Expressionisme : Ctenizidae - ... Of Rotting Soil and Spine

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Verveneyel

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1 août 2023

" Vous voulez encore un peu de Black Metal immonde à  base de bruits blancs ? "
Vous voulez encore un peu de Black Metal immonde à  base de bruits blancs ? Vous savez que depuis peu c'est ma grande passion. Contre toute attente je m'éprends de musiques de plus en plus étranges, tellement corrompues dans leur enregistrement qu'il n'en reste presque plus que l'aura ; un murmure fantomatique sur une bande abimée, le souffle glacé de la saturation, le craquement des décibels. Quel pied mes amis.
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Et cette fois-ci je m'attaque à  un projet que je qualifierais de moins puissant que les précédents groupes de Raw Black Metal que j'ai pu traiter, non pas en termes d'impact mais vraiment en termes de production. Ctenizidae, c'est vraiment un souffle, une nappe de brouillard, au mixage tellement opaque qu'il en vient à  nous évoquer des choses insoupçonnées. Les cymbales par exemple sont tellement peu détaillées qu'on les prendrait presque pour des crécelles de cigales. L'attaque très atténuée donne l'impression que les guitares sont une nappe de son ; et les harmoniques qui ressortent de la saturation font presque penser à  des sons d'orgues lointains.
Là  où le chant et les percussions à  peau de la batterie se joignent dans un rôle commun, c'est qu'à  travers les deux, on a l'impression d'entendre des sons de machines à  engrenage, dans une tourmente folle ; et on se retrouve propulsé dans des images mécaniques infernales à  la "Metropolis". Les mélodies à  peine perceptibles des guitares accentuent cette impression automatique en étant très entêtantes et répétitives.
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Alors forcément, vu la teneur de la musique et la renommée du projet, je serais bien peiné de vous parler des paroles ; les titres mortifères vous donneront, je le crois, une idée suffisante, mais à  vrai dire, ce n'est pas tellement ça qui compte. Ce qui compte, c'est qu'on se prend une avalanche de pur terreur en pleine face vingt minutes durant, et le stress ne cesse de monter à  travers la Démo, jusqu'à  atteindre son paroxysme dans "Thickening the Abyss", dernier morceau qui crée, à  travers ses dissonances aiguà«s, une atmosphère cinglante et étouffante comme la musique de la scène de la douche dans Psychose.
Cette démo, c'est sûr qu'elle ne plaira pas à  tout le monde, mais avec un tant soit peu de curiosité, l'ambiance est au rendez-vous. C'est une expérience d'écoute du début à  la fin. Saurez-vous y résister ?