" Chronique du nouvel album des L.A GUNS sorti le 12 novembre 2021 via Frontiers Music s.r.l. "
Ah les L.A GUNS. Je bascule dans mes années collège, je me revois devant Point Break avec Patrick Swayze, Keanu Reeves et Lori Petty en train de chanter en yaourt le titre de la B.O « OVER THE EDGE » composé par les L.A GUNS (à retrouver sur l'excellent Hollywood Vampires). Les L.A GUNS ont toujours évolué dans l'ombre des GUNS N'ROSES (je rappelle qu'Axl Rose avait formé GN'R avec Tracii Guns - d'où le nom du groupe - ce dernier ayant ensuite cédé sa place à Slash pour la réussite que l'on connait tous). Pourtant, cela n'est pas une raison pour ne pas reconnaitre la qualité de leur discographie : outre Hollywood Vampires, je vous recommande chaudement le premier album éponyme, le second Cocked And Loaded, le tonitruant Waking The Dead (Man In The Moon étant un peu en deçà de ces 4 opus).
Mais alors qu'est-ce qui a fait que le groupe ne soit pas plus reconnu sur le plan médiatique ? Depuis 2002 et Waking The Dead, de nombreux différends entre les musiciens ont eu pour effet la création de plusieurs groupes portant le nom L.A Guns : celui de Phil Lewis, celui de Tracii Guns, celui du rabibochage entre Lewis et Guns depuis 2016 (qui nous intéresse aujourd'hui), et celui de Steve Riley et Kelly Nickels qui fut à l'origine d'un conflit juridique (album Renegades). Cela a impacté la qualité des différents disques sortis dans ce contexte : Tales From The Strip, Tango On Sunset Strip-Hollywood Forever, et Renegades (meilleur que ces 2 derniers) ne sont pas franchement inoubliables. Comme dit précédemment, Lewis et Guns sont à nouveau réunis depuis 2016, et, sans surprise, ce sont les 2 sorties marquées du sceau Lewis & Guns que l'on retient le plus : le très correct The Missing Peace (2017) et un The Devil You Know (2019) en demi-teinte qui aurait pu être bien meilleur avec une meilleur prod°. Qu'en est-il alors de cette 3ème offrande ?
Sans la moindre hésitation, en ce qui me concerne, c'est le meilleur album estampillé L.A Guns depuis 1991. Les mauvaises langues diront que ce n'était pas compliqué, mais il faut admettre que le disque s'écoute avec un plaisir non feint, et s'il est sans réelle surprise, on retrouve vraiment tout le L.A Guns que l'on aime, et même plus (ce qui n'était si évident que cela après toutes les péripéties précédemment citées).
Difficile de ne pas taper du pied sur « CANNONBALL » qui porte décidément bien son nom en démarrant l'opus comme un boulet de canon. « BACK LUCK CHARM » et son feeling 70's rentre très facilement en tête (un petit côté boogie qui donne envie de se trémousser). Le combo dévoile une autre facette sur « LIVING RIGHT NOW » dans un esprit plus punk avec cerise sur le gâteau un solo bien pêchu.
Place à la ballade acoustique « GET ALONG » qui, si elle n'invente rien, est sympathique (on se prend même à la fredonner sans y faire attention). On continue dans les ballades avec « IF ITS OVER NOW » mais cette fois en mode électrique/mid tempo. Le refrain est imparable et le solo est encore une fois redoutable d'efficacité.
Changement radical d'atmosphère avec « BETTER THAN YOU » et son riffing heavy rock qui claque comme il faut. 6 titres, 6 ambiances différentes pour 6 cartouches qui font mouche. Que demander de plus ?
Autant battre le fer tant qu'il est encore chaud avec un « KNOCK ME DOWN » et un « DOG » dans la pure tradition des californiens. Nous sommes toujours en terrain connu avec la ballade mélancolique « LET YOU DOWN » ; mais lorsque les morceaux sont de cette qualité cela ne me dérange pas du tout, bien au contraire (la voix de Phil Lewis fout les frissons). On vient de passer 9 titres sur les 11 présents et toujours pas la moindre fausse note. Je n'en reviens pas.
« THAT AIN'T WHY » a un feeling rock assez oldschool et fera secouer quelques têtes. L'album se termine sur la meilleure des manières avec un « PHYSICAL ITCH » dont le riffing bien lourd parlera certainement aux fans de Black Sabbath. Un des tous meilleurs extraits de l'opus.
Les L.A Guns sont bel et bien de retour avec un Checkered Past que l'on attendait pas/plus, et qui nous montre que les Américains ont encore pas mal de choses à (nous) dire. Une fois cette crise sanitaire terminée, j'espère les voir enfin sur scène pour profiter de leur répertoire, l'ancien comme le nouveau.