France
Metal

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Aujourd’hui je vous propose de partir en Belgique pour découvrir « Let The Silence Begin », second album du duo PVRS que je ne connaissais pas avant d'écrire cette chronique. N’étant pas familier avec leur univers le premier contact que j’ai eu avec eux a logiquement été la pochette qui m’a instinctivement renvoyé du côté de MOONSPELL, PARADISE LOST voire SEPTICFLESH. Je m’attendais alors à quelque chose de plutôt sombre, de mélancolique, de torturé avec pas mal de contrastes. Et effectivement je n’ai pas été déçu car on retrouve un peu de tout cela à travers les 11 titres qui composent le disque (pour presque 45 minutes au compteur).
« FRAKTAL » ouvre le bal de manière assez épurée (piano + voix) pour rapidement gagner en intensité et en lourdeur (avec des petites touches méditerranéennes placées par-ci par-là qui apportent une coloration mélancolique). PVRS joue avec le spectre des émotions sur cette entrée en matière qui ne laisse pas de marbre. De marbre il en est d'ailleurs sûrement question sur « SOMMEIL REFUGE » qui nous parle de s'enfuir, de se retirer dans un (dernier ?) sommeil. Il y a une petite vibe PARADISE LOST qui se dégage de l'ensemble (particulièrement la guitare), ce qui n'est pas pour me déplaire, bien au contraire. « LONELY NIGHT » a des allures de (fausses) ballades avec des pics d'intensité, ce qui permet au combo de dépeindre assez justement le piège de l'alcool et de ses multiples ravages. Je trouve que le final avec cette batterie qui sonne bien métallique (comme de la tôle percutée) fait parfaitement écho au clip où le personnage est victime d'un tragique accident de la route. Ça remue les ami(e)s ! Place à « SKIN & CHAIN » où l'équilibre est parfait entre le côté aérien mélodique du post-rock et la rage du metal, et où les mots « SKIN » et « CHAIN » définissent fidèlement cette dualité de sensation. « DEAD WITH YOU » vient ensuite revêtir l'apparence d'un éloge funèbre/requiem avec ce duo piano-voix intense et organique sur les deux premiers tiers de la composition. C'est sublime ; l'un des titres forts de l'opus en ce qui me concerne.
La basse bien ronde sur les couplets de « DEFAME » m'a envoûté sans crier gare : je me suis retrouvé à taper du pied et à hocher de la tête sans m'en apercevoir. Cela montre à la fois que tout est (très) bien pensé/dosé chez PVRS, et cela leur permet aussi de faire mouche à chaque fois, et ce quelque soit la direction qu'ils donnent à une composition. « TKTX » et « SILENCE » m'ont fait penser à THE OLD DEAD TREE (et leur merveilleux album « The Water Fields » de 2007) avec qui, je trouve, ils partagent dans leur écriture, cette puissance mélodique, sombre, et percutante. Après un début relativement calme « SCARS TO KEEP » se montre plus direct notamment au niveau du chant puissant et assez catchy qui, de mon point de vue, se rapproche un peu de ce que pouvait proposer Stu Block dans ICED EARTH (écoutez « WATCHING OVER ME » sur leur « Live in Ancient Kourion », je trouve qu'il y a un petit quelque chose en termes de puissance, de rondeur et d'émotion dans la voix). L'écoute s'achève sur « BENEATH THE RUINS » avec son refrain ultra-fédérateur que l'on a envie de reprendre à gorge déployée.
Sur « Let The Silence Begin » PVRS met des mots sur des maux que tout un chacun, quel qu’il soit, peut être confronté dans sa vie personnelle. Une invitation à une introspection profonde, pas forcément de tout repos, pour cautériser les plaies, panser les blessures, et où le silence n'est pas seulement synonyme de souffrance mais aussi de résilience.
Bonne écoute.