" Chronique du 1er album des parisiens de DIZORDER, « SKY//LIGHT » sorti le 11/12/2020. "
Le coup de projecteur du jour est mis sur les frenchies de DIZORDER qui, après 2 ans de travail, nous sortent leur premier album «SKY//LIGHT » après un premier EP « MOON PHASES » qui laissait déjà entrevoir un potentiel certain. Le groupe est composé de 5 membres : 1 frontwoman, 2 guitaristes, 1 batteur et 1 bassiste. D'ailleurs ils ont été récemment rejoints par un nouveau bassiste, Alex Ates, que l'on retrouve sur l'album.
En ouverture « MARIA//TERRAE» débute dans une ambiance néo que n'aurait pas renié LINKIN PARK (on retrouvait déjà ce côté néo sur l'EP) pour une montée progressive en intensité avec en fond le chant de la chanteuse qui prend de plus en plus de place. Il en va de même avec les parties guitares bien plus saturées en fin d'intro. à‡a annonce du lourd.
« DREAM//LAND » se situe à mi-chemin entre « LACUNA COIL » et « INFECTED RAIN ». En effet, leur univers conjugue néo et metalcore : alternance chant clair mélodique et hurlé/screamé (les 2 assurés par Chloé), guitares catchy, machines qui donnent un côté électro-metal … le tout pour un rendu accessible et entrainant (le côté néo) tout en restant furieux (le côté metalcore). à‡a commence bien.
Sur « BEAST//INSIDE » le chant clair de Chloé est utilisé avec plus de parcimonie, ce qui est assez logique pour un titre signifiant « la bête à l'intérieur ». Le solo et les chÅ“urs placés en fin font apportent un vrai plus à l'ensemble. Furieusement efficace !
On continue avec l'interlude très mélancolique, pour ne pas dire dramatique, « CHRYSANTHE//MUM » (qui fout un peu le cafard) et l'un des tous meilleurs titres de l'album « SOUL//LESS » sur lequel Mattéo Gelsomino (chanteur - ex Novelists, Salem) vient taper un guest. Le chant clair est plus mis en avant, ce qui n'est pas pour me déplaire, bien au contraire.
« TROUBLE//VISION » commence avec une touche hip-hop dans le chant pour ensuite revenir à quelque chose de plus néo-core. Ce titre confirme toute l'aisance avec laquelle Chloé passe d'un type de chant à un autre. Imparable.
Vient ensuite « LILI/MOON » qui fait l'objet d'un vidéo-clip que vous trouverez en fin d'article. Cet extrait est dans le même esprit que « DREAM//LAND », et comme les moldaves d'INFECTED RAIN, nous donne une bonne illustration de ce que peut proposer un jeune groupe de metal moderne en 2020.
Après un autre interlude mené à fleur de peau « UMBRARUM/MEMORES », vient le titre éponyme « SKY// LIGHT » dont les 2 premiers tiers sonnent plus néo (et donc plus lumineux) avec un chant clair au premier plan. Puis le dernier tiers est plus féroce/sombre, avec notamment ces screams et growls soutenus par des machines et des riffs dans une atmosphère proche du cyber-metal. Ce ressenti vaut également pour l'extrait « NIGHT//OWL » qui, après un début mélodique, voit sa fin basculer en électro/techno-metal bien plus pêchu. Redoutables.
Après un « RE//BIRTH» qui se termine en mode enragé/apocalyptique (d'ailleurs Chloé hurle « No Future » à plusieurs reprises) tant au niveau vocal qu'instrumental (mais pas chaotique car cette rage est maitrisée et la dissonance est voulue), l'album se termine sur un dernier interlude « CYCLES » plus posé mais pas forcément plus optimiste au niveau du ressenti.
On connait toutes/tous l'adage de La Fontaine « Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. ». Avec ce « SKY//LIGHT » paru le vendredi 11 décembre, DIZORDER nous sort tout simplement un des meilleurs skeuds que j'ai pu écouter durant cette année 2020. Un album de metal moderne de très haute volée qui peut regarder droit dans les yeux la concurrence internationale (INFECTED RAIN, JINJER et consorts…). Pour tout vous dire, j'ai même dû revoir mon top 10 français tant il est abouti que ce soit en termes de composition et de production. A peine sorti et déjà indispensable.