" Chronique du nouvel album des frenchies de PENNY WAS RIGHT sorti le 10 décembre 2021 chez Upstartz Records. "
Je commence 2022 avec une belle découverte : PENNY WAS RIGHT. Le groupe existe pourtant depuis 2013 (fondé à l'initiative de la chanteuse Dalia Al Shahawi) et a déjà 2 EP et 1 album à son actif. Merci à NRV Promotion de nous avoir sollicités pour chroniquer leur nouvel album HAPPY MACHINE (paru chez Upstartz Records) car depuis ce dernier tourne souvent et m'a donné envie de découvrir le reste de leur discographie
Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas (encore) les franciliens, PENNY WAS RIGHT nous délivre un punk rock mélodique et accrocheur. On note également un côté pop-rock en raison d'une « approche chanson », notamment sur des titres tels que « UNTIL THE END » et « IS IT STILL A PUNK ROCK SONG ? » (j'ai parfois pensé à la chanteuse Pink qui a, elle aussi, flirté quelques fois avec le courant punk). Tout le monde le sait, la symbolique punk est souvent associée à la lutte, à la volonté de dénoncer et de se rebeller contre toutes formes d'oppression sociétales, à véhiculer un vent de liberté face à des systèmes usant et abusant de leur(s) pouvoir(s)… Sur ce nouvel opus, PENNY WAS RIGHT nous parle de conflits, mais des conflits intérieurs que nous pouvons malheureusement toutes et tous connaitre à un moment donné de nos vies (la dépression, la souffrance d'une absence, le doute lorsque l'on se cherche pour trouver sa place, les conséquences de certaines dérives sur les réseaux sociaux…). Ce qui donne une portée universelle à ces compositions qui trouveront probablement un écho auprès de personnes ayant traversé une ou plusieurs de ces épreuves.
Si la musique se veut enjouée et rythmée comme sur le titre éponyme « HAPPY MACHINE » (clip en fin d'article - le riffing donne envie de taper du pied et de secouer la nuque), le propos n'en demeure pas moins sérieux (un peu comme l'avait fait The Offspring sur l'album AMERICANA, tant sur les visuel que dans les textes). Sur « FRIENDZONE » par exemple, on pourrait croire le ton plus léger ; pourtant ce titre décrit fidèlement le mal-être que l'on peut ressentir quand on est friendzoné par quelqu'un(e) qui compte bien plus qu'un(e) simple ami(e). Le constat vaut également pour « DEVIL IN MY BED », et pour « GAME OVER » qui ne parle pas seulement du virtuel. Il faut d'ailleurs souligner l'intelligence de l'écriture, souvent métaphorique, qui nous invite à avoir plusieurs degrés de lecture.
Clip de « FRIENDZONE » :
« PAPER & PEN » et « SCRATHES » me semblent sonner comme deux catharsis et se posent ainsi comme 2 moments (très) forts du skeud. Les paroles sont sans equivoque : “ If I could draw my Life / It would be all filled in black / If I could see your face again / […] / I know It would cause so much pain (Paper and pen, paper and pen) / I thought Writing would erase the pain / (Paper and pen, paper and pen) / But too many scars erased your name “ pour le premier ; et pour le second “Where were you / When I needed you? / When all my life broke? /When the silence was in my thoughts? / Where were you? â€. Dans le dossier presse, on pouvait lire « un punk rock brut moins édulcoré qui s'éloigne de l'énergie adolescente des premiers opus ». Effectivement c'est l'album de la maturité tant dans les paroles que dans la couleur/l'ambiance de ces 10 extraits composants l'album. D'ailleurs la pochette illustre parfaitement cela avec ce robot abimé/meurtri, à l'allure de jouet, qui tient encore debout par on ne sait quel miracle. Mais pour combien de temps encore ? L'arrière de la pochette nous apporte une réponse…
Si la voix de Dalia se taille incontestablement la part du lion (elle dégage une sacrée personnalité), les autres membres du combo ne sont pas en reste. Je tiens à saluer la prestation du bassiste Clément : pas de bonne chanson punk sans une basse qui claque ! « BEHIND THE HAZE » reflète très bien cet esprit punk tant au niveau des instru que dans les paroles : “Surrounded by the crowd / I won't fight for the crown / I'll follow my own path / (oh oh oh oh) / Even if it's full of haze /Ain't nothing else to say / I'll do that my way / With no rules to obeyâ€. Le catchy « TOLD U SO » est direct comme un uppercut avec son refrain fédérateur et ses « Can't believe I » répétés à plusieurs reprises comme des séries de crochets. Une sorte de « une mise au poing sentimentale ».
Clip de « TOLD U SO » :
Ce second album des PENNY WAS RIGHT, sorti début décembre 2021, est finalement à l'image du robot sur la pochette : plein d'humanité. Il est riche en intensité, en émotions et en interprétations. J'espère que le groupe donnera rapidement vie sur scène à cette « Happy Machine » car ces titres sont tous excellents et ils prendront encore plus d'ampleur en live. Punk's not dead … et encore moins en France ! Pas besoin de traverser La Manche ou l'Océan Atlantique pour trouver de quoi pogoter ^^.