Les amis, là on tient une galette qui a toute ses chances de finir dans mon top national en fin d'année. 2021 aura été l'année de sortie de terre d'une jeune pousse nantaise, qui après avoir aiguisé notre appétit avec deux singles de hautes volée sort son premier album.
2021, c'est l'année d'Hyperion du groupe Sol Draconi Septem, et ça les amis, c'est ce qu'on appelle du grand cru.
Il est temps d'enfiler votre combinaison et de dire au revoir à vos familles : direction l'espace !
La musique de Sol Draconi Septem, c'est un petit bijou nébuleux, avec des riffs noyés dans la reverb pour mieux construire des mélodies amples, grandioses. C'est la quintessence savoureuse ces mesures de tremolo picking que j'aime tant.
À l'image du grain de son artwork, le groupe semble avoir trouvé la recette qui nous donne des impressions de science-fiction old school façon Metal Hurlant. Ce sentiment est notamment renforcé par les samples et les lignes de claviers qui ajoute au Post Black de rigueur ce petit côté "vaisseau spatial" au mélange. De-ci de-là on entend des discours solennels qui vous remémoreront vos plus beaux souvenirs de Gandahar, avant de laisser place à la tourmente lointaine du chant hurlé, souvent dans les aigus (d'ailleurs de ce côté là , on apprend très vite que des invités de choix ont posé leur voix sur l'album. Je ne vous dis rien, allez voir!). C'est loin d'être linéaire ceci dit : on sent une patte, une inspiration et un style net ; mais les atmosphères savent se faire changeantes, les morceaux respirent, les tonalités s'inter-changent ; toujours avec doigté.
Et là où le groupe vient nous mettre la cerise quantique sur le gâteau interplanétaire, c'est en ajoutant des lignes d'un saxophone. Et je sais que les experts de service ne manqueront pas de dire que le saxophone se démocratise de plus en plus de projets en projets, avec notamment Shining, Trepalium et autres Carpathian Forest (écoutez "Cold Comfort"), mais non, le saxophone n'est pas (encore) un instrument habituel de la panoplie Metal. C'est un vrai élément phare de la signature du groupe, qui réaffirme à la fois le côté épique et le côté nostalgique des compositions.
Hyperion, c'est une écoute qui nous prend aux tripes, tout en étant un vrai moment suspendu, ressourçant. Lancer l'album, c'est s'autoriser un moment pour soit, c'est saisir une main tendue vers des instants méditatifs, tout en puissance, tout en finesse. C'est à mettre dans les oreilles des fans de Shylmagoghnar et d'Alcest, sans oublier les amateurs de Dungeon Synth et de Mono.
C'est rien de moins que la grande classe, qui cavale à travers les cieux à grand coup de blast beats. Je tire ma révérence devant le travail bien fait ! Bonne écoute, et surtout, n'oubliez pas de soutenir votre scène locale !