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Vous le savez si vous suivez régulièrement Blastphème, quand il s'agit de défendre la modernité, je ne suis pas le dernier. Non pas que j'ais du mépris pour l'ancien, bien au contraire, mais disons que j'accueille, en général, l'innovation, les nouveaux mélanges, les tentatives, avec un certain optimisme.

En termes d'audace quand il s'agit de tenter de nouveau mélange, le Japon possède une scène musicale toute particulière. Bien-sûr, au Japon aussi il existe une musique conforme pas nécessairement révolutionnaire, mais on ne peut pas nier qu'historiquement, le pays du soleil levant a eu son lot de génies novateurs. Pensez à Sigh, pensez à Arkha Sva, pensez à Miyavi, à Boris, à Merzbow... On n'aurait pas assez d'un site web pour les citer tous !

Pour tout vous dire sur le plan de la scène Metal, j'ai, ces dernières années, été très impressionné par la façon dont les idols se sont approprié le style. Et là , je ne vous parle même pas de Babymetal, qui ont bien de la chance d'avoir d'aussi bons musiciens. Je vous parle surtout des Hard Rockeuses de Band Maid ultra efficaces, les sauvageonnes de Broken By The Scream, et surtout, en tête de file, Hanabie, qui sort son premier album en 2021, et qui nous intéresse aujourd'hui.

"Girl's Reform Manifest" c'est donc l'apogée d'un processus de rodage, après un mini-album en 2018 et un single en 2019, le groupe arrive enfin avec de quoi nous tenir en haleine plus fort, plus longtemps. Dieu que c'est bon !

L'on ne peut nier que la musique du groupe est extrêmement complète sur le plan des influences comme de l'écriture : on retrouve d'abord des éléments de J-Rock assez fréquents, à base de power chords Punks sautillants. Et sans crier gare, arrive du Metalcore groovy de bonne facture qui pourrait faire vibrer la corde sensible des fans de Beartooth, Escape the Fate ou de Motionless in White (growls vocaux compris, bien-sûr). On retrouve aussi bien entendu le côté idol du chant clair coloré. Comble du fun, on a aussi des éléments de Hip Hop. Le groupe semble habité par un grain de folie assez similaire à celui de Maximum the Hormones ; rafraichi par la modernité.

À noter que le son de l'album est vraiment très puissant, surtout avec les riffs chaloupés : l'impact rythmique rappellerait parfois presque le toucher de Lamb of God. à‡a donne envie de secouer la tête, de balancer les bras, c'est un vrai bonheur.

Pour finir, on pourrait accuser la musique d'Hanabie d'être niaise. Après tout, une chanson s'appelle "We Love Sweets", et quand bien même on ne comprend pas le reste des paroles, on pourrait bien s'arrêter à ça. Pourtant, on dirait bien que par-ci par-là il y a un soupçon de critique sociale, notamment avec l'hymne "Reiwa Dating Apps Generation" au clip sans appel contre une pratique sociale pleine de dérive. Je ne parle pas Japonais, mais il n'en faut pas plus pour me donner envie de creuser plus loin. Je pense que le groupe est plus sombre qu'il n'en a l'air, et c'est un sentiment fort agréable.

Là encore, chers lecteurs, comme de nombreuses fois par le passé, je vais vous demander de faire sauter vos préjugés et de vous plonger dans cet univers. Je n'ai aucun doute sur le fait que vous en tirerez des choses, ne serait-ce que pour la simple "fun-value". Notre ami Evil Ted le disait il y a peu : en concert, j'aime quand ça bouge et quand on s'amuse (pour faire allusion à Eskimo Callboy). Ici, pas question de scène, en tout cas pas encore, mais vous êtes certain de bouger et de vous amuser ! En piste !

Les joies de Vivre au XXIème siècle : Hanabie - Girls Reform Manifest