Perdre Pied : Chat Pile - Remove Your Skin Please

Amérique

Atmosphérique

Experimental

Grunge

Indus

Metal

Musique

Noise

Numetal

Sludge

USA

Verveneyel

-

1 août 2023

" Attention cher lecteur si vous êtes un peu angoissé en ce moment, cet EP de Chat Pile n'arrangera rien... Tant mieux ? Hé bien allons-y ! "
Attention cher lecteur si vous êtes un peu angoissé en ce moment, cet EP de Chat Pile n'arrangera rien... Tant mieux ? Hé bien allons-y !
Certes un peu en retard, j'ai récemment découvert "Remove Your Skin Please" EP 4 titres sorti en 2019, et je dois dire qu'il ne m'a pas laissé indemne, tant il est étrange, et tant il reflète la souffrance.
Description de l'image
D'un point de vue strictement instrumental, c'est déjà  assez riche, puisqu'on trouve des éléments de Sludge avec les guitares pachydermiques, d'Indus avec les boîtes à  rythmes tapageuses, de Noise avec les samples souvent chaotiques, parfois des éléments Nu Metal assez proches de Korn sur le plan du groove... Et par dessus tout ça, des voix qui vont tantôt faire un phrasé parlé à  la manière d'un Corey Taylor, tantôt s'égosiller avec force et fracas ce qui n'est pas sans rappeler Kurt Cobain et Jonathan Davies.
Description de l'image
Chat Pile est donc une espèce d'enfant bâtard Grunge-Noise-Indus-Sludge, très lourd, très sombre totalement drainé de toute forme d'espoir. C'est une espèce de terreur paranoïaque en musique, et on ne peut pas nier que c'est assez fascinant.
En écoutant la musique de Chat Pile, on voit presque se dessiner devant nos yeux les murs dégueulasse d'un squat qui pue la bière, la weed, l'urine, le sang et le vomit, avec dans un coin de la pièce, assis, les membres du groupes en plein délire, qui sussurent leurs indées noires entre leurs dents jaunâtres. C'est une musique qui reflue les même miasmes que l'écriture de William S. Burroughs.
"Remove Your Skin Please", qui est sorti six mois après le tout premier EP du groupe, est peut-être la sortie la moins violente sur le plan de la violence musicale : ça crie un peu moins, le son est peut-être un peu plus étouffé, la prod un peu moins sale et tranchante ; mais c'est de loin le plus effrayant, le plus malade (même si je vous concède volontiers que "Rat Boy" sur le premier EP est franchement éprouvant). Sur la progression des quatre morceaux les uns après les autres, on a l'impression de descendre toujours plus profondément dans la folie.
Il faut que vous vous y mettiez. Si vous êtes un peu fragile, faites-vous peut-être couler un petit chocolat chaud avant, mais vous devez essayer ça quand même.