THE DESCENT & SUB TERRA

Film

Horreur

jeux de société

Evil Ted

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1 août 2023

" Plongez dans des profondeurs où l'ombre est la seule lumière que vous verrez au bout du tunnel. "
Vous souffrez de claustrophobie et/ou d'achluophobie ? à‡a tombe bien : Evil Ted et Hokuto 2 Kuizine vous propose de plonger dans les entrailles de notre bonne vieille Terre à  travers un film (The Descent) et un jeu de coopératif (Sub Terra).
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Sorti en 2005 « THE DESCENT », second film de Neil Marshall, a fichu la frousse à  de nombreux cinéphiles dans les salles obscures. D'ailleurs l'obscurité est au coeur du jeu qu'Hokuto 2 Kuizine va vous présenter et du film que je vous propose de redécouvrir dans cet article croisé.
Le pitch du film est simple : un groupe des copines partent faire de la spéléologie au fin fond d'une forêt américaine afin de se rapprocher à  nouveau et de soutenir l'une d'entre elles, Sarah Carter, qui a perdu son mari et sa fille lors d'un accident de voiture (bien gore et traumatisant au passage). Au cours de l'exploration de cette grotte, elles sont obligées, suite à  un éboulement, de s'enfoncer au plus profond de la cavité afin de trouver une autre issue de secours. Elles vont alors tomber nez-à -nez avec des créatures cannibales, les « crawlers », qui hantent ses tunnels depuis des décennies. Cette épreuve de survie, combinée à  la peur de mourir, va raviver des tensions entre elles et faire éclater au « grand jour » quelques secrets, quitte à  virer en règlement de compte entre elles. Le « toutes ensemble » du début va progressivement devenir un « chacune pour soi » (on se posera même la question de qui est « vraiment le monstre », n'est-ce pas Juno « June » Kaplan). Comme l'a si bien dit l'acteur Jack Nicholson « les êtres humains vont toujours trouver des moyens intéressants de gâcher leur vie. C'est la nature humaine ».
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Si le film vous donne déjà  l'impression d'étouffer, d'être pris d'une soudaine crise de claustrophobie en le regardant chez vous, je vous laisse imaginer le ressenti au cinéma : on avait vraiment l'impression de descendre progressivement dans les ténèbres avec les actrices et d'être comme pris au piège. Cette course contre la mort (les crawlers mettent du temps à  venir et c'est très bien) va obliger à  Sarah de mettre de côté son deuil pour essayer de sauver sa peau.
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Le film joue sur nos peurs primaires en stimulant nos instincts/notre cerveau reptilien : les couleurs rouges produites par leurs équipements et les prises de vue en caméra subjective (vert-gris) sont saisissantes et accentuent le rendu horrifique (notamment lorsque l'on aperçoit le premier monstre). L'efficacité n'en est que plus renforcée, un peu comme dans Les Dents de La Mer (le « film de peur » ultime en ce qui me concerne) où l'on est terrifié par ce que l'on ne voit pas et que les attaques sont rapides et dévastatrices (ces crawlers prennent leur temps pour attaquer, comme le requin). D'ailleurs si le chef d'oeuvre de Steven Spielberg vous a temporairement coupé l'envie de vous baigner, il ne sera pas surprenant que le meilleur film de Neil Marshall vous éloigne des grottes pendant un petit moment ^^. On peut également penser à  la saga Alien: les bêtes sont furtives, rampent, s'accrochent et montent sur les murs (Xenomorph), et le personnage principal est une femme (Ripley qui devient badass par la force des choses).
Certaines critiques ont d'ailleurs vu un message sur la cause féministe dans ce long métrage : les héroïnes malgré elles sont attaquées/chassées par des créatures à  l'allure assez masculine (des sortes de Gollum aveugles et féroces n'ayant jamais vu la lumière du jour) et vont devoir adopter des comportements de guerrières pour se défendre et une chance de s'en sortir. Vu sous cet angle, on peut effectivement y voir une critique de la société moderne malheureusement toujours marquée par une domination masculine (dans les sphères professionnelles, familiales…). N'oublions pas que le cinéma d'horreur a souvent mis en lumière les dérives sociétales : on pense notamment aux « Zombies » de Romero, au premier « Massacre à  la tronçonneuse », au « Prince des ténèbres » de John Carpenter, ou encore à  « Society » de Brian Yuzna … Description de l'image
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THE DESCENT fait l'objet d'une suite que je trouve personnellement inutile et donc totalement dispensable (« la fin twistée » de ce premier épisode était parfaite), je n'en parlerai pas. Pour finir cette review je vous propose le trailer de ce premier épisode de la saga des crawlers. Je laisse maintenant la main, ou le piolet, à  mon amigo Hokuto 2 Kuizine pour continuer cette descente dans les tréfonds les plus inquiétants.
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Julien, je me pose la question sur le fait de : comment tu réagirais dans un boyau, une étroiture et en ayant des sensations archaïques ? Je te pose également la question à  toi, lecteur avide d'émotions extrêmes dans sa culture la plus éclectique. Les sensations procurées par la spéléologie en période de tension doivent être folles : crispation généralisée du corps, déstructuration du temps et de l'espace, oubli de tous les gestes techniques… La seule chose alors qui puisse te permettre, je pense à  sortir de cette foutue peur primale est la voix. Cette voix joue alors un rôle essentiel comme une invocation du réel, qui te permet de tenir encore à  la vie, de ne pas te laisser t'engouffrer dans cet éclatement de pulsions. Suis-moi amigo, nous allons ensemble sortir de cette impasse, briser cette spirale de névroses par un amarrage corporel et coopératif. Je te propose une adaptation socio-ludique du film The Descent, à  savoir « Sub Terra ».
