BIG MOUTH & HUMAN RESOURCES (Nick Kroll, Andrew Goldberg, Mark Levin et Jennifer Flackett)

Amérique

Animé

Série

Evil Ted

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1 août 2023

" Présentation de la série animée BIG MOUTH et de son spin-off HUMAN RESOURCES. "
Aujourd'hui je vais vous parler de 2 animés disponibles sur la plateforme Netflix qui valent vraiment le coup d'oeil, et pas seulement pour leur côté trash et sans tabou. Il s'agit de BIG MOUTH et de son spin-off HUMAN RESOURCES : à  ce jour il y a 5 saisons pour BIG MOUTH, et 1 saison pour HUMAN RESOURCES.
Trailer de la série BIG MOUTH :
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De quoi ça parle : on suit une bande de jeunes collégiens américains confrontée à  tous les problèmes qu'un ado peut connaitre et traverser durant cette période (très) compliquée. Ce qui fait tout le charme de ces 2 séries c'est que leurs émotions/sentiments sont incarnés/matérialisés par des personnages aux allures de monstres/animaux (un peu comme Jiminy Cricket dans Pinocchio, mais en bien plus dingues ^^). Ces êtres vont se manifester à  côté d'un ado (son « client ») pour interagir avec lui et refléter son état émotionnel à  un moment donné. Chacun a sa signification/son propre rôle : il y a les hormon monsters (chacune(e) a son hormon monster qui lui est dédié(e)… en principe ^^) qui interviennent quand « ça peut chauffer si vous voyez ce que je veux dire ^^ » ; le sorcier de la honte (commun à  tous) qui se nourrit du sentiment de honte ressenti autant individuellement que collectivement ; des papillons de l'amour qui peuvent se changer en serpents de la haine quand ces sentiments amoureux changent brutalement ; les moustiques de l'angoisse qui peuvent agir en rafale et bien pourrir la vie ; la chatte de la dépression (d'une douceur étouffante) qui rappelle un peu le chat d'Alice au pays des merveilles …
Ces monstres vivent dans la dimension des Ressources Humaines, et sont chargés de gérer les gens (« we manage people »). Sont-ils des êtres à  part entière qui influencent et dictent la conduite/les comportements que les adolescents vont adopter ou pas ; ou sont-ils plutôt des manifestations créées par l'esprit de ces jeunes et qui reflètent leurs conflits/questionnements internes face à  une situation lambda ? Des éléments de réponse sont donnés dans la cinquième saison, je vous laisse les découvrir (notamment lors de la rencontre d'un personnage central avec « le responsable » de ces RH qui nous confirme la portée symbolique et la dimension psychologique/sociologique de ces 2 séries). Je parlerai même de pédagogie car les auteurs nous partagent des expériences de vie pour en tirer, le cas échéant, certaines leçons de vie (la fin de la saison 5, et la fameuse rencontre précédemment citée, nous éclaire sur cela d'ailleurs). Ce que je peux vous dire c'est que ces monstres ont eux aussi une « vie » en plus de leurs interactions avec les êtres humains. Celle-ci se développe et prend de l'ampleur au fil des épisodes, et plus particulièrement dans le spin-off (vous verrez ils ont des relations entre eux, dans tous les sens du terme ^^).
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Trailer de la série HUMAN RESOURCES :
Les personnages humains sont eux aussi attachants, chacun dans leur style. Et si au premier abord on pourrait les trouver (très) caricaturaux, ils prennent de plus en plus de profondeur. Dès lors on peut/on va vite s'identifier à  plusieurs d'entre eux. Nick est celui que l'on adore détester et déteste adorer ; Andrew est un garçon dont la principale activité est de se soumettre très régulièrement à  des séances de plaisir solitaire ; Jessi est une adolescente mal dans sa peau en conflit avec elle-même et les autres ; Missy est une jeune fille afro-américaine geek assez douce/effacée qui va s'émanciper peu à  peu ; le Coach Steve est le loser magnifique (un running gag à  lui tout seul) ; les parents des ados sont eux aussi à  la ramasse (absents, possessifs, pervers, perdus, victimes d'addictions …). Tout le monde en prend pour son grade. Bref la liste est longue et chacun est unique en son genre. Je prends le parti de ne pas évoquer les personnages de Jay et Lola qui sont incroyables (trop de choses à  dire).
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Ah oui, j'oubliais, en plus de son/ses hormon monsters (vous verrez pourquoi « ses »), Nick est conseillé par le fantôme de Duke Ellington qui vit dans son grenier. D'autres fantômes feront leur apparition aux cours des saisons : Freddie Mercury, Prince, Whitney Houston, David Bowie. Vous commencez à  voir le truc bien barré n'est-ce pas hein ^^.
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Comme vous vous en doutez il est souvent question de sexe, pardon, de sexualité (la nuance est importante pour ne pas dire fondamentale car tout n'est pas que premier degré). Ce n'est pas pour rien que cette question est souvent désignée, à  tort ou à  raison, comme préoccupation numéro 1 chez les ados. Mais là  où les créateurs ont fait fort, c'est que les thèmes sont abordés avec intelligence et justesse (le côté trash est en fait une sorte d'enrobage pour vendre un concept bien plus intéressant). En effet, il sera question d'amour, d'attirance, de désir, de sexualité (homosexualité, bisexualité), de sexe, de genre, de transidentité, de découverte de son corps, des différences (qu'elles soient physiques, ethniques, religieuses...), de la dépendance au smartphone, du rapport des enfants aux parents et des parents aux enfants, de résilience, d'acceptation, de harcèlement, de gestion de l'échec, de la dépression, de la famille, de l'avenir, de la drogue, de l'abandon, de la maitrise de ses émotions … De nos jours on regrette souvent que le dialogue soit rompu entre les ados et leurs parents. Cela peut vous paraitre naïf, mais j'estime que cette série peut remettre parent(s) et enfant(s) autour d'une même table pour discuter de ses sujets sensibles (les souffrances ne sont pas toujours visibles, surtout en l'absence échange entre eux). Pour peu que chacun soit ouvert à  la discussion évidemment, je vous l'accorde, et que l'on accepte de visionner des animés avec des propos parfois bien trash (ce qui pourrait rebuter certains parents).
Et enfin, cerise sur le gâteau, il y a quelques clins d'oeil à  notre univers metal : Maurice, l'hormon monster d'Andrew, chantera un morceau qu'il dit avoir co-écrit avec Vince Neil de Mà¶tley Crà¼e (avec un look qui m'a évoqué David Lee Roth) ; le générique d'intro est le titre « CHANGES » de Black Sabbath repris par Charles Bradley.
Clip de « CHANGES » repris par Charles Bradley :
Clip de « CHANGES » version orginale de Black Sabbath :
Vous l'avez compris, comme LES SIMPSONS et SOUTH PARK l'ont fait et continuent à  le faire, BIG MOUTH et son spin-off HUMAN RESOURCES délivrent des messages bien plus censés que de simples situations concasses. « Le réel ne peut s'exprimer que par l'absurde », Paul Valéry.
Bonne séance.
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