" "Vas-y Doudou c'est bon" : review de la comédie horrifique made in England BENNY LOVES YOU. "
Comme beaucoup de personnes de ma génération, NANARLAND a été une source précieuse dans mes recherches de « mauvais films sympathiques » qu'ils soient d'action, d'horreur, de fantastique, d'aventure, de comédie etc… Je me souviens encore de soirées devant des perles avec Michael Dudikoff, Don « The Dragon » Wilson, Fred Williamson, Brigitte Nielsen et consorts (la belle époque des vidéoclubs). Mais également de nombreux débats animés : Qu'est-ce qu'un nanar en fin de compte ? Comment acquérir ce statut ? Un nanar peut-il être pensé et réalisé dès son origine comme un nanar ? Un nanar doit-il se prendre au sérieux ? Quelle frontière entre le nanar et le raté ? Etc…
Aujourd'hui les réponses ont été apportées à la grande majorité de ces questions (on parle d'ailleurs d'industrie du nanar), mais à l'époque l'intérêt face à ses films était quand même relativement confidentiel (fallait voir la tête que certains pouvaient tirer quand on leur disait les films que l'on regardait lol).
Voici donc une pépite anglaise comico-horrifique « BENNY LOVES YOU » (Benny t'aime très fort) qui, malgré un aspect volontairement cheap, n'est pas le nanar que l'on pourrait croire au premier regard tant il s'avère fun et savoureux au fil des minutes. Cette fois je ne vous spoilerai rien car il est important de découvrir les surprises du film au fur et à mesure.
Pour faire simple, prenez un peu de Chucky, de Small Soldiers, de Dolls, de Toy Story, de Gremlins ; secouez-le tout vigoureusement et vous avez une idée assez précise de ce que propose ce long métrage. « Vas-y Doudou c'est bon » en quelques sorte ^^.
Le synopsis est le suivant : après la mort accidentelle de ses parents le jour de son anniversaire, Jack (Karl Holt), un « adulescent » geek de 35 ans qui coche pas mal de clichés, doit commencer une nouvelle vie en vendant notamment la maison de famille. Il décide de se séparer de nombreuses affaires, y compris de sa peluche-doudou qui l'accompagne depuis sa plus tendre enfance : Benny. Monumentale erreur : Benny empreint de jaloux, de rage, va alors prendre vie et zigouiller toutes les personnes qui présentent un intérêt pour Jack afin de reprendre la place qui a toujours été la sienne à ses côtés.
A titre de comparaison avec des productions récentes, BENNY LOVES YOU est plus réussi que WILLY'S WONDERLAND (un Nicolas Cage un peu trop inexpressif…quelle hérésie…face à des animatroniques tueurs dans un récit un peu trop prévisible) et SLAXX (un jeans tueur qui partait pourtant avec de bonnes intentions mais qui se prend malheureusement trop au sérieux). Pourquoi ? Tout simplement parce que Karl Holt (derrière et devant la caméra) pousse le concept à fond en prenant le parti de jouer avec tout le ridicule de la situation (le doudou bouge comme une peluche, sa voix est niaise-très enfantine, la fin « gun-fight » avec les 2 policiers est magique ^^). Car voir un jouet jaloux d'avoir été abandonné prendre vie et charcuter tout le monde reste fondamentalement comique.
Le réalisateur n'oublie pas les clins d'oeil à la pop-culture geek (les séances d'essayage de la future collection « Benny » est fun de chez fun, en particulier lorsqu'il se grime en ersatz de Leatherface…mais je ne vous en dis pas plus).
Comme dit plus haut c'est clichesque, cheap, mais on sent bien que tout a été pensé, voulu, pour arriver à ce résultat. Alors tout n'est pas parfait, après l'ouverture il y a un gros 1/4 d'heure assez longuet. Mais une fois passé, on ne s'ennuie pas une seconde avec notamment des exécutions savoureuses (celle avec l'aspirateur est assez délirante). Une fois les 95 minutes passées beaucoup seront traversés par l'envie suivante : je veux un Benny en peluche lol. En ce qui me concerne je vais guetter la sortie Bluray-DVD, et certainement les goodies qui pourraient éventuellement sortir.