Tant mieux, vous voulez dire ?! : Hélas - Féral

Atmosphérique

Blackmetal

Hip Hop

Musique

RapMetal

Verveneyel

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1 août 2023

" Hélas, c'est une vraie révélation, Gaia soit louée ! Moi qui suis globalement mélomane, séduit par beaucoup de choses musicales, et partisan enthousiaste du fait de laisser sa chance au renouveau, il me fallait un projet comme ça dans ma vie. "
Hélas, c'est une vraie révélation, Gaia soit louée ! Moi qui suis globalement mélomane, séduit par beaucoup de choses musicales, et partisan enthousiaste du fait de laisser sa chance au renouveau, il me fallait un projet comme ça dans ma vie.
Sorti en 2019, le premier album du projet, "Silva", était un véritable coup de poing, avec son mélange ultra efficace de Metal et de Hip Hop. Dès le démarrage, Hélas fracassait les tympans des vieux puristes avec un mélange de violence et de majesté, avec un produit aussi professionnel qu'énigmatique. Tout ce qui tourne autour du projet est beau, léché, mémorable ; il n'y a qu'à  regarder le clip du titre éponyme pour le constater.
Maintenant que le premier essai est admis comme une réussite, il s'agit de confirmer la lancée avec un deuxième album. Nous en arrivons donc à  2021 et la sortie de "Féral".
Description de l'image
La qualité de la recette se confirme.
Entre autres, parce que le concept d'Hélas est très solide, et se maintient d'un album à  l'autre en affirmant son identité, tant au niveau musical que thématique. En effet, ce curieux produit Rap infusé de l'ambiance sylvestre, humide et solitaire du Black Metal à  la Française est une chose que j'ai très peu entendu, notamment avec une telle maîtrise. Hélas, c'est du Rap de païen, chez qui les chênes centenaires ont poussé sous les immeubles, pour les remplacer.
Les parties instrumentales sont subtilement partagées entre la mélancolie des mélodies, avec notamment quelques guitares, quelques tambours tribaux ; et les beats artificiels très lourds, très épais. L'atmosphère est très aérienne, le moment d'écoute relativement suspendu. On ferme les yeux et on se croit sur le flanc d'une montagne constellée de sapins, dans la brise de l'aube.
Je suis aussi totalement fan du timbre du maître de cérémonie : hélas à  la voix qu'on peut aimer chez certains morceaux ruraux du Peste Noire récent, mais du coup on en profite mieux car on a l'assurance de ne pas écouter de la musique de facho. Difficile de ne pas être attrapé aux entrailles par le parfait équilibre de morceaux comme "Armure", "Coma", "Enalahé" ou "Nectar", où la voix rugueuse va donner une puissance bouleversante aux paroles. C'est très rassembleur, très intense, un vrai régal.
Même les bruitages sont d'un goût exquis. Admettons, vous voulez faire une chanson qui s'appelle "Etna". C'est un volcan, vous le savez. Qu'est-ce qu'on pourrait mettre au tout début du morceau pour renforcer les sensations ? Un bruit de feu bien-sûr ! C'est un minuscule détail, ça dure quelques secondes à  peine, mais ça contribue à  rendre l'album ultra immersif.
Un bon conseil aux indécrottables métalleux orthodoxes : pétez vos Å“illères à  coup de masse, et faites gueuler Féral dans vos baffles. Je vous jure, ça vous fera du bien.