Retour sur un coup de coeur : Benediction - Transcend the Rubicon

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Metal

Musique

Verveneyel

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1 août 2023

" La chronique du jour chers amis, elle est là  pour s'exalter du passé, pour laisser place nette à  la nostalgie, et faire revenir des madeleines de Proust, pour moi, pour vous, pour nous. Et dans la pléthore de styles dans lesquels on pourrait piocher des albums excellents, délicieux, légendaires, indétrônables, j'ai choisi d'aller donner des coups de pelles du côté du Death Metal Britannique, avec un groupe pour le coup assez tardive dans l'histoire du Death Metal. En effet, par rapport à  des Napalm Death, Carcass, et Bolt Thrower, tout en prenant en compte la sortie de Scream Bloody Gore de Death, on peut dire que Benediction arrive sur le devant de la scène quelques années après les premiers coups d'éclat; de peu, mais tout de même! "
La chronique du jour chers amis, elle est là  pour s'exalter du passé, pour laisser place nette à  la nostalgie, et faire revenir des madeleines de Proust, pour moi, pour vous, pour nous. Et dans la pléthore de styles dans lesquels on pourrait piocher des albums excellents, délicieux, légendaires, indétrônables, j'ai choisi d'aller donner des coups de pelles du côté du Death Metal Britannique, avec un groupe pour le coup assez tardive dans l'histoire du Death Metal. En effet, par rapport à  des Napalm Death, Carcass, et Bolt Thrower, tout en prenant en compte la sortie de Scream Bloody Gore de Death, on peut dire que Benediction arrive sur le devant de la scène quelques années après les premiers coups d'éclat; de peu, mais tout de même!
D'autant qu'il est important de préciser Britannique lorsque l'on veut définir le Death Metal de la bande de Birmingham, car l'écoute ne laisse pas de place au doute: si les premiers groupes de Death Metal Américains étaient plutôt majoritairement influencés par le Thrash Metal et le Speed Metal, avec la perpétuation des solos virtuoses et de la vitesse, ainsi que du chant qui n'a pas peur des aigus criards; les Britanniques, eux, s'inscrivent beaucoup plus dans l'héritage d'une de leurs grandes traditions: le Punk. Aucun mystère d'ailleurs si Napalm Death et Carcass, et contemporains et compatriotes de Benediction, sont vus comme les créateurs du Grindcore: le Death Metal proposé par ces formations est plus lourd, plus groovy, beaucoup plus tourné vers le son caverneux.
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Ce son là , je l'adore, et à  une époque où un tout jeune moi cherchait à  découvrir des groupes à  chant guttural (après avoir conclu, suite à  une écoute de Gojira et Slipknot que ce type de chant méritait que je me renseigne dessus), je tombais au hasard d'une zone commentaire Deezer sur Benediction, et j'ai tout de suite été charmé. À ce jour, avec Obituary, c'est sans aucun doute mon groupe de Death Metal traditionnel préféré, et la figure de proue de cet amour morbide, c'est leur troisième album en date, Transcend the Rubicon, sorti en 1993 (à  une époque où je n'étais pas encore envisagé par mes parents et où Microsoft commercialisait les premiers Windows NT!)
Quoi de mieux pour un album mythique que d'avoir un illustrateur mythique ? En effet, Transcend the Rubicon, avant même les premières notes, séduit de par son esthétique soignée, avec un cover art réalisé par l'immense Dan Seagrave, et c'est, avec The Dreams You Dread, la pochette qui représente le mieux pour moi ce que la musique du groupe évoque. On y voit les édifices froids et monstrueux d'une civilisation étrange.
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En passant à  table, on est tout de suite mis dans le bain avec l'intro déjà  ultra percutante d'Unfound Mortality, et on note déjà  un premier point fort majeur de l'album et du groupe: le riffing de Benediction est taillé au bistouri, tantôt rapide et incisif, tantôt lourd et gras. Moins Rock N'Roll que les Obituary cités plus haut, Benediction enclenche la descente aux enfers avec des gammes nourries aux demi-tons, pour plus de terreur. Pour résumer, les rythmiques sont assassines, les mélodies sont malsaines et diaboliques. Et on n'en est qu'à  la guitare de Peter Rew et Darren Brokes! Parce que du reste, la batterie et la basse tienne la baraque avec beaucoup d'adresse. Les breaks de Ian Treacy sont inspirés et bien placés, ses choix stylistiques, quoique souvent assez conventionnels, sont bien exécutés et choisi, aussi bien qu'un Phil Rudd colle parfaitement à  AC/DC. De la même façon la basse de Frank Healy n'est pas forcément toujours marquante, mais une composition riche a permit à  ses lignes de prendre des envols Punks savoureux, comme dans "Bow to None".
Reste bien sur le roi de l'enfer en personne, puisque Transcend the Rubicon, c'est aussi l'album qui marque la maturation dans le groupe du meilleur qu'ils aient jamais eu (désolé pour Barney Greenway et Dave Hunt): Dave Ingram. Le sieur grogne, éructe, et l'auditoire reste pantois.
Tout n'est que puissance, la production est d'ailleurs probablement l'une des meilleures de leur discographie entière.
Du début à  la fin Transcend the Rubicon ne baisse pas en tension et en intensité, si bien que quand "Blood from Stone", le morceau final, arrive, la conclusion nous glisse littéralement entre les doigts comme une poignée de cendre, et il ne nous reste plus qu'à  digérer la correction. Et quand j'entends que le prochain album de Benediction s'appellera Return to Rubicon, mes amis je tressaille, car avec le retour tant attendu d'Ingram on pourrait bien voir un retour aux sources, ciblé vers cet album magique.
Je vous laisse en reprendre une dose, bonne écoute!