Un spectacle dans un Fauteuil : Death Structures, In Hell, Virgil, le 01/10 à  la Brat Cave, Lille

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Verveneyel

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1 août 2023

" Le confinement, à  plus d'un titre, a chamboulé les habitudes de tout le monde, et nous a souvent exposé à  la frustration. Pour tout vous dire, avant que ne frappe le coronavirus, je sillonnais les Hauts-de-France à  peu près tous les week-ends pour aller voir des concerts. Et puis tout s'est arrêté, et pour longtemps, tant et si bien que je n'ai pas revu de musicien jouer en live avant ce deux octobre béni, où je retournais sur un lieu des plus exquis pour les gens de goût : la Brat Cave de Lille. "
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Le confinement, à  plus d'un titre, a chamboulé les habitudes de tout le monde, et nous a souvent exposé à  la frustration. Pour tout vous dire, avant que ne frappe le coronavirus, je sillonnais les Hauts-de-France à  peu près tous les week-ends pour aller voir des concerts. Et puis tout s'est arrêté, et pour longtemps, tant et si bien que je n'ai pas revu de musicien jouer en live avant ce deux octobre béni, où je retournais sur un lieu des plus exquis pour les gens de goût : la Brat Cave de Lille.
Rien que cette date là , elle était précieuse, et elle ne s'est pas faite sans péril : d'abord, coup du sort, l'affiche perd sa tête, car c'est Akiavel qu'on devait voir en toute fin de set. Et puis non... Mais, indémontable, les organisateurs nous gratifie d'invités de marque pour remplir l'affiche ainsi décapitée : c'est Virgil qui clôturera la soirée. à” joie ! à” délice !
Mais plus le temps passe et plus la date semble en danger, les arrêtés préfectoraux se succèdent, on demande aux lieux publics de fermer à  minuit et demi, puis, de ne plus servir à  boire après 22h, puis que le port du masque est obligatoire à  50m autour des lieux (bye bye les fumeurs), et pas à  pas on imaginait de plus en plus la date mourir.
Il n'en fut rien. Et voilà  qu'avec mon ami Evil Ted, le plus diabolique des nounours, on s'est retrouvés, après avoir pesté contre le manque de place dans Lille, assis au premier rang pour une soirée mémorable, avec au programme trois combos de taille : Death Structures, In Hell et Virgil donc.
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Et que ce fut bon, même assis sur une chaise. Forcément, pas de pogo au programme, mais dieu que ça faisait du bien !
Death Structure a commencé sur les chapeaux de roues avec son Death Metal moderne ultra groovy et efficace, teintés de Punk Hardcore grâce au timbre du chanter. Niveau son, c'est un peu plus dénudé que sur l'EP, normal me direz-vous, moins de possibilités pour doubler les pistes, il n'y a qu'un gratteux aux commandes du riffing, mais au final, c'est une bonne chose, car on découvre le groupe sous un jour différent, qui les fait ressembler parfois à  un Sepultura époque Derrick Green (que moi j'aime beaucoup). Ce qui porte vraiment la puissance du groupe en live, c'est une exécution rythmique implacable, très solide. Entrée en matière très satisfaisante donc, et à  noter que Death Structure donnait des EP gratuitement à  ceux qui le souhaitaient, et quand on sait le coût d'un investissement pour ce genre de chose, c'est bien généreux de leur part.
On poursuit donc une soirée bien entamée avec In Hell, qui a été un peu malmené par les balances au début de sa performance (il me semble que certains membres ne s'entendaient pas les uns les autres), ce qui de fait n'est clairement pas leur faute, mais il suffisait de prendre un peu son mal en patience pour voir tout rentrer dans l'ordre. Cette fois-ci, on quitte les grooves incisifs, pour plutôt se rendre du côté des mélodies maléfiques et traînantes. In Hell, c'est du Death Metal mystique, qui vous invite à  la grand messe, et qui a, en plus, tant en album qu'en live le charme Punk des groupes de Death de vieilles pierres : c'est sale, ça bave un peu, c'est parfois un peu fouillis (notamment au niveau de certains solos), mais c'est ça qui est bon ! Mention spéciale