Blastpheme - Webzine spirit-bomb-tight

L'histoire de SPIRIT BOMB débute de manière originale en 2015, sur Marseille, à l'initiative d'un dessinateur (Pierre) et d'un guitariste (Arnaud). Ces derniers sont ensuite rejoints par Jérémy (batterie), Florentin (basse) et Valérian (chant). Le groupe a ensuite pris le temps de peaufiner son univers, tant visuellement (une BD est déjà sorti en 2018, une autre est annoncée pour 2022) que musicalement (volontairement avec pas mal de live, ou pas, notamment à cause de la crise sanitaire). Fin septembre 2021 on se retrouve alors face à un album rempli jusqu'à la gueule (13 titres pour plus de 67 minutes au compteur) et une pochette qui attire l'attention. Ma curiosité est bien piquée, mais qu'en est-il après écoute ?

A l'image de l'artwork, la musique de SPIRIT BOMB est massive/colossale en matière de groove (cette basse ravira les aficionados de l'instrument), colorée (on passe du metal, au rock, au blues-gospel, en passant par la pop, la fusion, la dubâ€¦), urbaine (pour le côté rap-reggae de certains titres) et fait voyagerâ€¦un peu comme la cité phocéenne, ville cosmopolite par excellence, qui s'est toujours nourrie des richesses et de la diversité de sa population (la fin très méditerranéenne de « ONE SPIRIT BOMB », ou les sonorités plus orientales que l'on retrouve parfois en filigrane sur d'autres compositions telles que « WHEN POLICE RIOTS »).

En effet, « BREAK A BRICK » et « COME IN » tapent clairement dans le reggae ; « BABABUDDA » et « WHEN POLICE RIOTS » m'évoquent plutôt le Red Hot Chili Peppers des débuts (le meilleur) mais avec encore plus d'énergie et de folie ; certains passages blues-gospel de « TAKE MY LAND » m'ont rappelé les 2 premiers albums incontournables de Zeal And Ardor ; ou encore « BRAND NEW SCARS » qui est à la croisée de Rage Against The Machine, Faith No More et les Red Hot Chili Peppers (oui encore eux ^^). Le côté funky dansant de « COME OUT », ou le passage dub de « COME IN » risquent de faire bouger pas mal de monde en fosse lors de leurs futures prestations live.

Que les amateurs de gros sons soient rassurés, SPIRIT BOMB ne vous a pas oublié ! Le combo sait aussi taper fort, très fort même. « ONE SPIRIT BOMB » saura rassasier les amateurs de décibels avec son riffing soutenu et son chant hurlé. « TAKE IT » commence par un pur moment de rock (australien et hendrixien) pour ensuite verser dans la fusion bien groovy à la Rage Against The Machine (tout cela donne une furieuse envie de jumper). « EACH » est également dans cet esprit rock groovy qui déménage.

Comme dit plus haut, à l'image de la pochette soignée, le groupe sait jouer avec les contrastes. On retrouve çà et là des solos typiquement classic-rock dans un registre proche de Thin Lizzy/Gary Moore, et tout particulièrement sur « BAD WORDS ». Ce premier opus se termine sur une douceur mélodique « SANDMAN » qui permet de récupérer après la déflagration de groove que l'on vient de recevoir pendant un peu plus d'une heure.

Octavio Paz a dit « toute culture naît du mélange, de la rencontre, des chocs. A l'inverse, c'est de l'isolement que meurent les civilisations ». SPIRIT BOMB nous livre un des albums choc de cette année 2021 avec cette patte/identité musicale riche, plurielle, qui appelle à l'imaginaire, à l'ouverture d'esprit et à l'échange. Telle la mythique Babylone, cité gigantesque/opulente carrefour des cultures, à laquelle le personnage central de la pochette m'a fait instinctivement penser. Je ne saurai que trop vous conseiller de vite réserver votre billet pour découvrir cette nouvelle pépite qui nous vient de la planète « Mars ».

Bonne écoute.

Clip de « COME OUT » :

Clip de « BREAK A BRICK » :

SPIRIT BOMB - Tight