.
C'est donc un démarrage prometteur, encore une fois, fugace, mais prometteur dans l'univers lugubre du Raw Black Metal.