Errer dans la Neige : Nostalghia - Au Milieu de l'Hiver

Amérique

Atmosphérique

Blackmetal

Epic

Metal

Mexique

Musique

Postmetal

Verveneyel

-

1 août 2023

" Depuis sa première apparition en 2020, le one-man-band Nostalghia n'a pas chômé : avec un rythme stakhanoviste de deux albums par an, voilà  déjà  un cinquième album sorti pour son catalogue, le deuxième en 2022. "
Depuis sa première apparition en 2020, le one-man-band Nostalghia n'a pas chômé : avec un rythme stakhanoviste de deux albums par an, voilà  déjà  un cinquième album sorti pour son catalogue, le deuxième en 2022.
Description de l'image
C'est pour ma part avec ce dernier né que je découvre la musique du projet Mexicain, et je suis resté pantois devant tant de beauté. Tout d'abord séduit par son visuel sobrement touchant, et par son étiquette Black Metal atmosphérique et dépressif, je ne m'attendais pas à  une aussi belle démonstration de mélancolie.
Musicalement, l'album est riche, avec des arrangements orchestraux qui vont venir étoffer l'éther général, et il se dégage en réalité comme une influence Jazz dans les morceaux. C'est assez voyant dans "Elegy" et son solo de saxophone endiablé ; c'est déjà  plus subtil dans l'intro de "Le Temps Détruit Tout" avec ce délicat touché de batterie.
On a aussi quelques clins d'Å“il orchestraux qui rappellent la Darkwave, avec par exemple le piano de "Liminal" dont les circonvolutions n'auraient pas déplu à  des Clan of Xymox. J'ai failli bondir d'enthousiasme en entendant la fin du morceau, de part le son délicieux du morne clavier.
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La partie purement Metal de l'ensemble est d'excellente facture, bien produite, avec un petit quelque chose de Heavy qui s'insinue entre les filets de tremolo : il y a pas mal d'ostinati, de solos, de passages somme toute très fédérateurs.
Alex Becerra, cerveau du projet, arrive parfaitement à  équilibrer tristesse méditative et violence épique, allant parfois chercher dans le va-t-en guerre de Moonsorrow, et retournant sans difficulté aux contemplations. J'ai aussi un petit faible pour sa voix aiguà« déchirante noyée de reverb qui vient hanter le mix. C'est vraiment ce qui fait basculer un ensemble déjà  puissant et romantique dans le viscéral, le tragique.
Tous les morceaux durent au-delà  de dix minutes mais semblent passer en un claquement de doigt tant ils sont réussis. Mieux encore, on pourrait se plaire à  croire en une sorte de crescendo jusqu'au final dantesque qu'est "Scent of Sleep and Tears".
Cet album est un joyau. Un diamant fait de larme et de sang.