Desert Sharks – A Very Special Episode

Sorti le 8 mars 2024, le split entre Desert Sharks et A Very Special Episode annonce la couleur avec une hardiesse qui ne souffre aucune opposition : deux des meilleurs groupes de Grunge/Gloomy Punk de Brooklyn font équipe. Et ça fait mal !

Voyez-vous, je suis assez peu consommateur de split, surtout quand on n’a que deux titres par groupes à se mettre sous la dent. Le malheureux mortel que je suis pense parfois qu’on n’a pas assez à manger avec si peu. Et ce split m’a donné tort.

Notamment parce que, pour avoir sillonné par la suite la discographie de Desert Sharks et A Very Special Episode, j’en conclus que les deux projets se sont surpassé pour produire des morceaux absolument merveilleux.

Du côté des requins du désert, on notera une plongée plus en profondeur dans tous ce que les quatre musiciennes ont de plus Doom dans leur répertoire. Ne vous y trompez pas, on y retrouve les bonnes recettes Grunge et Garage qu’on leur connaît, mais on nous sert aussi des petits diamants de sonorité Psyché qui font voyager notre esprit dans l’ether. C’est très efficace, ça s’imprime directement dans la tête, et ça devient addictif dès la première écoute. "Deeper" pour ses qualités de hit Rock ; "Siren Song" pour son atmosphère obsédante qui nous emmène presque sur le terrain de chasse de Paradise Lost.

"Airwaves" de AVSE assure une bonne transition, en gardant l’ambiance très sombre, mais avec moins de lourdeur et plus de chaos. C’est aussi intense que c’est bruyant, avec un refrain à l’efficacité redoutable. Cet ouragan s’achève par des notes sépulcrales, frappées comme la cloche du glas ; et c’est une ballade Rock’N’Roll aux envolées vocales aériennes qui met le dernier clou du cercueil dans ce split. C’est enivrant de beauté, tout sonne comme un charme, comme une évidence. C’est d’autant plus malin d’avoir mis ce "Smolder" à la fin qu’on le verrait bien sur l’épilogue émouvant d’un film.

Ce petit produit impressionne par la richesse émotionnelle qu’il porte dans ses quelques titres. L’honnêteté intellectuelle oblige à applaudir le travail bien fait.