France
Musique
Posthardcore
Découvert il y a peu dans les méandres labirynthiques d'internet, le label Yoyodyne Records, basé à Montreuil, s'est résolument offert à ma curiosité sous son plus beau jour avec l'album “Cinq Années de Nuit” de Potence.
Nimbé de mystère avec un visuel hautement symbolique qui rappelle la mythologie grecque, ou ce petit goût pour l'art classique que Discharge ne bouderait pas, cet album est un met de choix pour les amateurs d'un Post-Hardcore mélodique et névrosé, qui erructe à la face du monde tout son dégoût et son spleen.
Ce qui nous saisit notamment dès le lancement de “La Terre des Hommes Providentiels”, c'est que le son n'est pas nécessairement lourd, mais il s'en dégage un étouffement, quelque chose de sourd. Dans tous les cas, il y a de quoi satisfaire un assez large public, à la fois avec des tremolos de Black Metal, ce chant toujours à la limite de la rupture qui va du Crust au DSBM, quelques moments sautillants et groovies, une batterie assez Punk dont les breaks pétaradent sur la caisse claire, ces arpèges Emos aigus et parfois dissonnants infusés de tristesse mais aussi cette grosse basse parfois presque Sludge…
Beaucoup de choses à dire donc, et l'auditeur se fait résolument malmener tant l'album dégage un sentiment de résignation face à un destin funeste.
Je glisse ici mon petit coup de coeur pour “Le Monde d'Après”, au départ un peu moins brutal que les autres titres, qui donne une bouffée d'air à l'album exactement en son milieu, pour ensuite revenir à l'horreur, mais toujours avec des mélodies célestes. Sans connaître les paroles, on peut dire que rien que musicalement, le son illustre le titre. On entend cet espèce de vide consterné comme au lendemain d'un cataclisme, et le retour progressif d'une vie active mais désabusée à mesure que les instruments se posent.
Le riff totalement infernal de “Nombrilisme et Décadence” vers 1:40 fait également forte impression tant il glasse le sang.
On vous recommande, donc ; ça ne soignera probablement pas votre mélancolie (quoique), mais vous aurez entendu une belle pièce !
Pour finir de vous convaincre, on vous laisse entrevoir l'énergie erratique qui se dégage du groupe sur scène !