YOJIMBO - Cycles

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Actuellement le stoner doom est l’un des courants ayant vraiment le vent en poupe et au sein duquel la scène hexagonale se défend plutôt bien. NRV PROMOTION a souvent le nez creux pour dénicher des pépites : je pense notamment aux GRANDMA’S ASHES, ODA, WITCHORIOUS et désormais à YOJIMBO qui nous livre leur premier album en ce second trimestre 2025. Le quatuor strasbourgeois, fondé en 2019, avait déjà sorti un EP éponyme en 2022 (composé de 5 titres) qui augurait déjà de belles choses (« THE FEAR STILL GROWS » tout particulièrement en ce qui me concerne). Qu’en est-il de ce « CYCLES » composé de 7 titres pour environ 41 minutes au compteur ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble.

L’écoute commence sur un « WHAT COMES AFTER » bien groovy qui ne s’enferme pas dans ce style stoner doom.  On y décèle des touches de rock-alternatif, voire même de néo.  En effet, certaines intonations dans la voix de Sophie me rappellent Cristina Scabbia des italiens de LACUNA COIL (albums « Comalies » et « Karmacode »). Le rendu de cette composition est donc assez fat, mais avec une coloration assez chaude. Quelle superbe entrée en matière pour capter et captiver l’auditrice/auditeur ! On continue dans cette voie avec « GRAVITY » qui accélère un peu le tempo, le tout dans un style plus direct mais toujours mélodique (le petit break unplugged s’intègre très bien dans l’ensemble). Place à « ROSEBUD » qui fait évidemment référence au CITIZEN KANE d’Orson Wells. Les paroles retranscrivent parfaitement la personnalité et l’histoire de Charles Foster Kane, tandis que la lourdeur des riffs de Florent et Sophie (oui elle est également guitariste) accentue l’exubérance de ce personnage qui en voulait toujours plus (plus de puissance, plus de richesse pour peser plus dans la société). La mélancolie qui se dégage également du morceau souligne que Kane a pris conscience qu’il faisait fausse route dans sa quête continuelle de pouvoir et qu’il est passé à côté de l’essentiel («  Please tell me where’s the way to wash my sins away. I feel the sorrow, I feel the pain »).

On enchaine avec « UNCHAINED » qui lorgne vers du doom psyché dont l’intensité monte crescendo. Les instruments ont ici la part belle ; le chant étant bien moins présent (uniquement au début). Surgit maintenant « GOD’S SPIT » qui reste dans ce trip oldschool bien brumeux et massif (c’est l’extrait le plus court de l’album avec une durée de 3 minutes et 27 secondes) et « DOOMSDAY CLOCK » avec son ambiance lourde et fataliste comme le martèle son final « The story is repeating again, We’ve already lost the game, Go back to dust » où les « Go back to dust » sont répétés à plusieurs reprises. L’écoute se termine avec l’instrumental « CYCLES » sur lequel la section rythmique (Stephan – batterie et Dominique – basse) s’en donne à coeur joie.

Les quatre membres de YOJIMBO confirment les espoirs que l’on avait perçu et placé en eux à la sortie de leur premier EP. J’espère les voir prochainement sur scène, et pourquoi pas sur Amiens (il y a un vrai public pour votre univers musical). La ville de Jules Verne vous attend ^^.

Bonne écoute.

                                                                           (Crédit photo : Paola Guigou)