Blackmetal
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Metal
Musique
Suède
La beauté m’a encore frappé, chers lecteurs. En auditeur soucieux de garder une patte dans l’actualité, je feuilletais au hasard les recommandations de mars 2024 sur Bandcamp, quand s’est offerte à ma vue la superbe peinture qui illustre Nocturnal Will, dernier né des Suédois de Dödsrit.
Aussi prenons un instant pour admirer le travail stupéfiant de Burney sur l’image, embelli par le cadre doré de Samantha Muljat. Ne tient-on pas là un chef d’œuvre de peinture romantique après l’heure, alors que s’offre à nous ce chevalier en armure, acculé par l’effort, péniblement dressé par sa ferme main sur la garde de l’épée. La posture douloureuse, il se fond déjà presque dans le décor enneigé dont les traits et le flou rappellent la main de Gustave Caillebotte. L’emblème du groupe lui aussi ne tranche que peu dans le plafond de nuage couleur parchemin, à travers lesquels rien ne passe sinon quelques lézardes ombreuses. Tout dans cette image exprime une superbe épuisée, péniblement dressée fasse à la nature immense et la mort promise.
Avec une telle beauté, il fallait une musique de circonstance. Et diable, comme l’album est bon. Réunissant tout ce que sa glorieuse nation a fait de meilleur en termes de savoir faire musical, le quatuor Dödsrit nous propose en cette belle et bonne année un album de Black Metal superbe à tous les égards. Empruntant au Death Mélodique son côté très riffé, la musique de Nocturnal Will écoule six morceaux monumentaux, dont quatre de plus de huit minutes, qui sauront ravir les amateurs de Windir, mais aussi Der Weg Einer Freiheit, et plus généralement les gens de goût.
La production est de qualité pour que mieux nous ceigne ces cris déchirants, ces mélodies ensorcelantes, cette morsure musicale de l’hiver. La batterie se fait plus nébuleuse dans le mix pour ne pas perturber cette fluidité qui parcours tout l’album. C’est un délice de tous les instants, équilibré comme une bonne lame ; une place sûre dans le top de cette année.