à  "Kabbalah" qui est une vraie petite pépite de psalmodie cryptique, ultra efficace et fédératrice, de quoi réveiller tout le monde au cimetière pour semer le chaos sur le monde (en temps d'épidémie, c'est cool, non ?). Un des points forts du groupe notamment au niveau de l'impact, c'est que l'un des gratteux et le bassiste assurent des chÅ“urs gutturaux, ce qui rajoute à  la fois de la puissance et une bonne dynamique aux morceaux. C'est vivant, c'est soutenu, et même si le chanteur est une bonne figure de proue avec un certain charisme, il est bien porté par l'inertie de ses comparses. C'est bête vous allez me dire, mais c'est parfois ce qui peut manquer à  un chanteur pour faire exploser les compos en live. Un peu de renfort, c'est toujours bon pour gagner la guerre.
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Et pour clore alors ? Parce qu'on doit le dire, ce revirement de tête d'affiche, c'est ce qui aura fait bouder quelques individus sur les réseaux. On pouvait lire tout explicit "Pas Akiavel ? Je ne viens pas." Pour tout vous dire, quand j'ai vu le changement de tête, j'ai personnellement sauté sur mon canapé, parce que pour moi Virgil, c'est de la bombe, et Divina Infernum est un énorme coup de cÅ“ur. Ils étaient d'autant plus taillés pour être en tête qu'après deux concerts très "natures", quelque part assez Punks, c'est rafraichissant aussi de varier les plaisir et d'avoir un peu de mise en scène : Virgil en concert, ça vous raconte des histoires. Entre les samples atmosphériques, le groupe entièrement encapuchonné, un peu de fumée par-ci, un peu de maquillage par là , on est au cinoche. Ajoutez à  ça la précision clinique des musiciens, la tessiture très large du chanteur, et des compos aux petits oignons avec ce que le Blackened Deathcore de ces dernières années a de meilleur à  offrir, et vous avez tout ce qu'il faut pour passer un très bon moment. On a même été gâté par le nouveau morceau en exclu, "Zaqqum", qui promet une suite bien heureuse à  Divina Infernum.
Et même si on ne peut pas se lever pour coller des mandales à  son voisin, ça fait du bien de ressentir les vibrations de la musique live qui vous secouent l'estomac. Cette remarque fonctionne avec les trois groupes. Quel ineffable plaisir d'entendre vrombir les amplis, de voir couler la sueur, de sentir la salle vibrer avec le groupe, et les têtes se secouer. C'est une tuerie, et ça m'avait manqué. Aussi, je n'ai pas envie de reperdre ça. Je n'ai pas envie de devoir redire adieu à  ces moments là .
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Alors j'en appelle au public. Les mecs qui mettent des heures à  finir une bière, pour ne pas remettre de masque, et qui même à  la fin de leur breuvage ne le remettent pas : clairement, vous participez à  maintenir la situation telle qu'elle est. Comprenez-moi, je ne veux pas rentrer dans le débat du "masque : efficace ou pas ?", c'est en réalité beaucoup plus simple que ça : pour les concerts, ce sont les préfets qui décident. Ces préfets sont des agents du gouvernement, lequel de manière explicite et factuelle incite à  porter le masque dans les lieux publics, et respecter les distances. Que vous soyez d'accord ou pas n'a aucune importance, c'est un état de fait. Les salles comme la Brat Cave peuvent organiser des événements comme ce concert parce que les préfectures leur font confiance pour appliquer les consignes et faire profil bas, sans quoi les performances seraient interdites, comme c'est le cas dans d'autres régions. Donc soyez charitable avec vos artistes et vos orgas : faites-vous violence, et gardez votre masque. Si les gens ne font pas profil bas, les gens légiféreront, tout le monde sera perdant, et ce n'est pas en râlant sur les réseaux que ça s'arrangera. Donc encore une fois, que vous croyiez au masque ou pas, que vous soyez inquiets au sujet de l'épidémie ou pas, sortez couverts. C'est le bien de votre scène qui en dépend.
À bon entendeur, salut ! Merci mille fois à  la Brat Cave, à  Death Structure, In Hell, et à  Virgil, pour trois heures de bonheur!
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