Nouveau line-up pour les Warmasters de Evile, l'excellent album « Skull » sorti il y a 8 ans avait calmé pas mal de monde dans le milieu du thrash. Cette année 2021 annonce l'arrivée du dernier album « Hell Unleashed », chez Napalm Records sorti le 30 avril. Je ne vais pas tortiller de l'oignon plus longtemps pour te donner mes impressions, au lieu d'attendre la fin de cette maudite chronique. Tu devrais être déjà chez ton disquaire en train de l'acheter. Meilleur album de leur discographie à mon sens, l'un des meilleurs albums de ma longue disco maison, album qui va faire saigner les cages à miel, de la haute voltige. J'en ai lu et vu passer des articles du genre : Evile les nouveaux Slayer ? Je me marre tellement ce sont des comparaisons de fragiles. Chaque groupe à son identité et Slayer n'est pas non plus le saint Graal du Thrash, ce genre d'écrits traduit très clairement la pauvreté musicale du chroniqueur. Mes propos vont être pour certains violents mais si comparaison vous faites, je n'ai pas peur de le dire, aucune des productions de Slayer ne surpasse « Hell Unleashed ». Allez-y vous pouvez m'insulter, je n'en ai rien à cirer.
Présentation de l'illustrateur de l'artwork, car ça me porte à cÅ“ur. Stephen King, Isaac Asimov et Arthur C. Clarke, pour n'en citer que quelques-uns ont fait appel à lui pour illustrer quelques-uns de leurs ouvrages. En outre, de nombreux poids lourds de la scène métal ont utilisé certaines Å“uvres de l'artiste comme couvertures d'album. Je peux citer parmi ces Å“uvres qui sont devenues légendaires « Cause Of Death » d'Obituary, « Chaos A.D. » de Sepultura, « Frost And Fire » de Cirith Ungol en 1981 et j'en passe. Michael Whelan, illustrateur de génie est aux commandes pour cette seconde illustration des Anglais. Ils ont utilisé celle qui se trouve ci-dessous pour illustrer « Infected Nations », le second album.
Sans concession je vais rentrer dans le vif du sujet.
Photo de famille. Vocal de l'enfer et lead guitare, il est revenu plus violent que jamais Ol Drake (il remplace son frère Matt). Adam smith se mêle à lui pour poursuivre cette chevauchée à 6 cordes. Ben Carter à la batterie s'associe à Joel Graham à la basse pour marteler ce qui restera de ta foutue dépouille dès le premier titre passé.
Tu es prêt ? Prépare d'autres underwear, car tu vas suinter devant et derrière. J'allume mes platines, j'enclenche le CD et…tu sens la tension, tu la sens bien ?
Morceau qui introduit le beat comme on peut pénétrer une actrice du porno dans un bondage, « Paralysed » arrive sur un fondu en opening, qui éclate au bout de 12 secondes. Démonstration de pur thrash metal à l'ancienne qui donne une part belle magnifiquement travaillée pour Joel Graham. Seules les personnes dotées d'une excellente force mentale peuvent survivre aux 2 minutes qui précède l'ouverture. La force de destruction émanant de cette première track peut rendre fou l'esprit qui lui est connecté. « Paralysed » ralenti légèrement, afin que Ben Carter fasse tinter ses lames sur la batterie, et reprendre furieusement. Incroyable performance que j'écoute. Cette année 2021, comporte pas mal de perles déjà , mais celle-ci s'annonce être la dinguerie depuis que l'homme a tapé sur des cailloux pour faire des sons.
Champ de bataille qui commence à prendre forme, « Gore » s'appuie dès l'ouverture mid tempo sur cette ambiance qui sent le soufre, la poudre à canon et autres odeurs matinales d'un petit déj au napalm. Ton attention est captée tout de suite par l'explosion de riffs qui s'ensuit, une attaque de front sans aucune concession, solo de dingue à 3 minutes 22, double, blast, ce morceau est une ode à ce qui existe depuis les années 80, à savoir cette scène underground du punk hardcore et ce savant mélange de tout ce qui gravite autour et qui composent ce doux nom de Thrash.
« Incarcerated », morceau que beaucoup comparent avec Slayer sur l'intro et n'en est rien du tout en fait (c'est là que je me dis : mais votre culture musicale s'arrête uniquement au mainstream ?) bref, intro acoustique qui annonce du globe oculaire sorti des orbites. Ol Drake apporte avec son timbre nerveux la teinte sombre et agressive qui manque à la new school, ses solos aussi sauvages et hors de contrôle, formant une fois de plus la combinaison parfaite avec la rythmique de Adam Smith. Le jeu de batterie de Ben Carter est, une fois de plus, d'une précision époustouflante, et constitue le moteur de ce titre fou furieux.
Pour le moment « Hell Unleashed » est équipé en l'espace de trois titres d'un large arsenal d'armement d'une puissance dévastatrice. « War Of Attrition » & « Disorder » sont des assauts implacables de Speed/Thrash aux interactions impressionnantes et précises entre les guitares et la batterie qui, souligne une fois de plus de manière impressionnante à quel point Evile impose sa marque de fabrique avec ces Breakdown, et n'est en aucun cas la copie de quoi que ce soit.
Riffages insidieux, qui s'enroulent autour de toi comme un cobra et t'injecte ce poison qui contient cette substance cytotoxique afin de nécroser ton corps de fragile. « The Thing 1982 » est une démonstration de cassage de nuque, combinaison de grooves, de mélodies dès les premières notes de cette sauvagerie qui se délecte de la destruction où l'impulsion de Ben et Joel constituent le seul rythme de ce chaos. Ce morceau est sans nul doute celui que je préfère. Autant d'énergie, de violence et de rage concentrée en 4 minutes 55 scd, c'est vraiment beau.
Le morceau qui suit est un cover de Mortician « Zombie Apocalypse » et vraiment, elle est parfaitement exécutée.
Avant-dernier morceau « Control From Above » est incroyablement lourd de cet Hardcore/Punk/Thrash. Le travail de batterie est toujours dévastateur et les riffs sont légion mais ceux-ci sont plus axés sur le caractère break que sur la violence pure. Le final démentiel de la grosse caisse avec la voix hargneuse de Ol Drake, c'est du caviar mon cousin.
Le final est juste explosif. Sans compter le cover, « Hell Unleashed » est le titre de le plus court de l'album. Des riffs changeants, des passages mélo, solo chargé comme un foutu cocaïnomane qui a tapé 10 diagonales du DVD en 5 minutes, ce titre résume tout l'album en une seule chanson.
Alors il en pense quoi le Hokuto 2 Kuizine ?
Je ne compte plus mes galettes, mes cd et autres formats d'écoutes, tellement je croule de sons. Ce que j'ai à dire c'est que cet album est à mon sens ce qu'il manquait à « Arise » & « Ride The Lightening ». Album numéro 1 dans n'importe quelle catégorie confondue de ma disco perso.
De loin le plus grand album de thrash de mes 41 ans bientôt d'existence, que j'ai pu entendre.