" Chronique du premier album des colombiens de LEATHER WITCH. "
L'Amérique du sud serait-elle devenue le nouvel « eldorado » du metal ? Le raccourci est certainement très/trop réducteur, mais il faut reconnaitre que l'on y découvre fréquemment de nouvelles pépites (Verveneyel va bientôt vous parler des mexicains d'INTROTYL, qui évoluent dans un style un peu plus extrême).
Direction la Colombie avec le groupe LEATHER WITCH qui, en cette année 2020, sort son tout premier album. Par contre, je vous préviens : on embarque à bord d'une DeLorean ou d'un Tardis (à vous de choisir) car le quintet nous fait voyager dans le passé avec leur metal « old school » (attention j'ai dit « old school » et non pas kitsch, la nuance est importante). En effet, la musique jouée par le groupe doit autant à la NWOBHM (Iron Maiden période Paul Di'Annio, Judas Priest) qu'au speed teuton (Accept, Warlock/Doro). Sans compter que le tout est dynamisé par la voix robuste de sa chanteuse (belle prestation tout au long du disque) et des teintes/rythmiques thrash qui renforcent ce côté incisif. Finalement un univers musical en parfaite adéquation avec le nom du groupe (Leather Witch = La Sorcière de Cuir).
Les Colombiens ont aussi la bonne idée de proposer un album avec seulement 8 titres, à l'ancienne également, sans titre de remplissage ni b-sides. En prenant le parti d'aller à l'essentiel, les sud-américains font souvent mouche avec des titres, certes pas foncièrement révolutionnaires, mais qui donnent incontestablement l'envie d'headbanguer et de taper du pied à l'image de « Pull The Trigger » qui ouvre l'album ( https://www.youtube.com/watch?v=2EVdvO-pEUc ).
Comme c'est souvent le cas pour un premier album, les zicos ont tout simplement enregistré la musique qu'ils aiment. Un album qui transpire l'honnêteté, l'envie de (se) faire plaisir sans complexe mais en respectant les codes du genre. Il faut donc leur laisser un peu de temps pour se démarquer de leurs influences, pour se lâcher un peu plus (et un peu plus expérimenter), et pour affiner/affirmer leur « patte » (patte que l'on pourrait peut-être déjà percevoir dans le titre « No Pain, No Game » où ils ralentissent le tempo et s'ouvrent à d'autres ambiances moins heavy et plus lourdes : https://www.youtube.com/watch?v=_JVuCXsVDcw ).
Mais on peut d'ores et déjà leur reconnaître un talent certain dans l'écriture de titres accrocheurs ; difficile de résister à un tube comme « Murder Ride » : https://www.youtube.com/watch?v=VwoQb-12P-Q (ces chÅ“urs fédérateurs) ou encore « Leather Witch » qui clôture l'album : https://www.youtube.com/watch?v=RVuHZx-nEWs. Ces 2 titres ont d'ailleurs un petit punk très plaisant, tout comme l'intro de « Stronger Than Death » avec cette basse bien ronde ( https://www.youtube.com/watch?v=yop-rw8v2vg ). On est comme pris d'une soudaine et furieuse envie de pogoter. Avec LEATHER WITCH c'est clairement l'efficacité qui prime !
Une fois l'album terminé on est, d'une part, tenté de le relancer ; et d'autre part, on espère déjà un second album pour voir si les espoirs placés en eux seront satisfaits. Ce qui est plutôt bon signe.
En définitive, on ne peut que saluer ce premier album fort sympathique et réussi des Colombiens. Une belle carte de visite qui j'espère leur offrira des opportunités de tournées, notamment sur le Vieux Continent une fois la crise sanitaire passée.
Ah oui, j'oubliais : cerise sur le gâteau, ils sont signés sur un nouveau label français, le bien nommé STEEL SHARK RECORDS ( https://www.facebook.com/steelsharkrecords/ ). Une autre très bonne raison de se laisser envouter par les mélodies de cette « Sorcière de Cuir ».