LINKIN PARK – From Zero

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LINKIN PARK est de retour dans les bacs 7 ans après la mort tragique de Chester Bennington et la sortie de « One More Light » (qui, je rappelle, n’avait pas fait l’unanimité auprès des fidèles du groupe). Un comeback autant attendu que redouté, et qui, sans surprise, a fait déjà couler beaucoup d’encre. Ce retour avait été lancé en septembre 2024 avec un live-stream enregistré à Los Angeles. Une prestation durant laquelle le groupe a présenté son nouveau line-up qui comprend désormais Emily Armstrong (qui tient désormais le micro à côté de Mike Shinoda), Colin Brittain à la batterie (en lieu et place de Rob Bourdon), et Alex Feder (qui remplace Brad Delson pour la partie live uniquement). Sur Blast nous n'avons pas la mémoire sélective, nous n’avons donc pas oublié l’accueil réservé à Emily par une frange de fans après ce concert (reproches sur le manque de justesse lorsqu’elle poussait trop sa voix, chant clair pas assez mélodique, et tout ce qui tournait autour de possible appartenance à la scientologie…). Si sa prestation n’a pas été parfaite, ce que je reconnais volontiers, on voyait quand même le talent de la vocaliste et le potentiel de cette nouvelle mouture de LP (difficile de ne pas considérer « THE EMPTINESS MACHINE », composition inédite jouée en ouverture lors de ces retrouvailles avec le public, comme un hit en puissance). Et puis, honnêtement, quand on y pense, quel stress et quelle pression de remplacer Chester (c’est quasiment mission impossible). 

Heureusement depuis de l’eau a coulé sous les ponts, et on a même constaté une montée crescendo de la hype autour de la sortie de « From Zero » et des concerts qui ont suivi.  Ce qui n’est finalement que justice car d’une part Emily Armstrong est de plus en plus à l’aise avec le répertoire passé (la presse a été dithyrambique après le concert parisien de novembre), et d’autre part les quelques nouveaux titres partagés sont sacrément solides. « From Zero » répond-il à toutes les attentes (11 titres pour environ 32 minutes) ? C’est ce que nous allons voir tout de suite. 
 

Après une très courte intro instrumentale, place au premier single qui nous a été « THE EMPTINESS MACHINE ». Un tube dans la pure tradition du groupe sur lequel Mike et Emily se partagent le chant (mélodique pour le premier, plus rock et puissant pour la seconde). Déjà un incontournable. Place maintenant au premier titre totalement inédit « CUT THE BRIDGE » avec un riffing guitare bien appuyé, une batterie qui claque, un retour du flow hip-hop/rap de Mike Shinoda et une Emily qui envoie juste ce qu’il faut pour donner à l’ensemble un feeling très entraînant. On continue avec « HEAVY IS THE CROWN », hymne official de l’édition 2024 du jeu League Of Legends lui aussi déjà dévoilé il y a quelques semaines. Le chant de Mike lorgne toujours vers le rap tandis que celui d’Emily est clairement typé metal (elle envoie bien sur le refrain, notamment sur le break hurlé). L’alchimie entre les 2 est bien là (ça saute aux yeux, enfin aux oreilles) et ça faisait longtemps que LP n’avait pas proposé quelque chose d’aussi punchy (et il y a encore plus enragé). Changement radical d’ambiance avec « OVER EACH OVER » sur lequel Emily tient seule le micro et nous touche avec son timbre mélodique et mélancolique qui colle parfaitement aux lyrics (tensions/problèmes dans une relation entre 2 personnes). C’est le titre que je préfère de l’opus, je dirai même que c’est l’un de mes titres préférés du groupe, toutes périodes confondues. 

On revient à quelque chose de plus direct, de plus saturé, de plus rentre-dedans, presque hardcore sur « CASUALTY » tant au niveau des instruments que du chant. Je me demande même si LINKIN PARK a déjà autant sorti les crocs ??? En tout cas ça va être la bagarre en fosse, je vous le dis ^^. « OVERFLOW » vient, à son tour, nous surprendre avec son atmosphère electro-pop. A titre personnel c’est la composition qui m’a le moins parlé. Par contre j’ai été totalement conquis par « TWO FACED » qui regarde clairement dans le rétroviseur dans un esprit nu-metal qui rappelle forcément les 2 premiers opus du combo (« Hybrid Theory » et « Meteora »). Il devrait, en tout cas je l’espère, réconcilier le groupe avec ses fans les plus sceptiques et nostalgiques. 
 

« STAINED » est typiquement le genre de composition que l’on a l’habitude d’entendre et le plaisir de retrouver chez eux : chacun joue sa partition à la perfection, on sent même une touche pop au niveau des refrains (influences que l’on retrouvait déjà sur « Minutes To Midnight » ou encore « One More Light» ).  Ce constat vaut également pour « GOOD THINGS GO » qui clôture l’album de fort belle manière. Il me reste à évoquer « IGYEIH » qui, pour moi, illustre parfaitement ce nouveau LINKIN PARK avec Emily qui pousse vraiment sa choix (en puissance comme en agressivité). 

On serait tenté, dans un premier temps, de comparer ce « From Zero » à « Chinese Democracy » ou à « The Cosmos Rocks » : musicalement (très) intéressants, avec de (très) bons titres, mais qui ne serait pas un véritable album des Guns N’Roses ou de Queen en raison de l’absence de certains musiciens considérés comme emblématiques et incontournables. Ce qui serait une sacrée erreur car quitte à le rapprocher d’un autre album ça serait, sans le moindre doute, de « Back In Black » d’AC/DC tant il se hisse à la hauteur d’albums considérés comme des classiques ultimes dans leur discographie. « From Zero » est du grand LINKIN PARK pur jus ; n’en déplaise à certain(e)s. Et en ce qui me concerne il est même au coude-à-coude avec « Minutes To Midnight » pour remporter la palme du meilleur album du groupe.

Bonne écoute.
 

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                                                                                                                 James Minchin III