Parmi les nouvelles fraiches qui avaient de quoi nous faire passer de bonnes fêtes de Noà«l, se trouvait résolument le groupe du jour. Fhail a sorti le 18 décembre dernier, dans une tentative désespérée de sauver l'hiver, car soyons honnêtes chers amis, en ce moment, il ne fait pas assez froid.
Si la météo semble bien opiniâtre, la froideur de ce premier EP, intitulé Engraved Misery, elle est bien là .
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le projet est riche en influences, pour notre plus grand plaisir et pour bâtir les fondations d'un édifice massif, et très sombre.
En effet, si l'on prend les choses dans l'ordre, l'intro de "Reminder" nous laisse penser qu'on aura droit à une bonne grosse dose de Doom bien lourd, criard et torturé, mais l'affaire prend vite des tournures de Black Metal, ce que confirmera le morceau suivant, "Plebeian Threat", avec ceci dit toujours plus de dissonances et de larsens pour imposer le mal, et quelques riffs bien groovys pour ne pas oublier de cogner votre prochain. Et alors que vous commencez à vous enfoncer dans votre fauteuil en vous disant, satisfait, "ça y est, je tiens le concept", sans crier gare, vous voilà feinté alors que le troisième morceau, "Ecstatic Field", arrive, avec ses cinq minutes d'ambient/noise. La tendance se confirme avec "Price Of Guilt" qui au-delà du côté Noise garde aussi une petite touche de rythme Indus. Le Metal revient vraiment avec "Farewell Limbos", quoique toujours nimbé des artifices des précédents morceaux, ce qui donne à l'intro un côté Post-Rock, et plus globalement une atmosphère contemplative que la lourdeur des riffs ne retirera pas. En outre, le chant, aigu et chargé en reverb, contribue sur l'ensemble de l'EP à ce côté un peu méditatif, on sent parfois une certaine proximité avec certains groupes qui ont la tête dans les étoiles comme Der Weg Einer Freiheit ou Nachtmystium.
Quand on sait que le projet est un one man band, on ne peut s'empêcher d'être impressionné par la richesse de la composition, à laquelle j'espère avoir fait justice dans cette chronique. Engraved Misery témoigne d'une vraie maîtrise, qui n'attend plus que de se concrétiser à travers un média plus long, typiquement, un album, pour pousser les concepts encore plus loin.
Je suis également convaincu par le visuel, relecture d'un célèbre tableau d'Adam et Eve, qui de toute évidence nous promet des lendemains chantants pour une humanité en décrépitude.
Que de joie, que d'allégresse, dans vos yeux et vos oreilles. Ne prenez pas froid !