Déjà avec la sortie d'Immortal, son précédent album, Lorna Shore avait complètement cassé la baraque, en tout cas, en ce qui me concerne.
Le groupe synthétise purement et simplement tout ce que j'aime dans le Metal moderne, avec cette vague de Deathcore mystique saveur Black Metal, descendance bâtarde de Carnifex, ou Shadow of Intent. et puisqu'il faut être sincère, je crois que Lorna Shore doit être à mes yeux le meilleur projet sorti des ténèbres dans cette veine.
Tout un florilège d'éléments qui me font frissonner de plaisir font la recette du combo : une production aux petits oignons, qui fait ressortir à la perfection des riffs ultra puissants, des mélodies sombres et épiques, grandioses, parfois en tremolo picking ; juste ce qu'il faut de technique pour enfanter de solos à couper le souffle, des paroles marquantes à hurler dans une fosse bondée, des blasts beats conquérants, des samples immenses qui initient une espèce de mouvement ascendant qui vous prend aux entrailles, des breakdowns cataclysmiques, et des hurlements de circonstances, terribles et sauvages.
Chaque morceau vous rentre dans la tête en détruisant tout sur son passage grâce à un vrai talent de composition pour des airs simples et pourtant indiscutables.
Suite à des scandales, on avait appris que Lorna Shore se séparait de CJ McCreery, et c'est donc sur cet EP le baptême du feu pour Will Ramos... et que dire ? C'est sans discussion le meilleur vocaliste que le groupe ait jamais eu. Le nouveau monarque campe le trône du frontman avec une maestria désarmante. Les cris sont d'une violence incroyable, parfaits dans l'ensemble, chargé de malice notamment dans les aigus. Le registre de Ramos est très varié dans sa patte résolument moderne, et l'alchimie est parfaite.
Et je vois venir : je m'enflamme pour un trois titres. MAIS OUI ! Je m'enflamme pour un trois titres parce que nom de dieu que ça sonne bien, que c'est intense, que c'est puissant. La musique de Lorna Shore ainsi renouvelée est une immensité monolithique de rage et de terreur que j'ai envie de passer en boucle sans relâche depuis qu'elle me fut offerte à la découverte. Ce ...And I Return to Nothingness, ce n'est pas rien justement, c'est un chef d'oeuvre, un monument qui mérite tous les honneurs et l'admiration. C'est un autel érigé à la gloire du mal, un fils spirituel de Vital Remains, boosté aux basses fréquences et gonflé aux hormones.