On vous avait venté l'hiver dernier les mérites des Italiens de Fulci, après avoir franchement aimé leur album Tropical Sun. On avait même eu l'occasion de discuter avec eux, et on avait pu apprendre que le prochain album était en route.
Trève de suspense, ça y est, le dernier né des fans d'horreur est sorti de terre, et il s'appelle "Exhumed Information". C'est leur troisième en date, et le doute n'est pas permis, le combo se maintient dans le haut du panier.
Pour ceux qui ont la mémoire courte, je le répète, j'aime énormément les groupes de Death Metal ou Brutal Death qui ont une assise très solide au niveau du riffing, d'où ma passion pour Nile, Benighted ou Ingested (hé oui, ces trois là , malgré leur différence évidente). Fulci s'inscrit totalement dans cet esprit : les morceaux sont mémorables car chacun porteurs de riffs inspirés qu'on peut assez vite retenir, fredonner...
C'est toujours monstrueusement efficace au niveau de la production : les guitares sont mordantes, la batterie massive, très clinique, et le chant toujours énorme, ample, avec une domination nette de la voix de coffre.
Ce qui amène aussi le groupe plus loin sur le chemin de la réussite, c'est sa fidélité habite les morceaux, avec notamment des samples, mais surtout des pistes de claviers à l'anciennes, qui vont construire une certaine atmosphère. Cette atmosphère va être parfois soutenu par les guitares, dans les aigus ; mais aussi être sous les projecteurs grâce à des morceaux instrumentaux, remplissant toute la face-B de l'album. Le groupe développe davantage ce qu'ils avaient initié dans l'album précédent à travers leur reprise de Fabio Frizzi, mais cette fois avec des morceaux originaux. Cette seconde partie est très crédible, efficace et captivante. On aimerait bien voir le groupe aux commande de la bande son d'un vrai film, pour avoir l'occasion d'éprouver le concept au maximum.
Le groupe dépasse son étiquette de groupe de Death Metal, étale plus encore sa palette créative, et propose à l'auditeur une expérience qui rappelle un peu la musique progressive des années 70 : une série de morceaux dans un style précis sur une face, et une autre face plus conceptuelle. Ceux qui ont Crises de Mike Oldfield en vinyle savent de quoi je parle.
C'est un album résolument riche, très probablement leur meilleur à ce jour tant du point de vue des hymnes Death Metal comme "Voices" ou "Nightmare" que des chef d'oeuvres de bande-son comme "Fantasma" et "Glass". Bravo Fulci, pour cette galette faite de main de maître.