On entend souvent qu'à plus d'un titre, les femmes reprennent l'ascendant sur le Metal Old School, et détrônent petit à petit les vieux grigous moribonds qui jadis avaient monopolisé la renommée face à des combos de filles excellents mais beaucoup trop restés en retrait ! Soyons honnêtes, et c'est déplorable, les bourrines de Girlschool , Vixen, Phantom Blue, Mythic et Matriarch n'ont pas eu le quart voire le cinquième de la renommée qu'elles méritent. Le chemin vers l'égalité est encore long aujourd'hui, malgré tout, sur le Hard Rock, moi choix est fait : c'est du côté des femmes que ça se passe, et le groupe du jour est un exemple parfait.
Vulvarine vient de sortir son premier album en ce tourmenté mois d'octobre 2020, et c'est une vraie bombe, avec laquelle le groupe commence très fort.
La première chose qui saute aux oreilles, c'est que l'album est chargé d'une influence Punk Garage des années 90/2000 façon The Distillers : pas très rapide, pas très distordu, mais frénétique, et mélodique. Ajoutez à ça des grooves bien Rock N'Roll, des mélodies de Heavy épiques, ainsi que quelques solos, et vous avez un peu idée du produit. Un produit sauvage, rebelle, nostalgique qui donne envie de sauter sur sa moto et de foncer vers l'horizon au soleil couchant. Chaque titre respire la maturité, et la puissance, c'est un vrai sans faute.
Plus d'une fois on a l'impression d'entendre aussi comme l'héritage de Vixen et des Runaways (c'est ce qui m'a saisi par exemple dans les morceaux "Pure Flow" et "M.C.Q"), et pas seulement à travers une certaine proximité vocale. Le groupe demeure original, et l'album vous emmène dans de nombreux univers. La power ballad "I Need Something", par exemple, ressemble autant à du 4 No Blondes qu'à un slow Rock Sudiste. "Dangerous" va chercher chez Brody Dalle, Mia Coldheart et chez Paramore, tout d'un coup (oui oui!) ; les titres "Rock Bottom", "Animal" plairont autant aux fans des premiers Iron Maiden que des Punks à chiens. Pour finir j'ai été épaté par la richesse mélodique et structurelle de "Randy Haze", qui commence comme une musique d'entrée de catcheur, pour mieux finir en délire pseudo-horrifique. Vous l'aurez compris c'est un album complet, qui ne se répète pas, et qui saura envouter le plus réfractaire d'entre vous.
À noter que pour sa première sortie, le groupe a très bien fait les choses, l'album étant très bien produit, avec chaque instrument ressortant parfaitement dans le mix (notamment la petite basse bien sympathique). On a un produit pro, qui mériterait largement de percer, et de remplacer chez votre disquaire un énième best-of d'Aerosmith. Le visuel est magnifique et pourrait notamment taper dans l'oeil de certains fan de Stoner, étant donné les coloris et le trait assez proche d'autres albums (pensez Bad Acid, Bonzai, Odd Beast). C'est bien fait, c'est vivant, ça donne envie de le descendre de l'étagère, bref, c'est un vrai bonheur !
À écouter d'urgence ! Et à en juger par les clips du groupes et les divers photos qui trainent sur le net, le groupe semble avoir une très forte personnalité live. Prenons notre mal en patience, et en attendant que les concerts reviennent, faisons en sorte que ce groupe reçoive une due reconnaissance !