Le froid commence tout doucement à revenir avec le mois de Novembre bien installé, alors pourquoi ne pas s'écouter un peu de Black Metal ? Prévu pour paraître le 27 novembre, c'est le second album des parisiens de Sanctuary qui nous intéresse aujourd'hui, à na pas confondre bien-sûr avec le groupe de Seattle.
La passe de deux donc pour ce groupe qui nous avait gratifié d'un premier album en 2018 intitulé "Le Choix du Mal".
On peut imaginer que la "résilience" annoncée par ce second opus se joue justement dans la persistance du mal, toujours au premier plan dans les mélodies du groupe : le but de chaque morceau est de faire ressentir une atmosphère horrifique pesante. Pierre par pierre le pandémonium se construit à grand renfort de riffing épais et agressif, ponctués de phrasés plus arpégés, plus sournois. Mais bien-sûr ce qui fait aussi la saveur de la composition du groupe, c'est la grosse dose de claviers symphoniques qui nous amènent directement dans l'ambiance chaude et apaisantes des maisons hantées.
Cela vous marquera rapidement dans l'écoute : il y a une filiation certaine entre Sanctuary et Septicflesh. Attention il ne s'agit pas d'une pale copie, très loin de là , mais le mélange de ces atmosphères dérangeantes très grandiloquentes, ce riffing saccadé à la rythmique, le chant guttural bien grave et profond, ça rappelle directement quelques bons souvenirs grecs.
L'album est véritablement épique, massif, mature dans son exécution, et suffisamment bien produit pour que le meilleur soit tiré des morceaux. Je vous parlais de Septicflesh plus haut, la différence majeure avec Sanctuary, elle est là : Sanctuary est un peu plus technique du point de vue des guitares. Christos Antoniou s'encombre de moins en moins avec du solo, tandis qu'ici ils sont légions, au point de rappeler le petit côté Rock N'Roll du Mayhem de l'époque ou Euronymous était encore en vie. J'ajouterais que les morceaux vont souvent vous chercher là où vous ne les attendez pas, avec des interruptions soudaines, des changements de tonalité inattendus, des revirement d'atmosphères, des légèretés, des instants aussi menaçants que mécanique ; bref, ça bouge, dans cet album.
L'album saura également satisfaire l'appétit des amateurs de pistes cachées, parce que, petite révélation, il y en a, ce qui vous obligera à laisser filer le CD jusqu'au bout. Soyez attentif. Mon petit coup de coeur personnel reste "Where the Man Shine", qui de tout l'album m'a paru être le morceau le mieux bâti, avec le plus d'émotions contradictoires rassemblées en toute cohérence. Belle réussite.
Je glisse toujours un petit mot sur la pochette d'album, et pour ne rien vous cacher, je la trouve assez kitsch, mais d'une part vous savez que dans ma bouche ce n'est pas un vilain mot, et d'autre part c'est assez cohérent avec l'univers visuel du groupe qui a toujours eu dans ses visuels ce petit côté 3D bizarre des années 2000. On peut se plaire à y voir des éclairs de nostalgie sympathique, et une forme d'authenticité intarissable.
Notez donc bien que ça sort le 27 Novembre. Et soutenez votre scène locale !