KILL THE PRINCESS – A Fire Within

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KILL THE PRINCESS est un quatuor féminin fondé en 2019 et qui a cherché, dès son origine, à casser les codes, à dézinguer les préjugés et tout particulièrement ceux qui polluent la scène rock et metal. Elles sont là pour remettre les pendules à l’heure et nous offrent, en cette fin d’année 2025, leur second album « A Fire Within » en auto-production (un premier album et un EP de reprises sont également disponibles). Un disque « mise au poing » militant, bien ancré dans son époque, composé de 10 titres pour environ 38 minutes de gros son (made in Studio Vamacara de HK).
 

L’une des singularités et, par conséquent, forces du groupe réside dans la voix d’Ornella Roccia (guitare, chant) qui, avec sa tessiture particulière ronde et puissante, donne encore plus d’impact à leurs compositions heavy-rock (ou rock-metal si vous préférez). Elle fait déjà partie des voix qui marquent et que l’on n’oublie pas. L’album débute sur le dynamitant « BURY THE CASTLES » dont l’esprit m’a rappelé le film « La Princesse », sorti en 2022 avec Joey King, qui nous présentait une princesse bien badass à des années lumières de l’image et des clichés véhiculés par les contes de fées (un film que je vous recommande d’ailleurs). C’est riffé, c’est punchy (un petit côté punk), je trouve qu'il serait un parfait opening pour un animé (COLDRAIN et MAXIMUM THE HORMONE l'ont bien fait) … bref ça commence très bien. Sur « THE OUTSIDER » on sent tout le soin qu’elles ont apporté aux refrains : on tient là un véritable hit et hymne à la différence, à la résilience. KILL THE PRINCESS frappe fort et juste, vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus ! « WHAT YOU WANTED » joue avec les contrastes (couplets mélodiques, refrains puissants, break bien groovy qui défonce) et s’avère être l’un des moments forts du disque. Place maintenant à « PIECES » que je rapprocherai d'une sorte de power ballade. Ce style est assez casse-gueule, pas facile de partager de telles émotions sans tomber dans certains clichés, hé bien j’ai été totalement embarqué par cette montée crescendo en intensité et ces paroles à fleur de peau (tous les pièges ont  été évités). « GRIM SURVIVAL » durcit le ton et nous rappelle pourquoi le quatuor est souvent affilié à la scène metal. Mention spéciale à Eva Heinrich qui délivre une prestation musclée derrière son kit de batterie.

Retour au rock avec « YOUR DENIAL » sur lequel j’ai particulièrement aimé le break et le final avec ses touches électro-rock. Ce courant électo-rock, voire même carrément indus, est pleinement embrassé sur l’interlude « EQUALITY IN XTASY » qui m’a transporté, pour mon plus grand plaisir, du côté de SIERRA VEINS. L’énergie qui se dégage de « GLASS CEILING » colle parfaitement au texte qui nous rappelle qu’il faut beaucoup de force et de rage pour briser ce fameux « plafond de verre » qui fait tout pour nous contenir et nous maintenir prisonnier. On parlait précédemment de metal et d’indus, on retrouve ces influences sur « DICE ROLL » (et même quelques touches de néo). Le refrain donne, une nouvelle fois, envie de le reprendre à gorge déployée. En un mot : bravo. L’écoute se termine sur « UNDER THE WATER » qui nous montre toutes leurs facettes et tout leur savoir-faire. A noter un solo de guitare, en fin de titre, qui fait bien plaisir. 
 

Avec « A Fire Within » KILL THE PRINCESS signe là un des tous meilleurs albums de cette année 2025, ni plus ni moins. Je regrette de ne pas avoir pu assister à leur prestation lors du SLBFEST 2024, et j’espère pouvoir découvrir rapidement ce « Feu Intérieur » sur scène.

Bonne écoute.

Crédits photo : Elise Thénard