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Fin novembre 2020 je terminais ma chronique de « STILL WAITING » en disant que le groupe faisait plus que confirmer les espoirs aperçus sur leur premier EP, qu'il se positionnait comme l'un des jeunes groupes les plus prometteurs de notre scène hexagonale, et qu'il ne devait pas être complexé face à la concurrence internationale dans ce style de metal (lien ci-dessous).

Lors de ce premier trimestre 2023 le combo, issu de la région parisienne, nous livre un nouvel album composé de 8 titres pour une durée d'environ 45 minutes. Cet opus est conceptuel dans le sens où il nous présente des portraits, des incarnations de femmes à travers le monde, les époques, les situations et leurs histoires personnelles (je pense notamment au titre « THE GIRL WITH THE PERFECT FACE » qui nous raconte la relation tumultueuse entre l'actrice hollywoodienne Linda Darnell et son compagnon Joseph L. Mankiewicz). L'artwork fait lui aussi référence à ce thème à travers notamment une ombre féminine qui se tient debout à l'entrée d'un temple, et aussi avec le titre de l'album « W » (que je prends au sens de women). L'amateur de comics que je suis voit également, à travers ce « W », le symbole de l'héroine Wonder Woman, et également une continuité avec les oeuvres précédentes : cette lettre est présente dans les titres des précédents opus (« WAIT FOR DAWN », « STILL WAINTING »). J'ajoute enfin que le titre « SILENTLY », qui parlait de l'avortement des femmes au Salvador, dresse un lien entre les 2 disques. D'ailleurs, le groupe a toujours eu des textes engagés et qui jetaient un regard critique sur les dérives de la société contemporaine (« WAIT FOR DAWN », « THE RIGHT SIDE OF THE BORDER »).

« ASYLUM » ouvre le disque et je suis ravi de constater qu'Ingrid continue de se lâcher dans un registre metal plus brut sur certains passages (comme sur « THE RIGHT SIDE OF THE BORDER » présent sur le précédent album). Le groupe ne perd pas pour autant sa facette plus progressive avec notamment une trompette qui vient faire son apparition (instrument que l'on retrouvera un peu plus tard sur « AN ENDLESS JOURNEY »). Le groupe tient une forme olympique sur les 9'19 minutes que durent la composition. « SISTER IN BLOOD » poursuit dans cet univers metal plus lourd et plus sombre, tout en restant épique avec cette voix et ces parties guitares au diapason. Je suis conquis.

« DARK STORMS » est plus heavy et plus mélancolique, un sentiment renforcé par la présence d'instruments à cordes (violon et violoncelle que l'on retrouve également sur d'autres titres). Je vous parlais de teintes sombres et mélancoliques, « THE PATH OF HATE » noircit un peu plus le tableau dans un registre plus metal-gothique (cela me fait penser à Paradise Lost et surtout au Lacuna Coil des débuts avec ces petites touches plus colorées-méditerranéennes). Mon titre préféré du disque, ni plus ni moins ! Difficile aussi pour moi de ne pas succomber à « THE FACTORY » dont le côté épique-prog, agrémenté judicieusement de passages goth et death, m'a rappelé un groupe français que j'adore et qui est réputé pour ce type de composition : THE OLD DEAD TREE. Magistral ! Changement d'ambiance tout en douceur avec « AN ENDLESS JOURNEY » qui nous transporte avec une trompette et des guitares mélodiques ; une bonne power-ballade comme on les aime. Place maintenant au premier single, qui a fait l'objet d'un clip, « THE GIRL WITH PERFECT FACE ». Le thème cinématographique et la relation complexe entre les 2 protagonistes collent très bien au côté prog-metal tant affectionné par le groupe (ils aiment poser des ambiances et raconter des histoires).

Clip de « THE GIRL WITH PERFECT FACE » :

L'opus se termine sur une nouvelle note de douceur avec la ballade acoustique « FAR AWAY FORM HERE ». JIRFIYA nous livre, encore une fois, un sans-faute avec ce second album studio. Je n'ai toujours pas pu les voir en live, et j'espère que cela pourra se faire en 2023 tant j'ai été séduit par leur EP et leurs 2 albums.

Bonne écoute.

JIRFIYA - W