SADHAYENA - Mist of fury.

France

Metal

Thrashmetal

Evil Ted

-

1 août 2023

" Chronique du nouvel album du groupe SADHAYENA sorti le 28 août 2020. "
En voilà  un deuxième album que j'attendais. J'avais eu le plaisir d'interviewer le groupe et de chroniquer leur premier album « Emergency » fin 2017 (dans un autre webzine) ; album que j'avais trouvé très prometteur dans un style pas forcément toujours bien maitrisé dans l'Hexagone (le hard US). Sur « Emergency », on retrouvait tout ce que l'on pouvait aimer chez Guns N'Roses, Skid Row et consorts. Mais on sentait également poindre des influences un peu plus lourdes qui lorgnaient vers des ambiances plus thrashisantes (Megadeth et Annihilator, notamment sur le titre éponyme). Il n'est donc pas vraiment surprenant de les voir aujourd'hui embrasser pleinement ce style, sans pour autant s'y cantonner.
En effet, le groupe est ouvert à  d'autres univers (néo, grunge, heavy…) même si la couleur dominante reste le thrash comme nous avons pu le découvrir avec le premier single « Dance Like A Marionnette » (https://www.youtube.com/watch?v=BKIbqRckXas ) sorti mi-juillet 2020 (avant la parution de l'album le 28/08/2020). Et comme nous pouvons désormais l'entendre aussi avec le titre d'ouverture « inhibitor 1.3 » (quasiment exclusivement instrumental et conforme aux standards des interludes thrash-mélodiques auxquels nous sommes habitués), ou encore avec « Obsessed » qui est le titre le plus furieux sur « Mist Of Fury ». En tout cas ils ont clairement durci le ton, à  l'image de la pochette réalisée par Stan W. Decker qui nous annonce la couleur : on est passé d'un squelette looké glam-rock (blouson en cuir, bandana, pantalon en cuir avec chaînes) en train de picoler en pleine rue et accompagné d'une hyène sur « Emergency », à  une bête furieuse génétiquement modifiée (une hyène-garou ?) qui a zigouillé des scientifiques dans un laboratoire. Plutôt radical mais assez bienvenu pour annoncer des changements non ^^ ?!
En parlant de changements, le line-up a évolué depuis la sortie de leur premier skeud : un nouveau batteur (Antoine) et un nouveau frontman (Quentin) sont venus rejoindre Raven (Basse) et Shenzi (Guitare). On découvrira au fur et à  mesure des écoutes que les capacités vocales de Quentin permettent au quatuor d'avoir cette variété et cette richesse dans la composition. On ne peut donc que constater, approuver et saluer les bienfaits apportés par ces 2 nouvelles recrues.
Ce qui frappe également dès la première écoute c'est la production : léchée et puissante, on sent clairement que le groupe a voulu passer un cap et se donner les moyens de ses ambitions. D'ailleurs, à  titre de comparaison, elle n'a pas à  rougir face à  celle du dernier ANNIHILATOR par exemple (« Ballistic, Sadistic » sorti en début d'année 2020). Que du bon pour le moment ! Autre point positif : comme dit plus haut, le groupe ne s'est pas enfermé dans un seul style de metal. Certain(e)s pourraient penser que cela nuit à  l'ensemble et que le groupe se cherche encore. Ces dernier(e)s feraient fausse route car « Mist Of Fury » forme un tout cohérent et s'écoute d'une seule traite. Cette diversité est à  mettre au crédit de SADHAYENA, et c'est peut-être ça la patte/marque de fabrique du groupe : jouer un metal direct qui s'enrichit et puise dans tout ce qui peut rendre les autres styles de metal énergiques et accrocheurs (néo, heavy, thrash, groove, alternatif, grunge, death, hard…et rap). Un metal fusion qui va « droit au but » en quelque sorte.
Un titre comme « Hit me harder » est un peu la rencontre entre les scènes thrash, grunge (Alice In Chains, Ugly Kid Joe) et néo-rap (Limp Bizkit) avec un bon groove bien contagieux. Une franche réussite ! On retrouve également ces influences grunge sur « Mr Gein » et néo-rap sur « Protect Your Back », 2 autres brûlots proposés par les Boys. « Night eternal » lorgne plus vers la scène néo-expérimentale, tout en gardant ce groove et cette énergie que l'on retrouve tout au long de l'album. L'écoute se poursuite avec « Creeping love » qui est une sorte de heavy rock dopée à  la sauce thrash et un « Fools » qui contient quant à  lui des chÅ“urs caractéristiques de la scène hardcore. L'album se termine sur « My stars » qui, en ce qui me concerne, est le titre le moins marquant de l'album (sans toutefois être une fausse note).
Avec « Mist Of Fury » SADHAYENA nous donne sa définition du metal fusion, et j'adhère totalement à  cette démarche car cela varie les plaisirs d'écoute et permet au groupe d'éviter le piège d'une certaine redondance que l'on peut parfois ressentir sur des albums de « pur revival thrash » où tous les titres se ressemblent. Décidément les groupes français nous régalent avec de supers albums studios en 2020 ; on espère simplement les retrouver très prochainement sur scène pour pouvoir profiter de ces nouveautés en configuration live.
Bonne écoute.
Clip de "Dance Like a Marionette" :
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