Sub Terra est un jeu coopératif de pose (pas de selfies stp) et d'exploration de tuiles pour 2 à  6 joueurs, conçu par Tim Pinder (avant il faisait du cirque, ok je soooors) et publié par Nuts Publishing pour la France.
Pitch de l'histoire (et pas un pitch dans ta potch, comprendra les enfants de la pub de 1997).
Toi et tes amis, incarnés des spéléologues qui n'ont pas effectué les contrôles de sécurité nécessaires avant de descendre en rappel dans un gouffre. Pendant la décente, les cordes se sont cassées et vous êtes maintenant tous piégés dans les entrailles de la terre. Tu vas devoir trouver la sortie et ramener tes petis camarades entiers ou parcellement…Car vous n'êtes pas les seuls à  y être enfermés et vous n'êtes pas le bienvenu… Mouhahahahahaha.
Comment que ça joue ?
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Donne à  chaque victime une carte de rôle, un meeple (si tu es novice c'est un personnage) et des jetons de santé correspondants. Place la tuile d'entrée au milieu de la table, puis mélange le reste de celles-ci faces cachées pour créer une pioche de l'enfer. Mélange la sortie avec les cinq tuiles qui clôturent cette expédition, en les replaçant en bas une fois terminé. Enfin, place tous les jetons restants à  portée du plateau.
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Je précise que les legos ne sont pas fournis, là  ils remplacent les personnages de base, car les legos c'est un peu la vie.
Le tour d'un équipier se compose de deux actions, mais tu peux effectuer une action supplémentaire, encore faut-il avoir assez de corones dans le futal en risquant un test de compétence à  la fin de ton tour (Si tu fais un 4 ou plus tu es pas mal, si c'est moins tu perds une vie). Mais quels sont donc ses actions de base en plus de tes actions de personnages ?
- Révéler : Tire la tuile du haut de la pile et pose là  adjacente à  une tuile (il faut que ça reste cohérent).
- Déplacer : Ton explorateur se déplace d'une tuile dans l'une des quatre directions cardinales (de Richelieu, ok je sors).
- Explorer : En combinant les deux actions précédentes, tu révèles d'abord, puis tu t'engages direct à  l'aveugle sur la tuile révélée.
- Courir : coûte deux actions. Exécute l'action de déplacement jusqu'à  trois fois.
- Soigner : coûte deux actions. Toi ou un autre explorateur sur ta tuile récupère 1 de santé (c'est coopératif, ne l'oublie pas).
De nombreuses tuiles ont leur propre saveur piquante de piment d'Espelette : fuites de gaz, chutes de pierres, inondations, et elles fonctionnent toutes en conjonction avec le paquet de danger, dans lequel tu pioches. Par exemple, si tu es sur une tuile qui contient du gaz hop tu perds 2 points de vie directe Bim et ensuite si tu pioches une carte émanation hop, il y a de fortes chances que tu sois en train de faire des bulles avec ta salive puisque tu es mort. Bon par mort, je veux dire assommé. Après qu'un aventurier ait perdu toute sa santé, il ne participe plus au jeu jusqu'à  ce qu'un autre joueur le ressuscite en utilisant l'action soin.
Les horreurs sont les plus meurtriers de ces dangers. Ces bestioles vous chassent comme le monstre de It Follows (azy va voir ce film, il est barré), lentement mais implacablement. Une fois par tour, ils choisissent l'explorateur le plus proche et se déplacent d'une case vers eux. S'ils attrapent quelqu'un, quel que soit leur état de santé, cet aventurier est muertos, se fait dévorer, démembrer, cramer, pulvériser, atomiser…dans d'horribles souffrances que seuls les plus dérangés peuvent supporter.
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Pour gagner la partie, tu vas devoir trouver la sortie, t'échapper, avec un maximum de tes potes, si ce n'est pas le cas, tout le monde a perdu.
Alors il en pense quoi le Hokuto 2 Kuizine ?
Ce jeu est une dinguerie, la mécanique qu'apportent les horreurs, parvient à  capturer le sentiment de poursuite digne d'un slasher movie. Ils créent un sentiment de tension et de terreur que je n'avais pas encore expérimenté dans un autre jeu de société, pourtant des jeux de zombies qui veulent ta peau et autres cinglés au comportement plus que douteux j'en ai. Sub Terra est en ce qui me concerne est une énorme réussite. Une grande partie de la raison en est que le reste du jeu fonctionne pour renforcer le stress. Sub Terra utilise un autre mécanisme aussi qui me fait terriblement kiffer c'est l'élimination des joueurs qui peut avoir de réelles conséquences. Une autre caractéristique qui me plaît dans mon imaginaire c'est que nulle part dans le livret de règles, la boîte ou l'une des tuiles, n'apparaît en illustration les monstres. Lorsque l'on suggère les choses, chaque individu se fait sa propre idée de ce qui se passe réellement. Cette idée est en général fondée sur nos propres angoisses, cette technique est tirée du genre de l'horreur et permet à  l'imagination de rendre les expériences. Puis le plus du nec plus ultra c'est que le jeu est aussi fait pour jouer à  la lumière violette pour une immersion folle. Comme je n'ai pas de lumière violette, je joue dans le noir avec une frontale et une bande sonore bien oppressante. Ma playlist spotify se trouve à  la fin de l'article. Tu l'auras compris Sub Terra c'est le Jeu à  avoir chez toi.
Sub Terra Kickstarter Video : Description de l'image