Aujourd'hui les amis, on s'attaque à du bon gros déterrage, parce qu'on va revenir loin, loin. En l'an de grâce 1983, Metallica et Slayer sortaient leurs premières galettes, Chuck Schuldiner rejoignait la première mouture de Death, Hellhammer sortait ses premières démos, bref, le Metal couvait alors les embryons de ses évolutions les plus extrême. Sur des tons plus old-school, le Metal continuait à s'étendre avec de plus de formation, dont beaucoup ont atteint la consécration, ou sont tombés dans l'oubli. Parmi ces derniers, un groupe de Heavy, aujourd'hui devenu confidentiel, sortait son deuxième bébé en 1983, après un premier skeud, Heavy Metal Heroes, aux avis mitigés ; la faute notamment à une production sans le sous, et une composition encore hésitante, hétérogène.
Avec ce deuxième essai donc, intitulé Fire In the Brain, le groupe prend d'un coup un gros gain de maturité, ainsi qu'une bonne dose de brutalité : d'un Hard Rock lyrique, on passe à une espèce de Speed Metal hargneux, teinté de vocalises digne des meilleurs Candlemass, et la machine est lancée.
Majoritairement fait de morceaux courts (27 minutes de galette au total), l'album est décidément plus mélodique que son prédécesseur, les rythmes de batterie plus Punks, et plus soutenus. La production sonne aussi beaucoup plus pro, et c'est également à travers l'esthétique de cet opus que le groupe commence à s'ancrer, y compris dans le texte, dans l'occulte, la noirceur, et les bas-fonds.
Grosse consécration donc qui n'aura malheureusement pas fait date dans le flot de Metal sortant à l'époque : certains auront beau dire qu'à leurs yeux Fire in the Brain est l'un des meilleurs albums scandinaves de tous les temps, il est fort probable que peu d'entre vous le connaisse. Le succès aura été de courte durée. On peut difficilement blâmer le label pour ça, hypothèse que j'avais imaginé, parce que l'album est sorti chez Combat Records, qui a vu défiler notamment Death, Exciter, Anthrax et Celtic Frost. Les choses ne se sont d'ailleurs pas arrangée par la suite, car en dépit d'une bonne discographie, généralement bien menée, il n'y a vraiment que Fire in the Brain qui aura fait couler de l'encre. Il faut le dire, les albums d'OZ sont globalement bons, mais le groupe à parfois eu du mal à maintenir son esprit d'un album à l'autre. On pourra par exemple constater que la noirceur de leur deuxième opus ne se retrouve déjà presque pas dans leur troisième : III Warning. Inspiration, quand tu nous tiens...
Le moment est bienvenu pour se rattraper : après quelques années de silence, voilà que le groupe revient avec un nouvel album, Forced Commandments, rondement mené, efficace, épique. Ce sera mon conseil du jour, et bien-sûr, écoutez Fire in the Brain, encore, toujours, pour toujours !