Premier plan, le groupe installe le matos sur scène, le public se réunit devant la salle, le trottoir devient une marée de crête colorées sur des visages heureux de revoir des amis de concert.
Les portes s'ouvrent, et un flot de jeans troués, de docks et rangeos qui claquent à chaque pas s'engouffre dans le PIT.
Aux premières notes, le public se met à bouger, ils cherchent le rythme sur lequel ils se retrouveront tous, l'énergie monte et la danse chaotique devient poétique.
On observe la scène depuis le coin de la salle, les yeux se ferment et quand on les rouvre, on est sur un balcon depuis les yeux d'un enfant on observe la rue qui va devenir le théâtre d'un affrontement entre manifestants et milice urbaine.
On observe les civils cherchant dans le regards de leurs voisins de bitume et de l'autre des lignes de miliciens s'avançant derrière leur bouclier.
Retour dans la salle, les bières volent autour des musiciens, le public pogote, les chemises tournent les docks frappent le sol en rythme, les visages sont fermés mais on ressent que leur rage est contenue, que la musique rend écho à leurs sentiments et des sourires se dessinent sur ces visages oubliés de la société.
De nouveau dans la rue, les miliciens s'apprêtent à encercler les manifestants quand un pavé surgit du centre et vient s'écraser sur un casque, les miliciens resserrent les rangs et le cercle se referme.
Les civils se jettent sur les boucliers, frappent et tapent afin d'ouvrir une brèche et fuir ce piège.
Les rangs des miliciens se fissurent et contre tout attente certains abandonnent les casques et le bouclier pour faire front et bloc contre ceux avec qui ils avançaient pour laisser fuir les civils.
La salle est à présent vide, au sol traîne des t-shirts et des mares de bières, les pieds de micro pendent de la scène vers le pit, le groupe se ballade dans ce chaos silencieux épuisé et fier de la soirée.