" <div>Chronique du nouvel album des frenchies de NIGHTMARE.</div> "
NIGHTMARE, un groupe incontournable dans le paysage metal hexagonal que je suis depuis 2001 avec COSMOVISION (qui marquait leur retour). J'ai eu la chance de les voir une fois en live : c'était en novembre 2007 au Korigan à Luynes (salle malheureusement fermée), sur la tournée promo de l'excellent GENETIC DISORDER (mon préféré pendant des années ^^) où ils assuraient la tête d'affiche avec FREEDOM CALL, HYDROGYN et KRAGENS. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts avec 5 albums et des changements de line-up : arrivée de Matt Asselberghs sur THE BURDEN OF GOD (bien connu des fans de FIREFORCE dont nous avons chroniqué la dernière sortie RAGE OF WAR), départs des frères Amore après THE AFTERMATH. Si ce dernier, sorti en 2014, m'avait laissé un sentiment plutôt mitigé, DEAD SUN sorti en 2016 m'avait bien plu (notamment avec la composition « SEEDS OF AGONY » que je considère comme l'une des meilleures dans leur répertoire). Maggy Luyten relevant le défi de succéder à Jo Amore parti sous d'autres cieux.
AGONY, en voilà un mot qui constitue une curieuse coïncidence avec ce qui va suivre : Maggy décide de les quitter en 2019, ce qui pousse Yves Campion (basse) à recruter une nouvelle chanteuse, Madie, vocaliste du groupe grenoblois de metal alternatif…FAITH IN AGONY (qui viennent d'ailleurs de sortir un nouveau vidéo-clip ACT I : GHOST). Notons également l'arrivée d'un nouveau drummer, Niels Quiais. Ce qui nous donne un NIGHMARE revigoré avec pas mal de sang neuf. On espère alors retrouver cette énergie sur le 11ème opus des frenchies.
Trêve de suspense : AETERNAM est l'album que l'on attendait/espérait de la part de NIGHTMARE. N'y allons pas par quatre chemins : en ce qui me concerne c'est leur meilleur, il détrône même GENETIC DISORDER. Je me demande encore comment j'ai pu oublier de le faire figurer dans mon Top France 2020.
« TEMPLE OF ACHERON », morceau d'ouverture, nous met directement dans l'ambiance en nous dévoilant la personnalité de ce nouveau NIGHTMARE : riffing acéré, chant puissant et mélodique, orchestrations épiques qui apportent une atmosphère que l'on retrouve chez certains groupes de black metal symphonique. Un début en fanfare !!!
« DIVINE NEMESIS » continue dans cette voie plus sombre, plus agressive : Madie muscle son chant sur certaines parties tout en conservant son « spectre mélodique », la batterie blaste à tout-và et les guitares sont aiguisées comme des rasoirs…je prédis de sacrés mouvements de foule en fosse quand les concerts reprendront.
« THE PASSENGER » (dont les lyrics évoquent Alien, le 8ème passager) et « DOWNFALL OF A TYRANT » nous montrent que les Grenoblois ont voulu garder le côté direct/pêchu/rentre-dedans de DEAD SUN, tout en proposant une approche mélodique qui faisait défaut sur ce précédent opus. Ce qui apporte une plus grande richesse et variété à l'ensemble.
Place à la power-ballade classieuse « CRYSTAL LAKE » sur laquelle Madie nous embarque, sans possibilité de retour, dans la colonie de Jason Voorhees. Ce titre, heavy à souhait, aurait toute sa place en générique de fin d'un nouvel épisode du tueur de Vendredi 13, frissons garantis. Ce constat vaut également pour « LIGHTS ON » qui semble s'intéresser au « rival » de Jason, je veux évidemment parler de ce galopin de Freddy Krueger. Morceau le plus court du skeud, il flotte également un esprit assez 80's, tant au niveau des guitares que des arrangements. Toujours un sans-faute !
« AETERNAM », titre éponyme, débute avec un riff bien thrash, un peu à la manière de Slayer. Ce brûlot a tout d'un hit-single avec son refrain mélodique et entrainant : logique qu'il ait été choisi pour faire l'objet d'un vidéo-clip (que vous trouverez en fin d'article).
Des 10 extraits présents, « UNDER THE ICE » est celui qui m'a le moins parlé malgré deux solos de guitares bien sympathiques. Par contre, « BLACK SEPTEMBER » qui lui succède, a bien plus retenu mon attention avec notamment ce break terrible sur la dernière partie (mention spéciale au drummer sur ce titre) !
« ANNELIESE » vient clôturer magistralement leur 11ème production studio avec une touche orchestrale du meilleur effet. Des vocaux masculins, en chant clair et growlé, font également leur apparition. On assiste à un exorcisme où chaque voix renvoie à un personnage présent lors de la cérémonie. Un final en apothéose !
AETERNAM nous montre une nouvelle fois la capacité de NIGHTMARE à traverser, et surtout à transformer certaines épreuves en opportunités. On retrouve toujours l'essence du groupe avec des titres power-heavy ultra efficaces, souvent boostés par des influences thrash (que l'on retrouvait déjà sur leurs sorties plus récentes notamment DEAD SUN). Avec un souci particulier sur les orchestrations qui accentuent la puissance, l'agressivité, et qui apportent une dimension épique/théâtrale/symphonique bienvenue. Leur meilleur album à ce jour, ni plus, ni moins ! On espère pouvoir découvrir certaines compositions en live fin janvier 2022 (le combo tournera avec RHAPSODY OF FIRE). J'ajoute, pour conclure, que STEEL SHARK RECORDS propose depuis peu une édition double vinyle qui vaut le détour. Ne tardez pas trop car ça part bien ^^.