Vægtløs - Aftrik

Atmosphérique

Danemark

Europe

Posthardcore

Verveneyel

-

18 mars 2024

" Mélancolie Fiévreuse "

J’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, mais un de mes labels Français préférés, c’est Coups de Couteau Records. Porté par les bras d’un seul homme, c’est un catalogue lourd que celui-ci, avec du flaire pour trouver des projets originaux et riches musicalement. Ce sentiment de logique perfection, je le ressens particulièrement dans les signature Post-Hardcore du label. Je ne puis que vous conseiller d’ailleurs de foncer rattraper les albums respectifs de Tromblon et La Faiblesse s’ils ne sont pas déjà dans vos albums de chevets. Mais aujourd’hui, ce n’est pas de cela qu’on parle.

 

Installez-vous confortablement, car aujourd’hui on se penche sur une substance toute en longueur, fiévreusement née en 2024 : l’album Aftrik des Danois de Vægtløs. C’est en effet un album qui s’étale, prend tout l’espace, car il ne compte "que" trois titres dont le plus court fait la peccadille de huit minutes et cinquante six secondes. Ces morceaux sont de véritables moments de vie, durant lesquels, mes amis, il se passe tant de chose.

 

Par le seul concours d’une oreille attentive, on perçoit bien comme la musique est triste, chargée d’une superbe mélancolie parfois aérienne, parfois étouffante. Le chant de Vægtløs est déchirant, expulsé comme la douleur d’un tisonnier chaud sur le bras. Il s’élève, glaçant, par-dessus des lignes instrumentales qui pourrait enterrer la hache de guerre entre les fans de Black Metal et ceux de Bring Me The Horizon. Des tremolos, des blast beats, des arpèges humides de reverb, quelques nappes de guitares claires pour reprendre sa respiration ; c’est tout ce qui jalonnera votre voyage. 

 

On a parfois l’impression d’entendre du Amesœurs ou du Ghost Bath, mélangé à du Defeater pour modeler un cataplasme. On peut aussi noter des petites touches de Katatonia du meilleur goût dans certains passages plus lents.

 

À mon grand tort, je ne parle pas Danois, mais le peu que j’ai jusqu’ici traduit (les titres), révèle un romantisme qui suffit à rendre l’expérience encore plus délicieuse : "Rien ne peut empêcher les petites gorges de frémir lors d'une nuit de printemps", "Ce n'est que lorsque nous avons porté ton cercueil que j'ai réalisé tout le poids que tu as dû subir avant de devenir si léger.", "Ici, dans nos cœurs, nous portons un nouveau monde", "Prenez votre cœur brisé et faites-en de l'art.", n’est-ce pas éloquent ? 

 

Qu’on se le dise, depuis que ce vinyle est tombé entre mes mains débuts février, il ne passe pas une semaine sans qu’il tourne sur ma platine, pour un moment d’extase, un moment de paix, sombre et humain. La place dans le top de fin d’année est toute faite. Allez-y les yeux fermés (c’est mieux pour écouter!)